L'amour, c'est une déraison ; toutes les inconséquences lui sont permises, l'absurde est son royaume,disait Victor Cherbuliez. Un éditeur et écrivain français, Pierre-Jules Hetzel, dit Pierre-Jules Stahl, a écrit :
Si vous voulez persuader une femme, mettez la raison à la porte, faites entrer la folie, et déraisonnez tant qu'elle voudra.
Bien souvent, une personne impulsive a de dangereuses déraisons, elle est à la merci de son spleen et de ses vapeurs, quand le tourbillon la prend, l'emporte, elle se laisse aller à sa folie, dont elle n'est qu'à moitié consciente.
Quand le vieillard s'appuie sur le bâton de la déraison, on se rit de sa barbe blanche.
La raison est la seule pierre de touche de l'amour. Quand l'amour ne s'accorde pas avec la raison, ce n'est qu'une passion matérielle qui ne peut durer, et qui, tôt ou tard, devient l'équivalent de la déraison.
La femme est le sujet sur lequel les raisonneurs déraisonnent le plus.
Un mariage aventureux et déraisonnable abonde en résultats fâcheux !
Deux instincts sont en moi : vertige et déraison ; j'ai l'effroi du bonheur et la soif du poison.
Les femmes les plus raisonnables ont leurs heures de déraison.
Liberté : L'invoquer à chaque acte déraisonnable ou condamnable de sa vie.
Il faut partager les joies d'autrui même quand elles sont déraisonnables.
On a dit que la raison parfaite supporte en paix la déraison d'autrui ; on aurait pu ajouter qu'elle en fait quelquefois son profit.
Il y en a qui raisonnent leur déraison.
Le propre de l'amour est de déraisonner, et prêcher la raison à un amoureux, autant vaut lui demander d'extravaguer avec sagesse.
La raison qui se borne à s'accommoder des choses raisonnables, et à ne s'échauffer que contre ce qui est faux, n'est qu'une demi-raison. La raison parfaite va plus loin ; elle supporte en paix la déraison d'autrui.
Les femmes ont une déraison plus forte que la raison. Tout s'y brise et elles vont à la souffrance, au dénuement, comme des bêtes à l'abattoir.
L'homme, qu'on a appelé l'animal raisonnable, est parfois le plus déraisonnable, et en même temps le plus à plaindre ; il a à se méfier des autres animaux, et encore plus de ses semblables : c'est à celui qui pourra nuire à l'autre. Pauvre espèce ! qui ne saurait avoir un moment de repos, dévorée de besoins et ayant tout à craindre !
La passion amoureuse ou un haut degré d'ambition ont, de tout temps, changé des gens raisonnables en fous qui déraisonnent.
Ce n'est pas une tête forte, mais une raison forte qu'il faut louer, qu'il faut honorer dans les autres et qu'il faut désirer pour soi. Souvent ce qu'on appelle une tête forte n'a qu'une forte déraison.
Qu'il en coûte d'accuser celui qu'on aime, et que n'accuse-t-on pas avant lui ? On invoque toutes les déraisons de la raison, toutes les impossibilités du possible, tous les hasards de contrebande.
La raison et la déraison ont à souffrir ici-bas les mêmes contradictions.
La déraison ne manque jamais de raisons, elle en a mille.
Une déraison accomplie raisonnablement, c'est une bassesse.
La mutinerie de la déraison chez la femme, si elle est douce et souriante, égaie plus qu'elle n'irrite le calme de la raison chez l'homme.
La déraison n'aperçoit pas même ce que voit le bon sens, et a l'illusion de voir mieux.
Il faut conduire la déraison par la raison, et non par une autre sorte de déraison.
L'amour est la sagesse du fou et la déraison du sage.
Laissez déraisonner une femme tant qu'elle voudra, pourvu qu'elle soit jolie, amusante et coquette.
Il est des personnes auxquelles tout est permis : elles peuvent faire les choses les plus déraisonnables ; d'elles, tout est bienséant, c'est à qui justifiera leurs actions. Mais il en est d'autres pour lesquelles le monde est d'une incroyable sévérité ; celles-là doivent faire tout bien, ne jamais ni se tromper, ni faillir, ni même laisser échapper une sottise ; vous diriez des statues admirées que l'on ôte de leur piédestal dès que l'hiver leur a cassé le nez.
L'amour est essentiellement du domaine de l'inconscient, il doit être déraisonnable.
J'ai toutes les raisons de t'aimer. Il me manque la déraison.
De sa déraison, faire bon usage.
Il n'y a de vrai au monde que de déraisonner d'amour.
On devrait travailler davantage sur son humeur, et se demander souvent, surtout en vieillissant, si l'on n'a pas eu tort de dire, de voir, et de désapprouver comme on le fait. Il n'y aurait pas tant de grognons dans le monde, et surtout parmi les femmes. Un rien les met en colère, parce que le malheur de n'être plus jeune leur donne cette aigreur qui leur fait croire que les raisons sont la raison. Les raisons sont presque toujours des déraisons. Il faudrait renaître pour juger : la fin de la vie donne quelquefois trop d'humeur contre le commencement.
Grande déraison, de prétendre toujours avoir raison.
L'insensible est protégé contre la déraison par sa bêtise.
L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde.
Le premier amour, quoique le plus déraisonnable, est cependant le plus saint. Son bandeau est, à la vérité, plus épais et plus large, car il couvre à la fois les yeux, les oreilles et la bouche ; mais les plumes de ses ailes sont plus longues et plus blanches que celles d'aucun autre amour.
Donner des raisons à la déraison, quel manque d'amour !
Il y a une justice à rendre à l'amour, c'est que plus les motifs qui le combattent sont forts, clairs, simples, irrécusables, en un mot, moins il a le sens commun, plus la passion s'irrite et plus on aime. C'est une belle chose sous le ciel que cette déraison du cœur ; sans elle nous ne vaudrions pas grand-chose.