La privation de ce qu'on désire augmente l'appétit,disait Giovanni Boccaccio. Un homme politique et historien grec, Thucydide, a écrit :
La vraie privation n'est point dans l'absence des biens qu'on ne connaît pas, mais dans la séparation des jouissances dont on a longtemps savouré la douceur.
Les jouissances de la fortune nous sont encore plus nuisibles que les privations de la misère.
La première qualité du soldat, c'est la constance à supporter la fatigue et les privations : la valeur n'est que la seconde.
Tout ce que le plaisir a de plus charmant n’est autre chose que la privation de la douleur ; partout où il se trouve, il n’y a jamais de mal ni de tristesse.
La mort n’est rien à notre égard ; ce qui est une fois dissolu n’a point de sentiment, et cette privation de sentiment fait que nous ne sommes plus rien.
La prévoyance n'est que le souvenir d'une privation éprouvée.
Ceux-là sont les plus riches qui ont plus de courage pour supporter la privation ! Car il est bien plus avantageux d'être au-dessus des besoins que d'avoir de quoi les satisfaire.
Mieux vaut être privé de la récompense d'un bienfait qu'impuni d'un méfait.
Que de gens auxquels vous enviez telle chose qu'ils ont qui vous envient de leur côté d'en être privés.
Il y a du bonheur à souffrir pour une noble cause ! Celui qui se sacrifie à une idée trouve sa récompense dans son sacrifice même ; elle lui devient d'autant plus chère qu'elle lui a imposé plus d'efforts et de privations.
Un faible empêchement augmente le plaisir, et la privation éveille le désir.
Privations, excès souvent cruels comme elles, vous êtes de la mort les deux routes jumelles.
On ne s'enrichit point sans supporter des privations, sans perdre une seule jouissance.
Soyez assez courageux pour vous imposer parfois des privations et des sacrifices lorsque la nécessité ne vous у force pas, et le courage ne vous manquera pas alors qu'elle vous les commandera.
Tout désir nait d'un besoin, d'une privation, d'une souffrance. En le satisfaisant on l'apaise, mais pour un de satisfait, combien d'inassouvis !
Je ne connais pas la servitude du besoin, je sais jouir, je sais aussi me priver.
J'aime cent fois mieux me priver que de supplier.
Il est plus difficile aux peuples, comme aux individus, de pratiquer la modération dans l'abondance que le courage dans la privation.
Je préfère la privation complète à la demi-possession. Tout ou rien.
Le cœur, comme l'estomac, s'épuise par de trop longs besoins, et les désirs, comme l'appétit, s'émoussent par une privation continue.
La générosité consiste à se priver soi-même pour donner aux plus démunis.
Les mécomptes, les désillusions, les vaines attentes, tout cela m'a tellement rompu à toutes les disgrâces, que je suis indifférent aux événements de l'amour, bien que j'en aie encore toutes les passions. La privation a été l'état normal de ma vie. Je suis habitué à être privé, ce qui est le dernier terme de la misère du cœur.
La privation volontaire est douce à côté de l'impossibilité démontrée. C'est comme l'abstinence à côté de la famine, ou l'immobilité auprès de la paralysie.
Combien de chagrins, de pertes et de privations, compense un précieux ami ?
Le véritable amour peut vivre de privations et survivre à toutes les épreuves.
La sommation des années me répugne comme toutes les autres. Je déteste prévoir, c'est-à-dire reconnaître mes privations et mes limites d'une part et d'autre part lutter d'adresse ou de force avec le destin.
La sagesse consiste à savoir supporter avec courage les privations, mais point à s'en imposer de volontaires sans utilité pour personne.
La privation est plus supportable que l'attente d'une espérance retardée.
Les privations irritent leur soif de jouissances, et redoublent leur audace à se les procurer.
L'ambitieux, l'avare, le voluptueux, le prodigue trouvent leur malheur dans la privation de l'objet de leurs désirs ; mais qu'ils maîtrisent ces désirs, ils maîtriseront ce qu'ils appellent le malheur.
La privation d'une chose que l'on désire fait que l'on y ajoute toujours un prix dépassant sa valeur réelle.
Nous acceptons plus facilement les privations qu'impose la ruine quand elles sont secrètes. Notre amour-propre, que nous qualifions de dignité, nous tient au cœur plus que notre bien-être.
La cupidité rend l'homme malheureux en lui rendant insupportables les privations.
Nos goûts s'émoussent par la satiété, la privation les réveille.
Celui qui répand le sang, et celui qui prive l'homme du fruit de son travail, sont frères. C'est un de ces péchés qui crient vengeance au ciel, et que la justice divine laisse rarement impunis dès cette vie même.
Nous faisons par habitude une foule de choses qui ne nous causent aucun plaisir, mais dont la privation nous semblerait une peine réelle.
Le cœur, privé d'amour qui le fait battre, se fane et se dessèche comme un arbrisseau privé d'eau.
Il y a beaucoup d'hommes qui ne sentent le bonheur de la possession que par la privation que les autres en éprouvent, et qui trouvent fades toutes les joies que ne viennent pas assaisonner l'humiliation et l'envie d'autrui. Ce sont ces hommes qui n'aiment que les femmes célèbres et très en vue, et qui, lorsqu'ils ont une femme à eux, ont besoin de la faire voir décolletée et ornée dans les assemblées. Ces hommes ne veulent pas être heureux, ils veulent être vus heureux.
L'habitude du danger et des privations rend patient, modéré et courageux.
L'étude et le travail me consolent de beaucoup de privations.
Ouvrir la porte aux habitudes et aux besoins factices, c'est en même temps l'ouvrir aux privations.
L'orgueil sait s'imposer des privations que couronnerait la vertu.
La privation des joies les plus communes provoque nos plus grandes révoltes.
La tempérance est le milieu entre la privation et l'excès de la volupté.
Ne te prive jamais volontairement des choses que tu as, et sers-t'en avec assez de modération pour ne pas te trouver dans le cas qu'elles te manquent.
La vieillesse nous prive des plaisirs, nous éloigne des affaires, et nous rapproche de la mort.
L'amour des lettres rend assez insensible à la cupidité et à l'ambition, console de beaucoup de privations, et souvent empêche de les connaître ou de les sentir.
Qui a choisi la privation doit apprendre que la privation ne va pas sans soupir.
L'extrême privation prépare les amères déceptions.
Les privations nous font mieux apprécier les jouissances, elles sont au plaisir ce que l'ombre est au tableau.
Si un accident te prive d'un œil, soit satisfait de celui qui te reste.
La femme privée subitement de l'amour total d'une créature, et ne pouvant plus donner son grand cœur qu'à des animaux, fait songer à ces enfants séparés brusquement de leur mère et qui, au milieu de leurs cris, pressent contre leur cœur une poupée, un mouton en carton.
L'industrie à outrance réaliserait ce paradoxe économique, de donner à quelque cent millions d'hommes un superflu misérable, en les privant chaque jour du nécessaire.
La privation des peines vaut bien l'usage des plaisirs.
La pauvreté prive un homme de toute vertu : il est difficile à un sac vide de se tenir debout.
On ne peut être heureux quand on n'a jamais été privé de rien.
Être privé de quoi que ce soit, quel supplice ! Être privé de tout, quel débarras !