Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

Poème : La mort d'une mère, d'Auguste Ramus.

Titre : Amour filial.

Recueil : Les poésies diverses (1842)
Tout petit, je disais aux enfants de mon âge :
Vous avez une mère, et moi j'attends en vain
Le retour de la mienne après un long voyage.
Que de fois on me dit : Tu la verras demain.

Je la verrai demain !... Debout avant l'aurore,
Plein de joie et d'amour je lui tendais les bras.
Vains transports !... et le soir je l'attendais encore :
Mais plus tard je compris que tout meurt ici-bas.

Tu la verras demain !... Doux et cruel mensonge !
Un soir elle embrassa ses enfants endormis :
Ce furent ses adieux je n'ai reçu qu'en songe
Ce baiser maternel que l'on m'avait promis.

Elle était morte à l'âge où la vie encore belle,
Pleine encore d'avenir nous sourit. Doux printemps !
Âge d'or ou l'on croit la jeunesse éternelle ;
Où notre âme est pareille à l'âme des enfants.

Inutiles regrets !... Si les jeux de l'enfance,
En me versant l'oubli m'ont souvent consolé.
Jeune homme, j'ai souffert de cette longue absence :
Le foyer est désert, l'ange s'est envolé,

Disais-je ; et dans la nuit quand le ciel étincelle,
Sur l'horizon brillant je fixais mon regard,
Et je cherchais longtemps l'étoile la plus belle,
Pour saluer ma mère, et pleurer à l'écart.

Auguste Ramus
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