Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

La poésie française sur l'amour.

La poésie française sur l'amour

L'amour est un feu qui vivifie.

L'amour véritable divinise l'être aimé, il vit de dévouement et d'enthousiasme ! Pour l'amour véritable les plus grands sacrifices sont les plus doux plaisirs. (Victor Hugo)

Les poèmes et sonnets sur l'amour :

Poème : Sonnet à mon ami R...

Recueil : Mes heures perdues (1833)
J'avais toujours rêvé le bonheur en ménage,
Comme un port où le cœur, trop longtemps agité,
Vient trouver, à la fin d'un long pèlerinage,
Un dernier jour de calme et de sérénité.

Une femme modeste, à peu près de mon âmege
Et deux petits enfants jouant à son côté ;
Un cercle peu nombreux d'amis du voisinage,
Et de joyeux propos dans les beaux soirs d'été.

J'abandonnais l'amour à la jeunesse ardente
Je voulais une amie, une âme confidente,
Où cacher mes chagrins, qu'elle seule aurait lus ;

Le ciel m'a donné plus que je n'osais prétendre ;
L'amitié, par le temps, a pris un nom plus tendre,
Et l'amour arriva qu'on ne l'attendait plus.

Félix Arvers (1806-1850)

Poème : À la belle impérieuse.

Recueil : Les chansons des rues et des bois (1865)
L'amour, panique
De la raison,
Se communique
Par le frisson.

Laissez-moi dire,
N'accordez rien.
Si je soupire,
Chantez, c'est bien.

Si je demeure,
Triste, à vos pieds,
Et si je pleure,
C'est bien, riez.

Un homme semble
Souvent trompeur.
Mais si je tremble,
Belle, ayez peur.

Victor Hugo (1802-1885)

Poème : Éloge de l'Amour.

Recueil : Les Amours de Psyché (1669)
Tout l'Univers obéit à l'Amour ;
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Sans cet Amour, tant d'objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,
N'ont point d'appâmets qui ne soient languissants,
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Jean de La Fontaine (1621-1695)

Poème : Le chemin de l'amour.

Recueil : Les chemins (1920)
Amour, mon cher Amour, je te sais près de moi
Avec ton beau visage.
Si tu changes de nom, d'accent, de cœur et d'âge,
Ton visage du moins ne me trompera pas.
Les yeux de ton visage, Amour, ont près de moi
La clarté patiente des étoiles.
De la nuit, de la mer, des îles sans escales,
Je ne crains rien si tu m'as reconnue.
Mon Amour, de bien loin, pour toi, je suis venue
Peut-être. Et nous irons Dieu sait où maintenant ?
Depuis quand cherchais-tu mon ombre évanouie ?
Quand t'avais-je perdu ? Dans quelle vie ?
Et qu'oserait le ciel contre nous maintenant ?

Sabine Sicaud (1913-1928)

Poème : Le baiser en l'Amour.

Recueil : Poésies (1614)
Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique,
Vous en avez pris un, et vous en voulez deux ;
Pourquoi énervez-vous les accords amoureux,
C'est pécher, disiez-vous, contre la Théorique.

Non je ne baise point qu'en pure arithmétique,
Répondis-je soudain, deux baisers savoureux
Font nombre, l'unité est un rien mal heureux
Payez-moi, vous devez une chose physique.

Que vous êtes mauvais, répliquais-je alors,
Qui pourrait résister à arguments si forts,
Qui me font succomber en si juste querelle ?

Moi répondit Amour, et d'un dard furieux,
Qu'il trempa plusieurs fois aux flammes de vos yeux,
Il m'enfonça le cœur d'une plaie immortelle.

Abraham de Vermeil (1555-1620)

Poème : L'amour nous fait trembler.

Recueil : Le cœur solitaire (1896)
L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage,
Car chacun de nous deux a peur du même instant.
Mon bien-aimé, dis-tu très bas, je t'aime tant...
Laisse... Ferme les yeux... Ne parle pas... Sois sage...


Je te devine proche au feu de ton visage.
Ma tempe en fièvre bat contre ton cœur battant.
Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant
Ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage.

Écoute au gré du vent la glycine frémir.
C'est le soir ; il est doux d'être seuls sur la terre,
L'un à l'autre, muets et faibles de désir.

D'un baiser délicat tu m'ouvres la paupière ;
Je te vois, et, confuse, avec un long soupir,
Tu souris dans l'attente heureuse du mystère.

Charles Guérin (1873-1907)

Poème : L'héroïsme à deux.

Recueil : La part du rêve (1863)
Va, ne crains plus les maux et le poids de la vie ;
Ceux qu'affranchit l'amour peuvent braver le sort ;
Contemplons l'avenir sans peur et sans envie ;
L'amour est fort comme la mort.

Lorsque de faux amis viendront à toi, soupire
De sincère pitié pour eux, et, plein de foi,
Plus haut qu'eux, bien-aimé, viens chercher le sourire ;
Laisse-les tous, regarde-moi.

Sans compter les périls, vole au but, cœur fidèle ;
Qu'importent les écueils, les autans, les frimas ?
Crois que la vie est juste et marche au-devant d'elle,
Front haut, entouré de mes bras.

Et, la main dans la main, dominant tout prestige,
Nous vivrons, nous mourrons, triomphants par l'amour ;
Non plus Toi, non plus Moi, mots que l'amour corrige,
Mais Nous, sans fin et sans retour !

Henri-Frédéric Amiel (1821-1881)

Poème : J'aime un ange aux yeux doux.

Recueil : Les brises du soir (1870)
J'aime un ange aux yeux doux et aux bruns cheveux,
Dont la voix me ravit, dont le regard m'enivre !
Mon âme a deux désirs : l'adorer et la suivre !
Si son cœur m'entendait, Dieu remplirait mes vœux.

De la jeunesse elle a les charmes enchanteurs !
La grâce sur ses traits comme un beau ciel rayonne ;
La vertu lui sourit, la beauté la couronne !
Au matin du printemps c'est la reine des fleurs !

Son sourire est pour moi le rayon d'un beau jour !
Son geste gracieux me trouble et me caresse !
Elle passe ! ... mon cœur frémit de chaste ivresse !
En elle j'ai tout mis : bonheur, espoir, amour !

Louis Oppepin (1831-1915)

Poème : L'amour.

Recueil : Les brises du soir (1870)
L'amour, c'est le parfum que le printemps exhale !
La suave fraîcheur qui s'élève des bois ;
Ton souffle harmonieux, ô brise matinale !
Qui des joyeux oiseaux nous apporte la voix !

C'est le ciel embaumé, plein d'azur et de flammes,
Qui fait rêver le front et réchauffe le cœur ;
C'est le sublime élan qui rapproche deux âmes,
Pour les fondre aux rayons d'un immense bonheur !

C'est l'horizon sans borne, éclatant et superbe,
Où l'œil se perd, ravi d'ineffables clartés ;
C'est l'aube secouant sa radieuse gerbe
De feux éblouissants sur les prés veloutés !

C'est l'inspiration au poète qui chante,
Le souffle du génie au cœur de Raphaël,
Le songe le plus doux qui vole et nous enchante,
L'étoile qui sourit à qui regarde au ciel !

L'amour, c'est cette grâce, ô vierges ! qui rayonne
Sur vos fronts radieux, où siège la candeur ;
C'est le charme enivrant que la beauté vous donne,
Qui nous rive à vos pas et fait croire au bonheur !

L'amour, c'est le désir d'une ivresse infinie,
L'amour, c'est l'aspiration à la félicité ;
L'amour, c'est le suave encens qui parfume la vie !
C'est Dieu qui nous convie à son ciel enchanté !

Louis Oppepin (1831-1915)

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