Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

La poésie française sur l'homme.

La poésie française sur l'homme

L'homme, faut-il s'en méfier ?

Quand on vit au milieu des hommes, il faut avoir bec et ongles pour se faire respecter. L'homme est un loup pour l'homme, disait Plaute.

Les poèmes et sonnets sur l'homme :

Poème : L'homme.

Recueil : Opuscules poétiques (1820)
Vous dont je suis formé, corps, substance éthérée,
À demeurer unis quel lien vous astreint ?
Hôte d'un globe errant sous la voûte azurée,
Quelle est mon origine et le but qu'elle atteint ?

Atome dans l'espace, instant dans la durée,
Molécule qui sent, conçoit, agit, se plaint ;
Fleur qui naît, éblouit, tombe décolorée ;
Etincelle qui brille, et se meut, et s'éteint.

Tel est l'homme, et son œil des sciences profondes
A su percer l'abîme : il balance les mondes,
Il dompte l'éléphant, il invente les arts.

Mélange de raison, d'orgueil et de tendresse,
L'héroïsme en son cœur s'allie à la faiblesse :
La nature y versa ses dons et ses écarts.

Lazare Carnot (1753-1823)

Poème : Si l'homme vivait.

Recueil : Sonnets et poèmes (1863)
Si l'homme vivait ainsi qu'il devrait vivre,
Se nourrissant de paix et d'immortel espoir,
Pressentant par instinct, acceptant par devoir,
Le but qu'il faut atteindre et la loi qu'il faut suivre ;

Si de ses passions, dont la mort le délivre,
Il osait s'affranchir par un mâle vouloir ;
Si, pour n'y point tremper sa lèvre, il laissait choir
Le vin de volupté qui le trouble et l'enivre !

Il n'aurait pas besoin d'un langage plus clair :
Les doux sons pourraient vibrer dans l'air,
Limpide expression de l'âme à l'âme unie ;

Et tous ses sentiments, sous l'œil brillant du jour,
Libres, s'épancheraient dans la seule harmonie,
Heureux se confondraient en un seul mot : Amour.

Edmond Arnould (1821-1893)

Poème : Heureux est l'homme.

Recueil : Poésies spirituelles (1671)
Heureux est l'homme doux, car lui seul se possède ;
Il règne sur son cœur, et sur le cœur de tous ;
En son front, en son geste, en sa voix si douce ;
Il est des maux d'autrui le charme et le remède.

Heureux l'homme désolé qui d'une sainte tristesse,
Sait pleurer ses péchés, et les noie en ses pleurs ;
Dieu le comble de joie au plus fort de ses douleurs ;
Ses larmes sont des regrets, et non pas une faiblesse.

Homme, sois content et joyeux au milieu de tes peines :
Dieu compte tes frayeurs, tes larmes et tes soupirs ;
Il t'accueillera au paradis parmi tous les martyrs,
Ta récompense est prête, et les insultes sont vaines.

François Malaval (1821-1893)

Poème : Le beau mois des fleurs.

Recueil : Sonnets et poésies (1864)
Mai, le beau mois des fleurs, sourit à la nature ;
L'aurore avec éclat paraît à l'horizon ;
Les bois ont retrouvé leur brillante parure,
Et les près vont fleurir sous son divin rayon.

L'onde longtemps captive en s'écoulant murmure,
Tous les chantres ailés redisent leur chanson ;
Tout arbre livre au vent sa verte chevelure ;
Et le plus doux parfum sort du moindre buisson.

Tout ce que Dieu créa, tout ce qui vit au monde,
Bêtes au fond des bois, poissons au sein de l'onde,
Tout renaît à la vie, à la joie, aux amours.

L'homme subit aussi cette saine influence ;
Son œil s'ouvre au soleil, son cœur à l'espérance,
Quand au froid hiver succèdent les beaux jours.

Armand de Flaux (1819-1883)

Poème : La vie de l'homme.

Recueil : Sonnets et poésies (1864)
Pourquoi l'homme est-il né, s'il doit, hélas ! mourir
Au milieu, si ce n'est au début de son âge,
Rarement à la fin, n'ayant eu qu'à souffrir,
Même avec la fortune et la gloire en partage ?

Cent ans lui suffiraient à peine à parcourir
Les sciences, les arts, mer sujette à l'orage.
Où des mondes nouveaux restent à découvrir,
Et dont seul le génie atteint l'extrême plage,

Tandis qu'il n'a pour lui que quelques jours bien courts
Dont le moindre accident abrége encor le cours.
Un rayon de lumière et puis l'ombre éternelle,

Un jour de joie acquis par des mois de douleur,
Un sourire noyé dans des torrents de pleurs,
C'est la vie, et pourtant la mort est bien cruelle.

Armand de Flaux (1819-1883)

Poème : L'homme.

Recueil : Sonnets et poésies (1864)
Pour toutes les saisons et pour tous les climats,
Dieu fit, sage toujours, les bêtes et les plantes.
Tandis que du grand froid l'ours aime les frimas,
De l'Atlas le lion suit les gorges brûlantes.

Dans les monts, sur les pics que nous n'atteignons pas,
Des chamois au pied sûr vont les troupes bêlantes.
La génisse au contraire aime à porter ses pas
Dans les près arrosés par un fleuve aux eaux lentes.

L'homme seul, à qui Dieu destina l'univers
Qu'embellit son génie et que sa main féconde,
L'homme qui doit régner avec lui sur le monde,

Franchir les airs, percer les monts, dompter les mers,
L'homme, toujours plus grand, plus fort que la nature,
Il vit partout où peut vivre une autre créature.

Armand de Flaux (1819-1883)

Poème : L'homme n'est jamais satisfait.

Recueil : Les poèmes et sonnets mystiques (1886)
Oui, c'est là sa grandeur ensemble et sa faiblesse :
« L'homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux » ;
Rien n'est pour ses désirs assez délicieux,
Rien n'est égal jamais à sa haute noblesse.

Au sein de la fortune et des honneurs, il laisse
Son cœur poursuivre un vain fantôme insidieux ;
Son bonheur assouvi lui devient odieux,
Et, jamais satisfait, il aspire sans cesse :

Tel, je veux renouer, triste divinité,
Les mutilés tronçons de mon éternité,
Et saisir, impuissant, le temps insaisissable ;

Impatient, j'étreins l'impalpable avenir,
Sens glisser de mes doigts le présent périssable,
Et pleure un vain le passé qui ne peut revenir.

Jacques Villebrune

Poème : L'homme ne se connaît pas.

Recueil : Les sonnets et poésies choisies (1878)
L'homme poursuit le vrai sans jamais le connaître ;
Il creuse dans le doute un abîme profond,
Et chérit les pensers dont les soucis font naître
Des rides à son front.

Toujours, comme un aveugle, il cherche la lumière,
Demandant un espoir à la Divinité ;
Mais le ciel reste sourd et laisse sa paupière
Fermée à la clarté.

Avide de savoir, guidé par la science,
Il mesure l'espace aux pointes du compas :
Il sait où tout finit, il sait où tout commence,
Mais ne se connaît pas !

Aux douceurs de la vie il mêlera l'absinthe ;
Par des tourments qu'il cherche il abrège son sort,
Et jamais il n'atteint sans tressaillir de crainte
À l'heure de la mort...

Lorsqu'enfin de ce monde il quitte le rivage,
Où tout à ses regards n'est plus qu'obscurité,
Est-il au moins certain de voir sur l'autre plage
Briller la vérité ?...

Clément Michaëls

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