Les citations célèbres d'Augusta Amiel-Lapeyre :
La superstition s'attache aux natures simples à la façon de ces plantes sauvages qui s'enroulent autour d'un arbuste.
Entre femmes il est de ces petites amitiés qui prennent comme la poudre et s'éteignent avec la même rapidité : ce sont les fusées du cœur.
À une heure de notre existence, nous croyons avoir des ailes. La vie les brise, et nous montre qu'elles sont destinées seulement à un monde prochain.
Auprès de grandes secousses morales le corps reprend sa marche, mais l'âme ne suit pas.
À la rencontre des douleurs morales, nos souffrances physiques recherchent l'appui des vieux murs familiers.
Quand les ailes ont poussé aux petits oiseaux, le nid se désagrège.
Chaque âme rend un son particulier. C'est la rencontre de ces sons qui produit l'harmonie ou le désaccord.
La souffrance de ceux qui vieillissent est le résultat du désaccord qui s'établit entre le corps et l'âme.
Pour des services rendus, l'être bon demandera une sourdine. Mais à celui qui n'est que serviable il faut la grosse caisse ou le trombone de la publicité.
Trop chercher à briller, n'est-ce pas vouloir coiffer les autres d'un éteignoir ?
Il arrive que des personnes dont on ne convoitera jamais le cœur, le tiennent comprimé, comme si elles redoutaient un larcin.
L'être physique n'est pas immortel, mais ses paroles peuvent le devenir, si elles partent de l'âme.
Quand notre esprit cherche à se mouvoir dans des milieux heureux, il est rare qu'il ne songe pas à des projets irréalisables.
Quand tes nerfs sont tendus comme des fils télégraphiques, saisis-les lentement, et, les enroulant autour de ton âme, donne leur ainsi le contact de sa douceur.
Les mots aussi enivrent ! Dans les assemblées populaires, les hommes ne voient pas qu'ils sont surtout des buveurs de mots.
Quand les mots affectueux de nos amis nous sont transmis par des indifférents ou des hostiles, ils nous paraissent déformés.
Quand nous la demandons à Dieu ou à nos semblables, la pitié est la dernière et la plus haute limite de nos supplications.
Dans les recherches de l'âme, la seule lumière qui éclaire pleinement le penseur vient d'en haut.
Le présent dédaigne le passé, et celui-ci lui rend avec usure ses marques d'indifférence.
Les oiseaux migrateurs emplissent leurs yeux d'images diverses et oublient vite l'horizon qu'ils ont fui.
Nous affectionnons les déplacements, les voyages souvent sans charme ; afin de nous bien assurer, au retour, que notre coin habituel est le meilleur.
La femme privée subitement de l'amour total d'une créature, et ne pouvant plus donner son grand cœur qu'à des animaux, fait songer à ces enfants séparés brusquement de leur mère et qui, au milieu de leurs cris, pressent contre leur cœur une poupée, un mouton en carton.
La terre est toujours belle, mais en cultiver sans cesse le même coin borne singulièrement les horizons de la pensée.
Puisque Dieu est bon, puisque la mort est une loi inéluctable, pourquoi les êtres « de bonne volonté » l'enveloppent-ils de tant de crainte.
La mer qui transporte au loin les espoirs énergiques ou les grandes détresses est aussi le véhicule de la vigueur physique.
Les méchants, heureux de dire ce qui est, le sont bien plus encore de raconter ce qui n'est pas.
Beaucoup n'aiment pas les amis de ceux qu'ils détestent et souvent, moins encore les amis de ceux qu'ils aiment fortement.
D'où est ton âme ? Du Nord ou du Midi ? De la montagne ou de la plaine ? À certaines heures tu as dû le savoir. Habite le pays de ton âme.
L'esprit de l'homme est parfois si orienté vers le mal qu'il donne un sens péjoratif à tout acte qu'il ne comprend pas.
Avant d'entrer dans la vieillesse, souvent aussi dans la vie chrétienne, l'homme traverse une sorte de tunnel mystérieux plein de dangers.
La connaissance de Dieu échappe à notre âme enfermée dans la matière, mais ce qui s'exhale de son essence, nous le sentons parfois et nous disons : C'est Dieu.
L'activité qui en ce moment agite le monde est alimentée en partie par les besoins factices que l'homme et surtout la femme se sont créés.
Nos jours se superposent comme les feuilles d'un missel ; le texte change, mais ce qui l'inspire demeure.
La peine emprisonnée en nous trouve souvent en nous-mêmes un gardien trop vigilant.