L'amour des hommes, la charité prescrit de dépasser la ligne magique du respect et de la réserve. On peut essayer d'être utile même à ceux qui n'en sentent pas le besoin et qui repoussent nos avances. On peut l'essayer par piété pour Dieu, par fidélité pour le genre humain.
La misère sera toujours de ce monde si elle n'a jamais pour l'en chasser que la charité. L'impuissance de la charité se démontre par tous les efforts qu'elle a tentés et le peu de résultats qu'elle a obtenus.
La charité qui ne se trouve pas dans le cœur ne peut arriver jusqu'aux lèvres, puisqu'elle manque à la source même qui est le cœur. Au contraire, ceux qui sont pleins de Dieu parlent avec affection, parce qu'ils portent Dieu dans leur cœur.
La charité véritable, c'est le don des œuvres de chacun à tous, c'est la belle bonté, c'est le geste harmonieux de l'âme qui se penche comme un vase plein de nard précieux et qui se répand en bienfaits, c'est le don répandu dans sa plénitude heureuse, l'argent coulant pêle-mêle avec l'amour et la pensée.
La charité, dans le chrétien, est une onction qui adoucit bien des choses ; et qui, en les adoucissant, les approche de ce lieu tranquille où siège la vérité.
Quiconque n'est point en la charité, est dans la mort ; et toutes les œuvres, quelque bonté apparente qu'elles aient, sont des œuvres mortes, et nul prix pour l'éternité.
La charité est le lien de la perfection : La charité est patiente ; elle ne cherche point son intérêt ; elle ne s'aigrit point ; elle ne soupçonne point le mal ; elle excuse tout ; elle croit tout ; elle espère tout ; elle supporte tout.
La charité qu'il faut faire à un pauvre affamé est de lui donner un morceau de pain ; la charité qu'il faut faire à un riche repu est de lui demander un morceau de pain.
Les plaisirs de la charité ne sont que les jouissances de l'orgueil.
Marquis de Sade - Justine ou les malheurs de la vertu (1787)
Une des charités les plus louables est sans doute celle qui a pour objet l'âme encore plus que le corps, ou qui entretient dans l'amour du travail. L'aumône qui nourrit le vice ou la fainéantise, ne mérite pas d'en porter le nom.