Dans les histoires d'amour il n'y a que des histoires, jamais d'amour.
Christian Bobin ; L'inespérée (1994)
Dans les histoires d'amour il n'y a que des histoires, jamais d'amour.
Ce qui est blessé en nous demande asile aux plus petites choses de la terre et le trouve.
Le vrai bonheur, c'est un visage inconnu, que la parole peu à peu éclaire, et le fait devenir familier.
Un tête-à-tête permanent avec Dieu serait accablant ; il faut à l'amour un peu d'absence.
La vie conjugale acclimate l'amour, elle l'installe à côté des autres choses.
L'amour ce n'est pas le sacrifice, c'est le don de soi-même.
Arrachez-moi le cœur, je garderai toujours confiance dans la vie sainte.
Ne rien faire, c'est un métier très difficile, il y a très peu de gens qui sauraient bien le faire.
L'amour, c'est notre pensée précipitée vers le cœur de l'autre comme vers un aimant.
L'absence mortelle de la personne, c'est le règne de la pensée.
Comment sortir de soi ? Parfois cette chose arrive, qui fait que nous ne sommes plus enfermés : un amour sans mesure. Un silence sans contraire. La contemplation d'un visage infini, fait de ciel et de terre.
Le renoncement est le fruit de tout apprentissage.
L'inachevé, l'incomplétude seraient essentiels à toute perfection.
Assez seul pour ne plus l'être jamais.
Tout visage est une porte et la même porte, selon l'instant où on la pousse, peut donner sur le paradis ou sur l'enfer.
Qu'espérer d'un amour pur sinon qu'il rende notre solitude pure ?
Pour être dans une solitude absolue, il faut aimer d'un amour absolu.
Le besoin de créer est dans l'âme comme le besoin de manger dans le corps.
La plus belle vie est celle qui exprime ce que la vie a de beau.
La souffrance sécrète du noir, l'inconnu engendre la lumière.
Hier j'étais heureuse ; aujourd'hui je suis amoureuse, et ce n'est pas pareil.
Leçon ancestrale, coutume venue de la nuit des temps : Attendre infiniment sans rien attendre de personne.
Mon Dieu, protégez-nous de la perfection, délivrez-nous d'un tel désir.
Il y a plus fort que le malheur, c'est l'espérance. L'espérance, c'est simplement la pensée rafraîchissante qu'il existe autre chose que ce monde.
La religion est devenue une nourriture fade, qui ne nourrit plus personne, et quand elle parle du cœur c'est sans talent, parce qu'elle ne croit plus à ce mot.
J'aurai passé mes jours à regarder le reflet de la vie sur la rivière de papier blanc.
Vos poèmes sont si fins qu'ils se glissent entre la fleur et l'éclat de la fleur.
Rien ne s'éteint plus vite que l'incendie de l'irréel.
Oh la vie sainte des épouvantails ! Leur cœur troué par les balles du soleil !
Écrire l'inconsolable engendre une paix, comme une lampe qui tourne et propose ses ombres chinoises à l'enfant au bord de s'endormir. Quand je pense aux gens que j'aime et même à ceux que je n'aime pas, quand j'y pense vraiment, les bras m'en tombent. La vie s'approche de nous. Elle guette le moment favorable pour frapper puis, à chacun, elle lance : chante, maintenant. Vas-y, chante. Écris.