Se livrer tout entier sans rien garder de soi, renoncer à sa possession et à son libre arbitre, remettre sa volonté entre les bras d'un autre, ne plus voir par ses yeux, ne plus entendre avec ses oreilles, n'être qu'un en deux corps, fondre et mêler les âmes de façon à ne plus savoir si vous êtes vous ou l'autre, absorber et rayonner continuellement, être tantôt la lune et tantôt le soleil, voir tout le monde et toute la création dans un seul être, déplacer le centre de vie, être prêt, à toute heure, aux plus grands sacrifices et à l'abnégation la plus absolue, souffrir à la poitrine de la personne aimée, comme si c'était la vôtre ; ô prodige, se doubler en se donnant. — Voilà l'amour.
Théophile Gautier - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour a sur nous cette divine influence, que tout ce qu'il y a de beau au monde étant devenu partie de la femme que nous aimons, nous nous trouvons disposé à faire tout ce qu'il y a de beau au monde.
Henri Beyle, dit Stendhal - Le petit livre de l'amour (1854)
L'amour est la plus noble des passions du cœur humain, c'est elle qui, pour trouver le chemin du bonheur, a besoin de l'inspirer au même degré qu'elle le sent.
Henri Beyle, dit Stendhal - Le petit livre de l'amour (1854)
Aimer est un destin charmant, c'est un bonheur qui nous enivre, et qui produit l'enchantement. Avoir aimé, c'est ne plus vivre ; c'est avoir acheté cette accablante vérité, que les serments sont un mensonge, que l'amour trompe tôt ou tard, que l'innocence n'est qu'un art, et que le bonheur n'est qu'un songe.
Évariste de Parny - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Rien n'est plus contagieux en ce monde que l'amour ; avant que l'on ait eu le temps de s'en défendre, il se fait sentir, et la tête bientôt n'est plus maîtresse du cœur.
Christoph Martin Wieland - Le petit livre de l'amour (1854)
L'ange qu'on a aimé jusqu'à la folie, devient parfois, un diable que l'on déteste.
Érasme - Le petit livre de l'amour (1854)
Les amoureux sont comme les enfants, il ne faut les bercer qu'un instant pour qu'ils s'endorment.
Charles de Saint-Évremond - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour ressemble beaucoup à un jardin au bout duquel on arriverait en trois pas, si le chemin à faire n'était prolongé par une foule de petites allées tournant capricieusement, fleuries et embaumées.
Alphonse Karr - Le petit livre de l'amour (1854)
Quelle est la cause et la nature de l'amour ? L'amour est un je ne sais quoi, qui vient de je ne sais où, se forme je ne sais comment, et nous enchante par je ne sais quelles choses.
Jacques Du Bosc - Le petit livre de l'amour (1854)
Il est difficile de définir l'amour : ce qu'on en peut dire est que, dans l'âme, c'est une passion de régner ; dans les esprits, c'est une sympathie, et dans le corps, ce n'est qu'une envie cachée et délicate de posséder ce que l'on aime après beaucoup de mystères.
François de La Rochefoucauld - Le petit livre de l'amour (1854)
Passer de l'amour à l'amitié est chose rare entre l'homme et la femme qui se sont aimés, mais ce retour n'est pas absolument impossible ; il ne s'agit que d'avoir un bon esprit, et un bon cœur.
Charles de Saint-Évremond - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Il n'est pas plus facile de remplacer une amante qu'un ami. Des liaisons nouvelles seraient-elles encore de l'amour ? Hélas ! l'amour ne se recommence jamais, dès qu'il disparait, le cœur est en deuil.
Auguste de Labouïsse-Rochefort - Le petit livre de l'amour (1854)
Tel est le pouvoir de l'amour, qu'il transforme celui qui aime en l'objet aimé ; de deux âmes il n'en fait qu'une, mais il faut pour cela que l'amour soit réciproque.
Auguste de Labouïsse-Rochefort - Le petit livre de l'amour (1854)
L'amour, quand il est seul, n'est qu'un feu passager ; il est tout désir, tout passion : il faut que l'amitié s'y mêle, et ce n'est que de ce sentiment qu'il reçoit la plénitude et la durée de son existence.
Auguste de Labouïsse-Rochefort - Le petit livre de l'amour (1854)
Le célibataire cherche une femme pour éviter la solitude, l'homme marié cherche la foule pour éviter le tête-à-tête.
Philippe de Varenne - Le petit livre de l'amour (1854)
De l'amour et de tout ce qui touche à l'amour, on peut tout dire, le pour et le contre, le oui et le non, sans avoir jamais tout à fait tort ou raison. L'amour est la chose indéfinissable par essence.
Pierre-Jules Hetzel, dit Pierre-Jules Stahl - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Les femmes ressemblent aux maisons espagnoles, qui ont beaucoup de portes et peu de fenêtres ; il est plus facile de pénétrer dans leur cœur, que d'y lire ce qu'elles pensent, ce qu'elles éprouvent, ce qu'elles sont.
Jean-Paul Richter - Le petit livre de l'amour (1854)
Toute femme aimable régnera longtemps par l'amour, si elle rend ses faveurs rares et précieuses, si elle sait les faire valoir. Veut-elle voir son amant sans cesse à ses pieds ? Qu'elle le tienne toujours à quelque distance de sa personne ; mais dans son autorité, qu'elle mette de la modestie, et non pas du
caprice, qu'elle soit réservée et non pas fantasque. Qu'elle se garde surtout, en ménageant son amour, de faire douter du sien ; qu'elle se fasse chérir par ses faveurs, respecter par ses refus, et que l'amant honore la pudeur de sa maîtresse, sans avoir à se plaindre de sa froideur.
Madeleine de Puisieux - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
En amour, les faveurs n'ont de prix qu'autant qu'elles sont gratuites ; l'amant n'est flatté de les obtenir, la maîtresse ne trouve de douceur à les accorder, que lorsqu'elles sont un don, et non l'acquit d'une dette. L'amour est la seule passion qui se paie d'une monnaie qu'elle fabrique elle-même, et l'amour seul peut acquitter l'amour.
Ninon de Lenclos - Le petit livre de l'amour (1854)
Un amant est une plante parasite qui croît sur nos propres terres
qu'on laisse en friche, ou qu'on ne cultive pas avec assez de soin en toutes saisons.
Adrien Dupuy - Le petit livre de l'amour (1854)
Ô mon cœur, entretiens en toi la flamme de l'amour, en dépit de la jeunesse et de la beauté qui nous quittent : pour le cœur où l'amour reste, la jeunesse et la beauté ne s'envolent point, car l'amour seul est toujours jeune et beau.
Friedrich Rückert - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Une maîtresse est celle qu'on aime le plus ; une femme, celle qu'on aime le mieux ; une mère, celle qu'on aimera toujours.
Jean Antoine Petit, dit John Petit Senn - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour est un alchimiste : un amoureux est presque toujours un homme qui, ayant trouvé un morceau de charbon, le serre précieusement dans sa poche en disant : C'est un diamant !
Alphonse Karr - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Malgré les outrages du temps, on se souvient toujours avec plaisir des amourettes de son jeune âge : C'est le parfum de l'innocence qui nous suit jusqu'au tombeau.
Adolphe Ricard - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour ne se gagne que par l'amour : si donc vous voulez être aimés, aimez d'abord vous-mêmes.
Sénèque - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Il n'y a pas de plus forte chaîne pour lier une femme que celle de se savoir aimée.
Françoise de Motteville - Le petit livre de l'amour (1854)
L'amour console de tout, même des chagrins qu'il cause.
Roch-Pierre Paillard, dit Rochpèdre - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Le cœur d'une femme n'est jamais si rempli qu'il n'y reste une place pour l'amour.
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux - Le petit livre de l'amour (1854)
Les célibataires sont les braconniers du mariage.
Jean-Baptiste Greuze - Le petit livre de l'amour (1854)
La constance en amour est une enclume qui s'endurcit plus elle est battue.
Démosthène - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
En amour, ce ne sont pas ceux qui cèdent qui aiment le plus, ce sont ceux qui résistent.
Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
Une jolie blonde est plus jolie qu'une jolie brune, et une belle brune est plus belle qu'une belle blonde.
Adrien Dupuy - Le petit livre de l'amour (1854)
L'amour s'introduit plus aisément dans le cœur que le vent dans une maison ouverte.
Adrien Dupuy - Le petit livre de l'amour (1854)
Une blonde n'est pas, à beaucoup près, aussi belle qu'une brune, mais elle est souvent plus jolie.
Adrien Dupuy - Le petit livre de l'amour (1854)
En amour, l'homme jouit du bonheur qu'il ressent, la femme de celui qu'elle procure.
Pierre Choderlos de Laclos - Le petit livre de l'amour (1854)
Il n'y a de véritable amour que celui qui s'occupe du bonheur de l'être aimé.
Joséphine de Sartory - Le petit livre de l'amour (1854)
L'amour est un enfant qui veut qu'on le séduise, et non pas qu'on l'éclaire.
Louis Carrogis, dit Carmontelle - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour, c'est de l'argent comptant ; un pauvre diable qui a l'amour en main est plus riche qu'un banquier.
Arsène Houssaye - Le petit livre de l'amour (1854)
À trente-six ans une femme commence à se fixer, comme les girouettes qui se rouillent.
Louis Heurteaux, dit Dancourt - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour maternel donne beaucoup et reçoit peu, mais il vit de son propre fond.
Natalie Woillez - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour est un enfant qu'il faut toujours conduire de peur qu'il ne se perde. C'est un malicieux aveugle qui ne cherche qu'à crever les yeux de son guide, afin de s'égarer tous deux ensemble.
Pierre Du Bosc - Le petit livre de l'amour (1854)
L'amour est une liqueur, qui trouble l'esprit, et trouble la raison.
Adrien Dupuy - Le petit livre de l'amour (1854)
En amour comme en guerre, c'est lorsque l'ennemi se défend avec le plus d'énergie qu'il importe le plus de ne pas céder.
Maurice de Saxe - L'amour, les femmes et le mariage (1857)
L'amour est un concert de l'esprit, du cœur et des sens qui exalte jusqu'au délire toutes les facultés humaines.
Louis-Auguste Martin - L'esprit moral du XIXe siècle (1855)
L'amour étant le sentiment le plus expansif de l'homme, malgré le soin ingénieux qu'il mettra à le retenir en lui, il éclatera à son insu ; c'est un feu trop violent pour qu'il n'en jaillisse pas quelques étincelles des regards ou des paroles. Le moindre mot indiscret qui le touche, la plus petite allusion qui l'effleure, fait parler son trouble aux yeux les moins clairvoyants.
Louis-Auguste Martin - L'esprit moral du XIXe siècle (1855)