Les meilleures citations d'Henri-Frédéric Amiel :
Un frais sourire est le plus efficace des cordiaux.
La solitude est mauvaise conseillère, et l'isolement aigrit.
La rêverie est le dimanche de la pensée.
Gardons-nous de la fausse amitié ; il n'est bonne dorure, ami, que d'être d'or.
La souffrance du corps est peu de chose vis-à-vis de la souffrance du cœur.
Le découragement est une incrédulité, l'abstention une désertion.
Plus on aime, plus on souffre.
Chaque vie se fait son propre destin.
À peine commençons-nous à savoir vivre, qu'il faut déjà apprendre à mourir.
Deux imbéciles se font un certain plaisir d'écraser leur supérieur naturel, et de lui prouver que 2 est le double de 1.
Il n'y a pas de vérité religieuse, il y a des croyances plus ou moins sincères et désintéressées.
Etre, c'est être fort : la force fait la vie, elle fait la santé, la beauté, la vertu.
Le corps c'est l'âme visible et le temple du Saint-Esprit.
Vivre, pour un cœur amoureux, c'est aimer. Aimer, c'est n'être plus seul, c'est sentir sa propre vie par un autre et dans un autre ; c'est de deux faire un. L'abolition du moi, et son remplacement par le nous, est son impérieux désir, son indestructible instinct.
La désuétude finit par rouiller les sentiments.
L'homme seul est comme une main seule, comme un pied seul, comme un œil seul, il agit, il marche, il juge imparfaitement.
N'étant d'aucune coterie, d'aucun cercle et d'aucune de nos vieilles sociétés, personne ne s'associe à moi et même ne me connaît dans ce monde-là. Et plus on me délaisse, plus je me retire de mon côté.
Chacun de nous se fait un étroit terrier dans la montagne des connaissances, chaque érudit n'est qu'un lapin.
Le pédant a la tournure raide et gauche du coq d'Inde qui se croit un paon.
L'humanité prise en bloc est bête comme un mouton, éternellement elle se cogne et se bute aux mêmes endroits et gobe les mêmes amorces.
La vie est une lutte où chaque jour doit être un combat contre soi-même.
Il y a plus d'âme dans une larme que dans un sourire.
Sur la pente de la désaffection, on roule vite jusqu'à la haine.
Un rien est le commencement de tout.
Le succès donne de l'aplomb et de l'entrain.
Le recueillement est comme un bain de l'âme dans la contemplation, et le journal intime n'est que le recueillement, plume en main.
Mon âme ne se découvre que dans l'intimité sûre.
Chacun juge d'après soi-même, c'est pourquoi nos jugements nous jugent et nous décèlent.
La paresse s'empare de tout prétexte pour se croiser les bras.
L'amour envahissant et jaloux veut absorber son objet et le rendre heureux, mais non pas le laisser être heureux.
Le devoir est la nécessité volontaire, la lettre de noblesse de l'homme.
Je ne crois pas à la vie, je ne crois pas à une Providence individuelle et paternelle ; je sais que tout désir trompe, que tout espoir leurre, que tout effort échoue, que rien de bon n'est stable et durable, que tout ce que nous voudrions retenir nous est arraché ; je sais que la sainteté est aussi hors de nos prises que le bonheur, je vois partout l'irréparable, l'inévitable et l'inaccessible.
On ne joue pas sa vie à pile ou face ou à la courte paille.
Les atouts vont au joueur prospère.
Un badinage sans fiel peut provoquer des rancunes sans fin.
Agis à découvert, va à ton but franchement, sans mystère, et le front toujours levé.
Ose être toi-même, et dis-toi que tu en vaux un autre.
Apprends à avoir confiance en toi, et tu sauras vivre.
Qui a plus de confiance en soi a un plus joyeux courage.
Après un long, bien long voyage, du fond des pays de l'exil, attiré par quelque mirage mon ancien cœur reviendrait-il ?
Ne serait-ce point l'instinct de conservation et de préservation qui nous rend si insociables, si difficiles à contenter et à associer ? Il nous faut toujours remettre de l'air entre nous et les autres, fussent-ils nos collègues, nos parents, nos amis ; nous ne pouvons les supporter à la continue, parce qu'ils ne satisfont quelque chose en nous qu'au détriment d'autre chose, c'est-à-dire parce qu'ils ne favorisent pas l'essor de tout notre être. Réciproquement, nous les fatiguons et les ennuyons assez vite.
Qui ne réussit pas à se faire comprendre, et qui a la majorité contre lui, est relativement un fou, un isolé, un énigmatique.
Chaque négligence est un grief qu'on n'oublie jamais.
Sois ce que tu dois être, le reste regarde Dieu.
Le découragement, c'est le vampire qui nous boit le sang du cœur, et qui nous ôte la force de faire.
Enfant, on est libre ; libre, on est malheureux.
Le succès bien souvent ne vaut pas ce qu'il coûte.
Vivre, c'est faire du bien, vivre c'est aimer et vouloir.
Le journal intime, ce monologue quotidien, est une forme de la prière, un entretien de l'âme avec son principe, un dialogue avec Dieu.
Le savoir-faire et le courage ne font pas la destinée, mais y contribuent.
Quand la vie est absurde, il est presque dommage qu'elle s'obstine. Chaque année j'espère vaguement être dispensé de quelque parti décisif. En tout, je n'ai jamais que la moitié du désirable, demi-santé, demi-aisance, demi-savoir, demi-talent, demi-courage, demi-confiance, demi-volonté.
Il n'est pas sur cette terre un homme complet, pauvre nature humaine !
La paresse est ingénieuse, elle sait se faire de l'ignorance un bouclier.
L'enfer est le malheur sans espérance.
Pauvre cœur, que d'illusions t'ont bercé, que d'espérances t'ont caressé, pour finir par la haine.
Accuser le sort ou s'accuser soi-même ajoute du mal au mal.
Vivre dans le divin, comprendre le divin, exprimer le divin, que ce soit là ta devise.
Mieux vaut la mort que le déshonneur.
Le bien et le mal se paient d'eux-mêmes, donnez et vous recevrez, refusez et on vous refusera.
Le sommeil est une sorte d'innocence, et de purification.
Il faut, pour bien avoir les deux pieds sur terre, se rappeler qu'on est ce qu'on est.
L'amour est l'exaltation de la vie, et la tendresse le couronnement de l'amour.
Toute malice est petite comparée à la malice de la femme.
Le succès est un fruit de l'audace.
La femme est faite pour l'homme, mais l'homme n'est pas fait pour la femme.
L'honnête homme trompé s'éloigne et ne dit mot.
Une femme fidèle dont le cœur est pris, c'est un jardin sous clef, une fontaine close.
Un moucheron peut mettre un lion sur les dents ; une puce peut faire brandir la massue d'Hercule.
Le semblable seul agit sur le semblable.
On ne se justifie, on ne se dévoile, on ne s'épanche qu'en présence de l'amitié.
Partout querelle, dispute, zizanie ; que le monde est fatigant !
Les sots, les vaniteux, les fats, les niais, les gourmés, les cuistres, les grimauds, les pédants de tout pelage, de tout rang, et de toute forme, tout ce qui pose, perche, piaffe, se rengorge, se grime, se farde, se pavane, se cambre, s'écoute, s'impose, tout cela c'est le gibier du satirique.
L'amour maternel ne veut que le bonheur de l'être aimé, même sans en être la source.
Le néant peut seul cacher l'infini.
Les jamais portent malheur.
L'on vient à bout de tout, il ne s'agit que de vouloir.
Respecte les autres et respecte-toi.
Ne veuille plus que ton devoir, ta vie s'allégera.
La charité, c'est le nom plus saint de l'amour.
L'amour divin ne peut être semblable à l'amour partial, exclusif des créatures. Etant infini, il doit faire tout le bien possible dans chaque cas particulier et pour chaque être, et le faire sans condition de retour ou de reconnaissance. En d'autres termes, c'est un agent universel, toujours semblable à lui-même. Dès lors, il n'y a point de Providence individuelle, quoiqu'il y ait application aux individus des lois qui agissent sur tous.