Les 122 pensées et citations de Suzanne Curchod :
Les lunatiques ont l'humeur changeante, bien fou est qui s'y fie.
La meilleure manière que de n'être plus occupé que de soi, c'est de s'occuper des autres.
L'ardeur pour le mal aveugle ; l'ardeur pour le bien éclaire.
Certaines personnes nous accrochent plus qu'elles nous attachent.
Le véritable sens des mots ne s'entend jamais que dans le lieu où on les prononce.
Le bonheur est l'accord de nos facultés avec nos besoins, et de nos opinions avec nos mœurs.
Quand on a beaucoup de chaleur dans l'esprit, il faut ne la montrer aux gens froids que graduellement ; sans cette précaution, on les étourdit, et même on les indispose : c'est comme le coup d'archet, qui doit commencer doucement, afin de pouvoir enfler le son insensiblement.
Il y a des gens qui louent la vertu, dans l'espoir secret que leur bouche l'avilira.
Chaque matin est une nouvelle vie que la nuit referme.
Le grand art de la conversation est d'attirer la parole, de parler peu, et de faire parler beaucoup les autres : c'est la véritable poétique de ce genre d'éloquence.
Il faut conduire la déraison par la raison, et non par une autre sorte de déraison.
Les affections naissent dans un couple et se développent par l'espérance d'un long avenir, et ensuite elles s'augmentent, s'ennoblissent et se fortifient par leur propre durée.
Rien n'est si prêt de la bêtise que l'esprit sans raison.
Celui qui n'éprouve aucun sentiment affectueux n'en inspire aucun.
Les jeunes d'aujourd'hui ont des pensées, mais rarement de la réflexion.
Les gens qui n'osent s'exprimer sont insupportables, il vous obligent à faire le fond de la tapisserie, dont ils ne veulent tracer que les fleurs.
Les paroles offensent plus que les actions, le ton plus que les paroles, et l'air plus que le ton.
Il est des gens pour qui l'indulgence est une justice, ce sont ceux dont les défauts tiennent à l'excès de quelques qualités.
Les gens qui nous blessent, et qui d'ailleurs ont avec nous des rapports d'utilité et de convenance, doivent être regardés comme des instruments qui nous piquent, mais qui nous servent.
Le véritable bonheur, c'est l'amour partagé, sans concession et sans réserve.
Les livres sont à l'âme ce que les aliments sont au corps.
L'oisiveté fait paraître extrêmement long l'instant qui s'écoule, et ne laisse aucun souvenir de celui qui s'est écoulé, elle a tous les inconvénients de la longueur de l'ennui et de la brièveté de la jouissance.
Le caractère est cette puissance de l'âme, cette force inconnue qui semble unir par une flamme invisible le mouvement à la volonté, et la volonté à la pensée.
La vie la plus douce est comme la surface d'une onde paisible que la chute d'une fleur fait osciller.
Quelques efforts que fasse le luxe, il ne peut prendre l'air de l'abondance.
Le secret pour intéresser les autres, c'est de leur parler comme on se parlerait à soi-même.
De loin nous aimons l'uniformité, elle impose ; et de près la variété, elle amuse.
Le charme de la conversation est un don de la nature, qu'on ne peut définir parce qu'il ne peut s'acquérir. Tout ce que la nature donne à l'esprit ressemble aux effets des sens : l'on voit, l'on entend, mais l'on ne peut expliquer ce que c'est que voir et entendre.
Une idée de plus est toujours un rapport de plus avec la divinité.
Quand deux bons esprits se rencontrent dans une même pensée, c'est une preuve arithmétique de sa grandeur et de son utilité.
Quand on est à la source de certaines idées premières, il faut bien se garder de se désaltérer plus bas.
Il est des gens qu'on aime assez pour perdre auprès d'eux la propriété de son amour-propre.
Quand les liaisons sont fondées à la fois sur les penchants et sur les principes, la chaîne est indissoluble, car l'un des bouts s'attache au ciel et l'autre à la terre.
On a toujours plus d'esprit et d'agrément, quand on s'abandonne dans la conversation, sans faire aucun calcul de vanité ou d'amour-propre.
Les peines auxquelles on n'a pas contribué s'effacent, mais les remords fixent les époques et les sentiments.
Aimer, c'est penser continuellement à une personne avec le désir de lui plaire.
L'âge rend indulgent sur le caractère, et difficile sur l'esprit.
Il est des gens qui, au milieu de toutes les jouissances, se disent malheureux, afin de pouvoir à la fois goûter les plaisirs et s'honorer du sacrifice.
L'esprit est le zéro qui ajoute aux qualités morales, mais qui seul ne représente que le néant.
Discuter sérieusement avec un sot, autant allumer une lanterne à un aveugle.