Bhavabhuti

Dormez dans un désert, au milieu des flots, entre les traits des ennemis, au fond d'une vallée, au sommet d'une montagne, dans l'ombre d'une forêt, exposé dans une plaine, si vous êtes un homme de bien, il n'y a point de péril pour vous.

Il n'arrive à l'homme que ce qui lui est envoyé de Dieu.

Rien ne pare tant un homme qu'un discours sage.

La richesse de l'âme est à l'abri des voleurs. Plus on la communique, plus on l'augmente.

L'homme qui sait peu se taira s'il est assis parmi les sages ; son silence dérobera son inaptitude, et on le prendra pour un d'entre eux.

On ne fait entendre la raison ni à l'imbécile ni à l'homme irrité.

Il faut s'assurer du vrai bonheur avant la vieillesse et la maladie. Différer, c'est imiter celui qui creuserait un puits pour en tirer de l'eau lorsque le feu consumerait le toit de la maison.

Soumets-toi avec respect à la loi du temps qui n'épargne rien.

Il n'y a que ceux que le ciel a daigné éclairer qui s'élèvent vraiment au-dessus des passions et des richesses.

Le plus souvent le bonheur que nous goûtons dans la société de nos parents, de nos amis ou de nos maitresses est aussi fugitif que la lueur de l'éclair !

Les femmes, ainsi que les fleurs, doivent être approchées avec délicatesse.

Le plus souvent la Fatalité, cette déesse dont tout dépend, dispose à son gré du bonheur et du malheur des mortels.

Quand deux personnes de mérite se rencontrent, plus elles goûtent de plaisir à se voir, plus la douleur de la séparation leur est cruelle.

Une science profonde, de l'intelligence, de l'assurance, une conversation savante, une connaissance exacte du moment favorable et de la perspicacité, voilà ce qui donne le succès dans les affaires.

Les femmes sont aussi inconstantes que la fleur qui s'épanouit et disparaît.

La perdrix que l'on a dans les mains vaut mieux que le paon qui court dans la forêt.

Le fardeau d'un cœur est allégé quand on le partage avec un ami fidèle.

Les grâces naturelles d'un enfant, dont la raison se développe, peuvent être négligées par l'homme frivole ; mais le sage les observe et il y voit la vertu qui doit un jour distinguer son âge mûr.

Le cœur trop plein qui s'épanche en paroles reçoit du soulagement. Le lac qui se gonfle ne dévaste pas ses rives, quand ses ondes, en se soulevant, trouvent un écoulement pour les recevoir.

L'amour se revêt de formes variées, sans jamais varier cependant. Ainsi l'eau, qu'elle paraisse à nos yeux bulle légère, reflux impétueux, lame violente, l'eau est toujours le même élément.

Chaque état de la vie a ses qualités qui lui sont propres.

L'âme, vigoureuse ou faible, est également capable d'être cultivée, mais ne produit toujours que des fruits conformes à sa nature. Ce n'est pas la science du maître qui fait tout l'élève. La pierre étincelante renvoie les rayons glorieux dont l'a pénétrée une autre lumière ; mais la terre, grossière et lourde, absorbe l'éclat du rayon qu'elle ne réfléchit pas.

Le véritable trésor d'un roi, sa gloire réelle, c'est le bonheur de son peuple.

Les plans des hommes illustres, conçus pour une fin vertueuse, et conduits prudemment doivent toujours réussir.

Trop souvent le bonheur que nous pouvons goûter comme parents, comme amis ou amants, est aussi passager que la lueur fugitive de l'éclair.

Les femmes sont tendres comme les fleurs, c'est avec douceur qu'on doit les toucher.

Une épouse vertueuse, un époux respecté sont tout l'un pour l'autre, parents et amis, richesse, amour, existence.

Le lien des actions humaines, c'est la bonne foi : les promesses engagent les actions des hommes.

Le meilleur garant d'une heureuse union, c'est le lien d'un amour mutuel.

La destinée arrête, comme il lui plaît, le malheur et la félicité de toutes les créatures.