Les 75 pensées et citations de Nicolas Machiavel :
Où l'égalité ne se trouve pas, il ne peut y avoir de république.
Il est bien difficile d'extirper l'amour du cœur de l'homme lorsqu'il y a jeté de profondes racines : s'il parvient à l'en bannir, il ressemble au fer rouge, qui conserve longtemps sa chaleur.
– Qui es-tu, toi, qui ne parais pas une femme mortelle, tant le ciel t'a ornée et comblée de ses grâces ? Pourquoi ne te reposes-tu point ? Pourquoi as-tu des ailes à tes pieds ? – Je suis l'Occasion ; et bien peu me connaissent. La raison en est que je suis toujours en mouvement, et que je tiens un pied sur une roue. Il n'y a point de vol si rapide qui puisse égaler ma course ; et je ne garde des ailes à mes pieds que pour éblouir ceux qui me regardent courir. Je réunis sur le devant de mon front tous mes cheveux épars, et je m'en recouvre le sein et la figure, pour qu'on ne puisse me reconnaître lorsque j'arrive. Derrière la tête je n'ai pas un seul cheveu ; et celui qui m'aurait laissé passer, ou devant lequel je me serais détournée, se fatiguerait en vain à me saisir. – Dis-moi : Qui est celui qui marche sur tes pas ? – C'est le Repentir. Ainsi, fais-y bien attention : Celui qui ne peut me retenir ne saisit que lui. Et toi, tandis que tu perds ton temps à me parler, livré tout entier à tes vaines pensées, tu ne t'aperçois pas, malheureux, et tu ne sens pas que je me suis déjà échappée de tes mains.
Un pourceau ne tourmente pas un autre pourceau, un cerf laisse le cerf en paix : il n'y a que l'homme qui massacre l'homme en ce monde, qui le crucifie, et qui le dépouille.
On a vu, on voit, et l'on verra toujours le mal en ce monde succéder au bien, et le bien remplacer le mal ; et toujours l'un sera la cause de l'autre.
À chose faite, il faut bien qu'il y ait commencement.
Celui qui ne ressent pas ton pouvoir, ô Amour, espère en vain éprouver réellement quel est le bien le plus précieux qui nous vienne du ciel : il ne sait ni comment l'on vit et l'on meurt ensemble, comment on fuit le mal, comment on fait le bien, comment on s'aime moins que l'objet aimé, comment la crainte et l'espoir glacent tour à tour et consument le cœur ; il ne sait pas non plus jusqu'à quel point les hommes et les dieux redoutent les armes que tu portes.
Un mari est la règle vivante de sa femme, et pour ainsi dire son miroir.
Dieu a donné à l'homme ce qui manque à la femme, afin de suppléer à ses défauts dans tout ce qui n'est pas de son ressort ; mais c'est comme un bon maître, et non comme un tyran.
Le temps nous échappe, à quoi peuvent servir les délais ?
Prends celle qui veut bien de toi, et fuis celle qui te fuit.
On ne peut faire deux fois le même don, s'il ne nous revient entre les mains.
Un premier amour a tout pouvoir sur le cœur de la jeunesse.
Un chagrin qu'on épanche devient moins violent.
Jamais les hommes ne font le bien que par nécessité.
Qui perd ses aises pour les aises d'autrui perd les siennes.
On appréhende beaucoup moins d'offenser celui qui se fait aimer que celui qui se fait craindre ; car l'amour tient par un lien de reconnaissance bien faible pour la perversité humaine, et qui cède au moindre motif d'intérêt personnel ; au lieu que la crainte résulte de la menace du châtiment, et cette peur ne s'évanouit jamais.
Quiconque aime une belle chose a de nombreux rivaux qui lui causent d'infinies douleurs.
Plus l'homme est proche de son désir, plus il le désire, et ne le possédant pas, il souffre d'autant plus.
Toujours on désire plus ce que l'on peut avoir le moins.
Il est plus glorieux d'en avoir beaucoup retenu que d'avoir beaucoup lu de livres.
Se connaître soi-même et savoir mesurer ses propres forces et celles de son État est une chose, en ce monde, d'une extrême importance ; et celui qui se sait peu capable de faire la guerre doit s'efforcer de régner en usant de l'art de la paix.
Le devoir d'un capitaine est d'être le premier en selle et le dernier à descendre de cheval.
Le blâme suit l'erreur.
Il faut estimer comme un bien le moindre mal.
Les femmes sont si bavardes qu'elles ne peuvent garder un secret.
Quand le commencement d'une journée est bon, d'ordinaire la fin n'est pas mauvaise.
Un paresseux est comme un chien qui n'aboie que quand il a faim.
Mieux vaut vivre du travail de ses mains que de voler.
Tout est permis lorsqu'il s'agit de l'existence, d'autant plus qu'un métier serait trop pénible.