Les 65 pensées et citations de Paul Géraldy :
On perd ingénument son temps à satisfaire en soi les appétits des autres.
Il est de parfaits corps et de parfaits visages, mais il n'y a pas de cœurs parfaits.
Quand tu m'aimes avec ton esprit, je sens ton corps qui m'aime aussi. Mais quand tu m'aimes avec ton corps, je ne sens pas ton esprit suivre.
L'amour n'a pas besoin de raisons. L'important est de s'aimer. Il n'est pas nécessaire de savoir pourquoi.
L'enfance, ce n'est rien. Des paresses, des joies excessives et fugaces. Le bon temps, c'est après, c'est lorsque l'âme est prête et que rien n'a encore commencé, qu'on attend... qu'on attend tout.
De tous les rapports entre humains, c'est le plus raffiné, l'amour, qui est resté le plus barbare. N'exige pas tout de ta femme !
L'amour, pareil à la fortune, est fait pour être dépensé. Bien dépenser, c'est s'enrichir.
Aimer, c'est bien. Ne plus aimer, c'est bien aussi. Tu ne sens pas comme à présent l'espace est libre autour de toi ? C'était une prison, l'amour ! La vie est plus grande que l'amour. Amour : terre trop éloignée, terme trop vaste, comme Dieu.
L'éternelle tragédie de l'homme c'est ce désaccord entre ce qu'il rêve d'être et ce qu'il est, l'écartèlement de sa vie entre ces deux pôles de l'amour : la sexualité, l'amour.
Une femme qui n'est pas déjà prise est sans défense devant une volonté d'homme. Tu t'es fait présenter ? Le difficile est fait. Il n'y a que les hommes qui soient intimidants. Les vraies femmes sont faites pour être pourchassées, pour se défendre... et pour céder.
Ne sacrifie pas à l'amour ta dignité. Ne t'agenouille pas. Les femmes ont horreur qu'on les traite comme des déesses. Elles savent bien qu'elles ne sont que des femmes. Tes pâleurs, tes adorations, tes pâmoisons les gênent pour toi.
L'amoureux attend de l'amour cette satisfaction intime qu'il n'aurait obtenue que d'une longue vie de labeurs, d'application passionnée, de chances, de victoires répétées sur les autres et sur soi-même. Il demande à la femme d'être pour lui, d'avance, le prix concret, non seulement de ce qu'il vaut, mais de ce qu'il voudrait valoir. Les faibles et les dépourvus sont les plus avides d'amour. Ils savent qu'ils ont peu à attendre d'une société qui fait payer cher ses faveurs, mais que l'amour comporte un large favoritisme et qu'ils peuvent espérer de lui beaucoup plus qu'il ne leur est dû.
On se soucie peu d'être aimé pour ce qu'on a. L'avoir suffit. Mais le talent, la vertu qui manquent creusent dans l'âme de petits abîmes que le rôle de l'autre est de combler.
L'existence ne va pas sans maladies, sans insuccès, sans trahisons. Vivre c'est précisément venir à bout de ces misères, on s'ennuierait si on en était préservé.
Ce qu'on ne connaît pas satisfait tous les rêves !
Aimer, c'est vouloir un échange où le bien et le bien se fondent dans du mieux.
Malgré que nous vivions ensemble depuis dix ans, il peut y avoir beaucoup de choses qui nous touchent de près, de très près, que nous ne nous soyons pas dites. S'aimer, ça ne signifie pas seulement vivre en bons camarades, sans se disputer, sans se faire de scènes... Ça veut dire... beaucoup d'autres choses... qu'il serait bon de vérifier de temps en temps. Oh ! je sais bien que nous nous disons tout, mais, vois-tu, à force de se dire tout, on ne se dit plus rien. Réfléchis. Il y a combien de temps que nous n'avons eu une vraie conversation, sérieuse ?
Recommencer sa vie sur un nouvel amour, c'est recommencer toute une jeunesse !
Ce monde est manqué. Les hommes l'ont manqué. Il te ressemblerait s'ils l'avaient réussi. Veux-tu tout oublier, recommencer la vie ? Où la recommencer ? Où voudrais-tu qu'on aille ? Partons loin tous les deux.
La plupart des femmes sont tendues vers les hommages. Il s'exhale d'elles une attirance, une sorte de parfum d'amour. On les sent plus ou moins vacantes.
Ne rien désirer, ce n'est pas vivre ! mais désirer, ce n'est pas être heureux.
Je ne regrette pas ces jours qui passent en me laissant un souvenir parfait. C'est doux de vieillir quand on se dit qu'on n'a pas perdu sa jeunesse, quand on a derrière soi ce trésor du souvenir auquel chaque jour ajoute encore.
C'est une jolie chose qu'une jolie femme !
L'absence fortifie les unions qui ont un véritable sens, elle réussit ce tri difficile et elle révèle les vrais époux comme les vrais purs et les vrais forts.
Mais la guerre ne désunit que les couples assemblés par quelque hasard imbécile. L'absence est l'occasion ; elle n'est pas la cause. Peut-être fait-elle simplement œuvre hygiénique et salutaire en rendant aux mariés factices une liberté qu'ils auraient reprise par lambeaux.
Une femme se donne quand elle se donne, mais une jeune fille est toujours prise !
Les caractères entiers ça ne transigent pas !
Les voyageurs qui ont connu les plus merveilleux coins du monde préfèrent toujours leur ciel natal.
Je sais bien qu'irritable, exigeant et morose, insatisfait, jaloux — malheureux pour un mot, je te cherche souvent des querelles sans cause... Si je t'aime si mal, c'est que je t'aime trop. Je te poursuis. Je te tourmente. Je te gronde... Tu serais plus heureuse, et mieux aimée aussi, si tu n'étais pour moi tout ce qui compte au monde.
Reprends près de moi ton ennui. Moi près de toi je reprendrai ma solitude.