Anna-Élisabeth, princesse Brancovan, comtesse Mathieu de Noailles est une écrivaine, mannequin, salonnière, romancière et poétesse française née le 15 novembre 1876 à Paris où elle décède le 30 avril 1933 à 56 ans. Anna de Noailles est l'héritière des sangs grec et moldave des Mavrocordato et des Brancovan ; par sa mère, Raoulka Musurus, elle appartenait à une famille grecque d'origine Crétoise riche en poètes et en lettrés, et par son père elle descendait de la maison roumaine des Bibesco, devenus Brancovan, par adoption. Elle épouse Mathieu de Noailles le 18 août 1896 à Évian, le couple fait partie de la haute société parisienne de l'époque. Anna et Mathieu n'auront qu'un fils, le comte Anne Jules de Noailles (1900-1979).
En 1901, paraît le premier recueil, Le Cœur innombrable, et l'accueil est enthousiaste, délirant. Une société trouve une poésie répondant à ses goûts et l'auteur est une femme, une femme du monde, belle, riche, intelligente, comblée de tous les dons. Après Le Cœur innombrable elle publie aussi des romans et d'autres recueils : la Nouvelle Espérance en 1903. Le Visage Émerveillé (1904) qui est un recueil de poèmes et l'une des œuvres les plus célèbres de l'autrice. La Domination (1905), Les Éblouissements (1907), Les Vivants et les Morts (1913), les Poèmes d'enfance (1928), De la rive d'Europe à la rive d'Asie (1913), Les forces éternelles (1920), Conte triste avec une moralité (1921), À Rudyard Kipling (1921), Les innocentes ou la sagesse des femmes (1923), le Poème de l'amour (1924), les Climats, poèmes choisis (1924), L'honneur de souffrir (1927), Passions et vanités (1926), Le Livre de ma vie (1932), les Derniers vers et poèmes d'enfance (posthume, 1934), et Choix de poésies, avec une préface de Jean Rostand de 1960 (posthume, 1976).
Anna de Noailles est la première femme devenue commandeur de la Légion d'honneur et l'Académie française lui nomma un prix. Elle est aussi la première femme reçue à l'Académie Royale de Langue et de Littérature de Belgique (lui ont succédé Colette et Jean Cocteau). Anna de Noailles est inhumée au cimetière du Père-Lachaise en 1933 mais son cœur repose dans le cimetière d'Amphion-les-Bains.
Il n'est rien de réel que le rêve et l'amour.
Solitude : la double solitude où sont tous les amants.
Seul le plaisir physique contente l'âme pleinement.
J'entends les mots que tu penses, et que je n'ai pas écoutés.
La volupté n'est, peut-être, je le crois, que l'essai de mourir ensemble.
Le corps, unique lieu de rêve et de raison, asile du désir, de l'image et des sons.