Esprit, tu séduis ; on t'admire, mais rarement on t'aimera : ce qui sûrement touchera, c'est ce que le cœur nous fait dire ! C'est ce langage de nos cœurs qui saisit l'âme et qui l'agite ; et de faire couler nos pleurs tu n'auras jamais le mérite.
L'esprit traite bien souvent de vérité la vaine illusion d'un songe.
Egayons ce reste de jours que la bonté des dieux nous laisse, et parlons de plaisirs et d'amours, c'est le conseil de la sagesse.
Hélas ! mes paisibles jours coulent avec trop de vitesse, et mon indolence et ma paresse n'en peuvent suspendre le cours ! Déjà la vieillesse s'avance, et je verrai dans peu de temps la mort exécuter l'arrêt du sort, qui m'y livre sans espérance !
La vie champêtre, c'est toi qui me rends à moi-même ; tu calmes mon cœur agité ; et de ma seule oisiveté tu me fais un bonheur extrême. Parmi tous ces bois et ces hameaux c'est là que je commence à revivre, et j'empêcherai de m'y suivre le souvenir de tous mes maux.
Heureux qui, méprisant l'opinion commune que notre vanité peut seule autoriser, croit, comme moi, que c'est avoir fait sa fortune que d'avoir su la mépriser !
Nul remords du passé n'empoisonne ma vie ; satisfait du présent, je crains peu l'avenir.
Le temps, ce tyran souverain et des marbres et de l'airain, ce destructeur impitoyable de la chose la plus durable, sape sans bruit le fondement de notre fragile santé ; et je ne vis plus un moment sans sentir quelque changement qui m'avertit de sa ruine.
À présent l'expérience m'apprend que la jouissance de nos biens les plus parfaits ne vaut pas l'impatience ni l'ardeur de nos souhaits.
De tous les plaisirs, je n'en trouve point de plus grand que de recevoir des nouvelles des gens que l'on aime.
Je pardonne les faiblesses, l'homme le plus sage en est capable.
Il n'y a point de constipé à qui une mauvaise chaise ne donnât de diarrhée.
Il n'y a point de lit que le sommeil n'ait fait de ses propres mains.
Le moyen de subsister ? Je suis abîmé sans ressource.
Le courroux des mortels ne tient point contre les divinités.
Il est honteux d'avoir plus de considération pour des étrangers que pour sa propre famille.
Par nos multiples réflexions nous nous faisons des chimères pour nous tourmenter.
Il ne faut jamais qu'un homme s'afflige par avance d'un malheur qu'il prévoit.
Le plaisir de se revoir après un peu d'absence doit consoler des rigueurs du départ.
Dans le palais de l'amour là n'habitent jamais la discorde et la guerre.
Faire un bouquet peut être chose aisée, mais on en fait plus d'un malaisément.
Qui sait se taire n'est pas le plus sot.
Pour mon arrière saison, je ne vois et n'envisage, que le malheur d'être sage.
Trop gratter cuit, trop parler et trop écrire nuit.
Le respect est de glace et l'amour est de flamme, ils ne sauraient tous deux compatir dans une âme.
Qui sait et rire et chanter est en droit de plaisanter.
La jalousie est la fille de l'amour.
Tout ce qui reluit n'est pas or.
Pour prendre un cœur, beauté toujours ne suffit pas.
La patience rend plus léger les maux que l'on ne peut guérir.
Je te perds pour jamais, ami tendre et fidèle, toi dont le coeur toujours conforme à mes désirs goûtait avec le mien la douceur mutuelle de partager nos maux ainsi que nos plaisirs.
L'amour, quand il est extrême, rend tout égal entre nous.
La bonne ou mauvaise santé fait notre philosophie.
Qui veut aller trop loin souvent recule.
Un homme sage doit faire d'amour et de plaisir une douce moisson.
La faiblesse de l'âge ne peut rien sur la tendresse des sentiments de mon cœur.
Heureux qui, se livrant à la philosophie, a trouvé dans son sein un asile assuré.
Chacun de nous a ses charmes.