Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

Les citations d'André Lemoyne.

1 — Qui est André Lemoyne ?

Photo de André Lemoyne Biographie courte : Avocat au barreau de Paris, poète et romancier français né le 27 novembre 1822 à Saint-Jean-d'Angély dans le département de la Charente-Maritime, André Lemoyne est décédé le 28 février 1907 dans sa ville natale. L'Académie française lui décerne le prix Montyon en 1864, le prix Maillé-Latour-Landry en 1876, le prix Vitet en 1885 et le prix Archon-Despérouses en 1893. Il a été fait chevalier de la Légion d'Honneur, en 1877, pour son œuvre littéraire.

2 — Les 55 pensées et citations d'André Lemoyne :

Il est des femmes que leur dignité sauvegarde, qui d'instinct ont horreur d'une tache, comme l'hermine de la boue.

André Lemoyne - Une idylle normande (1874)

Le sourire et le regard maternel n'a pas éclairé mon berceau.

André Lemoyne - Une idylle normande (1874)

Savoir donner de bonne grâce est vraiment si rare qu'on s'étonne parfois du petit nombre des ingrats.

André Lemoyne - Une idylle normande (1874)

Je donnerais tous mes rêves de gloire et mes plus saintes joies d'artiste pour une heure d'amour en toute franchise de cœur.

André Lemoyne - Une idylle normande (1874)

L'homme, fils de la femme, est illogique, et souvent bien plus qu'elle.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Si tes deux mains sont pleines de vérités ne laisse échapper que les vérités consolantes.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Le siècle fourmille de vieux enfants las qui répugnent à la fatigue de penser. Déploie un rouleau d'images, ou chante-leur des chansons.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les règles générales ne ressemblent-elles pas aux grandes routes qui poudroient sous les mille pieds des troupeaux aveugles ?

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

On associe un peu trop aisément la misère et le génie : la misère est une rude couveuse; pour un œuf enchanté qu'elle a fait éclore, combien en a-t-elle écrasés !

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

La conscience : Petite lanterne sourde que la solitude allume dans la nuit.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Le vin, l'argent, la gloire : sources de trois ivresses difficiles à bien porter. Bon an, mal an, vous avez rencontré cinq ou six buveurs de belle compagnie ayant le bourgogne ou le bordeaux galant homme ; dans l'espace d'un demi-siècle, peut- être deux ou trois riches que leur fortune ne grisait pas, à l'aise dans leurs millions comme une grande dame dans sa toilette : pour la troisième ivresse, si, dans le cours de votre existence, vous avez connu un seul demi-dieu pouvant aspirer les aromes du cigare magique sans être étourdi par ses bouffées capiteuses, montrez-le-moi, je vous prie ; que je mette un genou en terre.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Si vous faites la part de l'organisation d'un homme, de son éducation, du milieu social où l'ont jeté sa naissance ou le hasard, et si vous daignez réfléchir à la somme d'énergie nécessaire au lutteur engagé dans cette passe terrible de la vie, vous serez parfois effrayé de la grandeur morale de certains personnages que l'histoire oubliera, et vous trouverez dans l'intimité de votre cœur une indulgence sans bornes pour la faiblesse de tant d'autres.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Ne trouvez-vous pas le bon sens ridicule et la raison stupide quand le cœur est en jeu ?

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

A quelques lieues de Paris, le chemin de fer passe à travers un cimetière. A la vue des cyprès et des pierres blanches fuyant aux deux bords de la route, on se demande : A quoi bon marcher si vite pour en arriver là ?

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Au fond des plus belles proses on trouve souvent un poète défleuri, qui , d'un œil mal essuyé, contemple son ancienne couronne de Nanterre.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

La valeur d'un écrivain se mesure à la somme de pensées qu'il remue dans un siècle.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Après cette vie terrestre où donc irai-je ? Où sont allés ceux que j'aime. Le reste m’importe peu.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Comme l'algèbre, le merveilleux a sa logique ; c'est un petit monde à part, un paradis terrestre hanté par de rares adeptes qui se grisent d'azur et de rosée. Une fausse note dans cette assemblée d'élite est d'une discordance aussi terrible que le cri rauque d'une perruche à travers une belle phrase de Mozart.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Il y a gens d'esprit et gens d'esprit. Que de frelons passent pour abeilles ! Heureux qui sait cueillir les sommités fleuries !

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Laisser croire qu'on a des idées rapporte souvent plus que d'en avoir.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

S'il est des femmes qui spiritualisent la chair, il en est d'autres qui bestialiseraient le génie.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Nous ne sommes créés ni pour les grandes douleurs, ni pour les joies trop grandes ! Une pluie fine réjouit les œillets et les tulipes, et ne fait qu'en raviver les couleurs ; une averse brise les tiges et couche les plus belles fleurs dans la boue.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

La langue française, si pauvre pour les écrivains qui la connaissent peu, n'est-elle pas d'une richesse inouïe pour le virtuose qui laisse à point tomber son doigt sur la note précise de l'immense clavier ?

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les bons vers sont comme les bons vins, ils gagnent à vieillir.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Il est de pauvres gens qui ont le malheur de tout comprendre.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

J'aime peu les avocats ! Quand on veut me prouver quelque chose, j'ai l'habitude de m'en aller.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les choses les plus graves, les plus belles, les plus saintes, ne se prouvent pas, mais se révèlent : nous comprenons l'amour en aimant, la charité en donnant, la foi en croyant.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Chacun a ses pauvres. Pour moi, je donne de préférence à ceux qui me plaisent ; c'est injuste pour ceux que j'oublie à regret : j'aime à penser qu'ils pourront plaire à d'autres.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Jusqu'à présent personne n'a pu me prouver que Dieu n'existait pas : donc j'y crois.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Toutes les religions sont bonnes ; la plus belle des raisons ne vaudra jamais la suprême douceur de croire à quelque chose.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Pourquoi s'étonner du grand nombre des ingrats ? Donner de bonne grâce est si rare ! Aux mauvais semeurs, la récolte des ronces.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Notre impossibilité de concevoir Dieu nous donne une idée magnifique de sa grandeur.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les serments se prêtent mais ne se donnent pas : ce qui explique leur grand nombre.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Il est des heureux qui naissent pour aimer, et d'autres pour être aimés.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Entre les aveugles-nés et les aveugles par accident la différence est grande : aux derniers seuls la douleur. Ils ont joui de la lumière, ils savent ce qu'ils ont perdu, tandis que les premiers marchent au milieu d'un paradis terrestre qu'ils ne connaissent que par ouï-dire ; ils ne peuvent soupçonner les splendides paysages que chaque aurore éclaire pour les voyants. Les êtres qui n'ont jamais aimé ressemblent aux premiers aveugles.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

J'aime le sourire des gens graves. Quand je vois s'entrouvrir la bouche discrète des penseurs, je me souviens des riches floraisons répandues sur les calmes étangs des bois : trèfles d'eau, sagittaires, nymphæas, villarsies. Les enfants qui passent ne se doutent pas des longues racines chevelues qui plongent aux abîmes ; ils n'aperçoivent que la fleur suave éclose des profondeurs.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Hygiène morale, santé du cœur.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Quand la poésie se met à la queue d'un parti politique, elle se dégrade. De souveraine, elle descend au rôle de servante. La princesse éblouissante devient Peau d'Ane. Et pourtant notre cour devrait être un abime d'indulgence pour les poètes, ne fût-ce que par gratitude pour les saintes joies qu'ils nous ont données dans leurs jours de lumière.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Au printemps dernier, j'ai pu voir un papillon sortant de sa chrysalide comme de l'étui d'un éventail. D'abord interdit et comme ébloui par le grand jour, il se traîna gauchement sur le sol, étirant ses ailes gommeuses, agglutinées, collant au corps comme une robe de soie chiffonnée ; mais le soleil eut bientôt fait de lui sécher les ailes, et, comme une flèche, il disparut dans un rayon du matin. Après son départ, l'intérieur de la chrysalide garda longtemps ses couleurs : bandes de pourpre, stries d'azur et points d'or. En songeant à cette chrysalide et aux riches empreintes qu’y avait laissées le splendide pèlerin du ciel, je me souviens des cœurs où l'amour a passé.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

On a comparé les hommes qui changent d'opinion à des girouettes qui tournent ; ceux qui n'en changent pas, à des girouettes rouillées qui n'obéissent plus au vent. Nous voilà donc rangés dans une de ces deux catégories : nous sommes des pantins ou des ganaches ; dure alternative. Tous les changements sont fort honorables quand ils n'ont pas eu l'intérêt pour mobile. Mais qui le saura ?

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

L'oiseau qui n'a pas encore brisé la coquille de son œuf peut-il se douter par avance des magnifiques paysages qu'il verra défiler dans son vol, lorsque, obéissant au libre gouvernail de ses ailes, il s'en ira tout en joie par le ciel, saluant au miroir des rivières la frémissante image des chênes et des hêtres dont les hautes cimes verdoient mêlées à des rougeurs d'aurore ? – Pour l'inconnu d'une autre vie, nous sommes l'oiseau dans l'œuf, hermétiquement clos : impossible de rien voir au travers. Mais nous avons des pressentiments, et plus nos pressentiments sont riches, plus notre intelligence est grande.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Un positiviste peut être un honnête homme, mais, assurément, il est affligé d'un cerveau étroit ; avec la patience des taupes souterraines il peut creuser, pour une certaine classe de curieux, de profondes galeries d'érudition, mais il n'invente rien. L'imagination lui manque, et le goût et le sens critique. Dans mes jours gris, j'ai eu le malheur d'en connaître quelques-uns : pas une lueur dans leur physionomie, pas une inflexion reposante dans leur timbre de voix.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les grands prosateurs sont presque aussi rares que les grands poètes.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

J'ai connu des gens polis comme des notaires, paraissant discrets comme des confesseurs, qui dans le geste ou dans les mots n'avaient rien de compromettant si on venait à parler d'une femme absente, mais leurs yeux s'éclairaient d'une lueur singulière et devenaient bavards comme des crieurs publics.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Ô sainte hypocrisie du cœur, sois mille fois bénie, comme la clef d'or ouvrant le paradis des songes ! sans toi les chemins fleuris où nous guide sûrement la main d'une femme courageuse ne seraient qu'une voie semée d'épines et de ronces : les mauvaises nouvelles écartées, les créanciers apaisés, les courants d'air étouffés dans les froids corridors, le gibier cuit à point, le café noir saisi dans son arome, les pantoufles des petites habitudes chaudement fourrées de cygne, tous ces riens enchantés constituant la seconde moitié de la vie, à qui les devons-nous ? Nous serions de grands ingrats de ne pas le reconnaître.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les plus hautes cimes sont éclairées les premières par le soleil qui se lève et retiennent les dernières lueurs du soleil qui s'en va : images des peuples providentiels, à l'aube et au déclin de leurs destinées.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les gens acclimatés dans la douleur sont dépaysés dans les joies. Que, par une rare fortune, une seule fois dans leur vie, ils aient le malheur d'être heureux, ils cèdent à la secousse ; ils passent brusquement comme d'un rêve dans la mort, sans transition, avant d'avoir bien compris la prospérité qui les tue.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Quelques chirurgiens, qui m'ont tout l'air de mauvais plaisants, s'étonnent de ne pas trouver l'âme au bout de leur scalpel, en fouillant le cadavre : c'est la chercher quand elle est partie !

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

La politique et l'économie sociale intéressent peu les artistes. Cette vulgaire cuisine ne les regarde pas. Le beau et l'utile ne doivent pas se confondre. La betterave et la rose ne furent jamais sœurs.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les artistes, constamment préoccupés de l'expression du beau, vivent dans un monde à part, dans une haute région, leur vrai domaine, où, sans mot dire, d'un geste, d'un regard, les initiés se comprennent, comme dans une franc-maçonnerie tacite des intelligences.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les carpes aiment la boue, la truite les eaux limpides. Ainsi dans le monde moral à chacun son élément, ce qui tue les uns fait vivre les autres.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Se trouver à l'aise dans la compagnie des hommes supérieurs indique une supériorité, et réciproquement : un être inférieur y sera gêné comme une oie fourvoyée parmi des cygnes.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Don Juan c'est Chérubin grandi, l'adolescent fait homme, le rêve réalisé… il ne doit pas vieillir.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Si vous dépassez une petite moyenne de vertus, attendez-vous à être traité comme de grands criminels ; exemples : Socrate, Jésus-Christ, Jeanne d'Arc.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

Les grands poètes sont les plus clairs : une merveilleuse lucidité dans l'ordre des idées, la plus rigoureuse précision dans le choix des mots feront éternellement vivre Homère, Virgile et La Fontaine, que lisent les enfants et que se font relire les vieillards, à l'aurore des impressions, aux dernières lueurs de la pensée.

André Lemoyne - Les pensées d'un paysagiste (1874)

3 — La liste des auteurs populaires :

Le dictionnaire des meilleurs auteurs français et étrangers »
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