Les 44 pensées et citations de Antonin Rondelet :
La raison qui suffit à la théorie se trouve presque toujours en défaut dans la pratique.
Nous n'avons point à mesurer nos devoirs, mais à les pratiquer.
Toute carrière suppose une aptitude spéciale dans celui qui l'embrasse : tantôt un esprit plus prompt ou une parole plus souple, tantôt un jugement plus solide et plus ferme ou une imagination plus vive, la pénétration des détails ou bien les vues d'ensemble, ici la mémoire qui rappelle, là l'imagination qui enfante les idées.
On ne saurait jamais donner trop d'explications, là où la délicatesse est intéressée.
Une erreur n'est pas moins solidement réfutée par le sentiment de notre délicatesse que par les résistances de notre esprit.
Un esprit qui se contente d'une expression insuffisante par pure défaillance et par paresse ne tardera pas à vouloir justifier par amour-propre ce qu'il avait d'abord accepté par langueur.
Tandis que le travail porte en lui-même la préservation comme une récompense, le plaisir donne en quelque sorte la main à la corruption comme à un châtiment.
Ce qui rend la naïveté si gracieuse, c'est qu'elle n'est pas faite pour durer.
L'Économie politique, c'est la science de la richesse, telle qu'elle se produit, se distribue et s'emploie au sein des nations. Elle naît du travail, circule par l'échange et se consomme par l'usage.
Je ne puis m'empêcher de sourire lorsque je vois la médisance afficher la prétention de ne point outre-passer les limites du vrai, de ne rien dire d'exact, de pouvoir au besoin administrer la preuve de que ce qu'elle avance : La médisance y met trop de verve et trop d'entrain.
Les hommes ne sont point parfaits, rien de plus visible et de plus certain. Il reste donc que quelqu'un veille aux devoirs sociaux ; ce quelqu'un, c'est le gouvernement : il est le représentant et le fondé de pouvoirs universel. Il ne faut pas se le représenter simplement comme un employé subalterne, réduit à suivre sans réflexion les ordres qu'on lui transmet, tenu de les recevoir sans observation et de les exécuter sans commentaire. Le gouvernement sait qu'il a lui-même des devoirs, il représente dans la société l'ordre, et pour le maintenir il use de l’autorité.
Il n'y a rien de tel que les événements pour vous ouvrir les yeux.
La misère nous envenime et la souffrance nous exaspère.
Les hommes finissent toujours par payer cher leurs indécisions.
Les hommes sont tenus de respecter et de ne porter atteinte à la liberté d'autrui.
L'indécision est quelque chose qui flatte singulièrement la paresse humaine.
Une carrière faite pour répondre à nos facultés, capable, en les développant, de les satisfaire, est la plus solide garantie du succès pour la destinée et du bonheur pour l'individu.
Travaille, occupe-toi, remue ta volonté et ton intelligence ; cesse de te complaire dans des souffrances dont ton imagination entretient seule la réalité, et tu t'étonneras toi-même de te trouver avant peu si libre et si raffermi.
La plus grande sagesse est de savoir se contenter des à peu près, et de ne point gâter une situation par le vain désir de la pousser jusqu'à l'idéal.
La gloire a des douceurs à nulles autres pareilles.
Un homme réduit à s'expliquer sur des choses délicates, même avec ses plus chers amis, même avec ses propres parents, aime mieux, d'ordinaire, écrire que parler. Le papier se résigne à tout ce qu'on veut lui dire : il ne vous répond rien et ne vous embarrasse pas, comme une personne qui vous écoute, par un regard ou par une larme.
La familiarité n'est, comme chacun le sait, qu'une contrefaçon grossière de l'aisance.
Il y a des caractères heureux et faciles qui ont l'admirable don de continuer l'enfance.
On ne peut se tirer du monde que par l'excès de la ruse ou du naturel.
Il faut être assez innocent pour rester naïf ou assez habile pour le paraître.
Pour la plupart des femmes, l'inclination et la tendresse du cour s'accordent avec la religion et le devoir pour l'entrainer au bien ; elles le font d'une main douce et prévenante.
Une pauvre enfant, orpheline de père et de mère, est destinée à une vie de souffrance.
Au milieu de l'enivrement des fêtes il faut se souvenir de ceux qui souffrent.
Il faut apporter au devoir la même ardeur qu'au plaisir.
L'amour de la Vérité est une maladie de l'âme comme l'amour de la Beauté et de la Justice.
Il faut beaucoup de courage pour avouer qu'on n'a pas compris une explication.
Le véritable amoureux de l'argent n'est point l'homme de luxe qui s'en fait honneur jusqu'à la prodigalité, ou même l'homme de plaisir qui en épuise les jouissances. Le véritable amoureux de l'argent c'est l'avare qui n'en fait aucun emploi, et dont l'unique bonheur est dans le sentiment de la possession.
La modestie n'est pas le fait du genre humain.
Pour manger il faut avoir quelque chose à se mettre sous la dent.
L'aisance est la fille du travail et de l'épargne.
Les grands sacrifices sont apparents et orgueilleux ; les petits sacrifices sont intérieurs et doux.
Il est bien peu d'âmes assez droites et assez fermes pour supporter le mépris d'elles-mêmes.
L'autorité, c'est le pouvoir pratiqué par devoir au profit de celui qui obéit.
La plupart des hommes ajoutent encore à leur ignorance des faits les préjugés de leur fantaisie.
Beaucoup de gens suppléent à la critique par l'indifférence et par l'ennui.
Le mépris des règles de l'art n'est que l'espoir d'en vaincre plus aisément les difficultés.
Les âmes qui connaissent leur valeur se passent aisément du suffrage d'autrui.
C'est le propre des opinions peu éclairées, et par conséquent peu solides, de ne point souffrir aisément qu'on les combatte.
La nature humaine, avec ses instincts secrets d'envie et de rigueur, se laisse entraîner plus aisément à imiter la sévérité que l'indulgence.