Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

David Augustin de Brueys (2)

Les citations célèbres de David Augustin de Brueys :

Compter trop sur ses forces, c'est présomption ; être toujours dans la crainte, c'est faiblesse. Une confiance mêlée d'une certaine crainte est le milieu qu'il faut garder, et que nous offre la raison : la première nous empêche de nous décourager à la vue des obstacles qui s'offrent à nos yeux ; et l'autre fait que nous ne nous endormons pas dans une fausse et perfide sécurité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On s'attache dans le monde aux personnes qui ont plus l'art que le droit de plaire ; on s'attache plus à la figure qu'au cœur : n'est-ce pas une preuve de la frivolité du siècle ?

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Plus nous faisons de bonnes actions dans notre jeunesse, plus nous préparons de douceurs et de consolations pour notre vieillesse.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'inégalité dans les conditions humaines est le plan le plus beau que la Providence ait pu choisir pour lier les hommes ensemble, et entretenir parmi eux cette dépendance d'où découle tout le bonheur de la société. Il n'est que trop vrai que, si les hommes, qui sont égaux entre eux par les droits de la nature, l'avaient de même été dans tous les temps par leur rang, la société aurait beaucoup perdu dans cette seconde égalité : le monde serait peut-être resté toujours dans l'enfance au sujet des sciences et des arts, auxquels la différence des rangs, et les secours mutuels que nous nous devons les uns aux autres, ont donné naissance.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La condition de l'homme sur la terre est aussi parfaite que l'exige sa nature : vouloir la changer, c'est vouloir changer l'ordre des choses, et ce serait une folie. Tout ce qu'on peut faire, et qui est digne d'un sage, c'est d'apprendre à l'homme à bien connaître sa situation actuelle, et à profiter utilement du temps présent. L'entretenir de sa grandeur passée, ou de celle qu'il pourrait avoir, c'est l'occuper en vain des choses qui ne sont plus, et qui ne peuvent pas être, et lui faire perdre de vue ce qu'il est, et ce qu'il doit faire. Il est susceptible de certaines connaissances qui l'élèvent et le distinguent essentiellement des autres créatures : telle est l'origine de sa supériorité, et quel vaste champ pour exercer son esprit et son cœur ! Mais il ne saurait atteindre à tout, il est beaucoup d'objets qui lui échappent ; il est souvent obligé de s'arrêter dans sa course, et d'avouer son ignorance : telle est la marque de sa dépendance, et que de motifs d'abaissement et d'humiliation ! Voilà l'homme tel qu'il est sur la terre, ayant assez de lumières pour pouvoir se conduire, en ayant trop peu pour pouvoir s'enorgueillir de celles qu'il a.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La politique n'est qu'une longue chaîne à laquelle chaque individu est attaché par des anneaux plus ou moins brillants : la différence des anneaux fait la différence des états dans la société.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

S'il nous était permis de lire au fond des cœurs, que nous serions surpris de les trouver si différents de ce qu'ils se montrent à nos yeux ! Nous y verrions la fourberie à la place du zèle, la fausseté cachée sous l'air simple et naturel de la franchise, la haine et l'envie à côté de l'amitié ; nous y verrions enfin une infinité d'horreurs qui nous feraient haïr les hommes et détester leur compagnie. Dès lors les liens qui nous unissent seraient brisés, il n'y aurait plus de société parmi les hommes ; la funeste connaissance que nous aurions de leur cœur nous en éloignerait à jamais. L'heureuse impuissance où nous sommes à cet égard, malgré tous les maux qu'elle entraîne avec elle, sera toujours un bienfait de la Providence, et un grand bonheur pour l'humanité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous ne manquerions jamais à aucun de nos devoirs si la connaissance que nous en avons était toujours suivie de la volonté de les remplir.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Rien de si aisé que de se tromper quand on juge avec trop de précipitation. On n'est pas à l'abri de se tromper, même après les plus mûres réflexions ; c'est qu'il est très difficile d'envisager les objets sous tous leurs rapports.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'homme porté sans cesse à se flatter est aussi content de lui-même qu'il l'est peu de son état ou de sa fortune.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Désirer de faire le bien est un sentiment assez commun parmi les hommes, mais il en est peu qui le mettent en usage : l'exécution d'une bonne action dépend plus de l'état où se trouve le cœur, que de la disposition de l'esprit ; et presque toujours le mal règne avec plus d'empire dans le cœur, que le bien.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le vrai mérite n'est point aussi rare qu'on le pense : on en trouverait beaucoup plus qu'on ne croit, si l'on s'occupait plus qu'on ne fait à le découvrir. Ce n'est point le vrai mérite qui manque, mais le désir de le chercher, l'attention de le faire sortir de l'obscurité quand on l'a connu, et la volonté de l'employer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il ne faut pas toujours céder à l'importunité, on risquerait de donner à l'injustice : rarement le vrai mérite est importun dans ses demandes.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le défaut de l'esprit est de vouloir tout comprendre, tout sonder : sa hardiesse le porte à douter de tout ce qu'il peut concevoir, et le doute mène par un chemin bien court à l'incrédulité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On félicite chaque jour un homme dans le monde sur une faveur qu'il vient d'obtenir, et on ne dit jamais rien à celui qui a fait un noble effort sur lui-même pour acquérir une vertu de plus.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'esprit a été donné à l'homme pour le guider, et il l'égare ; pour lui faire éviter les écueils, et il l'y précipite ; pour l'éloigner du vice, et il l'y entraîne par ses écarts : tout cela sert à faire penser que les dangers auxquels l'esprit nous expose l'emportent très souvent sur son utilité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La modération est une vertu qui nous sert à conduire ordinairement nos actions à une heureuse fin, ou du moins qui contribue beaucoup à diminuer nos regrets sur leur peu de succès.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il y a des hommes qui ont autant d'amour pour les louanges que d'aversion pour les avis et les conseils qu'on peut leur donner. Avec de tels principes, il est à craindre qu'ils ne se corrigent jamais de leurs défauts, ou qu'ils ne se bornent à des vertus très médiocres.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous devons être mécontents de nous-mêmes, nous devons croire qu'on nous trompe, quand, en consultant les autres sur notre conduite, nous ne trouvons que des louanges.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous ferions de plus grands progrès en toutes choses, si nous étions moins dépendants des objets qui nous environnent.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'espérance est la bienfaitrice et l'âme de l'univers, elle a des charmes pour tous les hommes ; tous sont de même attirés par ses doux rayons : c'est l'espérance qui soutient la noblesse dans un Etat, qui y anime le guerrier, et y encourage les arts ; c'est elle qui entretient les sciences, qui fait fleurir le commerce, qui console le laboureur et le pauvre ; elle brille autant pour celui qui est le plus éloigné du trône, que pour celui qui est assis à côté ; elle est le lien qui unit et rassemble tous les hommes : c'est l'espérance qui nous retire de l'inaction où nous resterions plongés, pour nous faire embrasser les plus grands projets ; elle donne du feu à toutes nos actions, elle nous rend des hommes nouveaux ; c'est à elle que nous devons tout ce que nous sommes. Ôtez du monde l'espérance, un lâche repos va bientôt engourdir tous les cœurs, et tout va rentrer dans le néant.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous refusons bien souvent notre confiance à ceux qui la méritent le plus, parce que ceux qui la méritaient le moins en ont abusé : c'est alors l'amitié trompée qui nous rend injustes.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'amour-propre est le microscope qui grossit à nos yeux nos propres vertus et les défauts d'autrui.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Tous les hommes se croient dignes de l'estime de leurs semblables, et cette présomption leur fait négliger ce qu'il faut faire pour la mépriser. La perte de l'estime est une perte irréparable : une mauvaise action suffit pour nous la faire perdre, tandis que mille actions de vertu ne suffisent pas toujours pour nous la rendre.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'élévation n'ajoute rien au mérite personnel, elle ne fait qu'exposer à un plus grand jour les vices de l'homme en place.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les voyages servent beaucoup à la connaissance des hommes : ce qu'ils ont de plus que les livres, c'est qu'ils nous présentent sous les yeux des exemples vivants, et qu'ils nous mettent à portée de comparer par nous-mêmes les différents peuples de la terre, et de juger de leurs mœurs ; les livres ne sauraient suppléer à des avantages aussi réels. Les voyages ne deviennent si inutiles à la plupart des gens, que parce qu'ils n'ont pas cet esprit de réflexion et de recherche si nécessaire pour voyager avec goût, et en retirer quelque fruit.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un homme qui passe tout son temps à s'occuper de ce que les autres font se prive de tout ce qu'il pourrait gagner à s'occuper de lui-même.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Ce qui distingue l'homme hypocrite de l'homme vertueux, et doit servir de règle pour ne pas les confondre, c'est l'affectation de l'un et la modestie de l'autre : l'hypocrite se vante toujours du bien même qu'il ne fait pas, tandis que le vertueux voudrait se cacher à lui-même tout ce qu'il fait.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La colère trouble et aveugle ; la paresse rend lâche et pesant ; l'envie ronge le cœur sans jamais le remplir ; le mensonge nous rend méprisables ; tous les vices nous font haïr : mais le blasphème est la preuve la plus complète de l'ignorance et de la bassesse.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'ingratitude est très souvent la récompense de nos services, mais elle ne doit pas arrêter dans sa course l'homme qui peut se rendre utile. Quelque belle que soit une action, si elle est fille de l'intérêt, elle perd sa principale beauté, et elle n'a plus le même prix.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La bienfaisance est l'élément de toute âme honnête : cette vertu nous rapproche plus qu'aucune autre de la divinité. Est-il de plus doux commerce que celui de répandre d'une main sur nos semblables ce que de l'autre nous avons reçu de Dieu même !

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Si la connaissance du mal est, de nos jours, si précoce chez les enfants, n'en accusons que notre façon de nous conduire à leur égard. Nous ne nous gênons plus en leur présence ; nous nous livrons sans cesse à tous les désordres de l'esprit et du cœur, sans craindre de les avoir pour témoins. C'est ainsi qu'ils ont chaque jour sous les yeux les images du vice ; qu'ils en contractent peu-à-peu la funeste habitude ; qu'il se glisse dans leurs veines à proportion qu'ils avancent en âge ; qu'il fermente ; qu'il éclate enfin, et cause dans leurs cœurs les plus grands ravages. La société a tout à craindre d'un homme dont les premières impressions n'ont été que des leçons du vice.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les connaissances les plus utiles retomberaient facilement dans l'oubli si l'on n'avait pas le soin de les rappeler de temps en temps à la mémoire des hommes : aussi les ténèbres de l'ignorance se trouvent aujourd'hui répandues dans des lieux que la vérité éclaira jadis de son flambeau.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le jeu ne devrait être qu'un délassement de l'esprit, qu'un amusement honnête entre des personnes qui s'estiment et qui s'aiment. Mais depuis qu'un vil intérêt en est le principal mobile, il est regardé dans la société comme l'affaire la plus essentielle : On n'y parle plus que du jeu ; on n'y est estimé, chéri, reçu, et recherché, que par le jeu ; lui seul y tient lieu de naissance, d'esprit, de talents, et de mœurs.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Bien des choses demandent le secret, et il est de l'honnête homme de savoir le garder : faire indistinctement un mystère de toutes choses, ou en parler sans raison, c'est une faiblesse d'esprit.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il se ferait beaucoup plus de bien dans le monde, si chacun était à sa place, et que le cœur fût le vrai principe de nos actions.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On ne devrait estimer les talents que par le bien qui en revient à la société.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'irrésolution est le défaut qui s'oppose le plus à notre avancement, ou au succès de nos affaires.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un homme qui n'aime que ses plaisirs est peu capable de se rendre utile aux autres : il ne connaît que ce qui peut avoir rapport à lui-même, son propre intérêt : il n'est bon pour remplir aucune place, ou pour conduire aucune affaire, l'irrésolution est son partage. Tel est l'effet des plaisirs, ils énervent l'âme et le corps.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'affectation est une tache qui ternit les plus belles qualités, la plus pure vertu, et qui ôte à la beauté ce qu'elle a de plus piquant et de plus flatteur, cet air naturel et simple qui lui sied si bien, et que rien ne saurait remplacer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les vertus ont des bornes au-delà desquelles elles cessent d'être des vertus, et chacun peut aisément s'y méprendre. La prudence, qui est la vertu la plus nécessaire dans la conduite de la vie, peut dégénérer en une funeste irrésolution.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un joueur est comme un avare, il est toujours pauvre ; il n'oserait toucher à l'argent qu'il a en son pouvoir ; il est sacré pour lui, il ne s'en regarde que comme le simple dépositaire, il appartient tout au jeu.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le raffinement s'est étendu jusques sur les plaisirs de la table : un cuisinier est un homme important et très considéré dans une maison, il est payé plus chèrement que les maîtres chargés de l'éducation des enfants : rien ne coûte quand c'est pour satisfaire la sensualité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les qualités extérieures du corps nous rendent aimables, mais elles ne nous font pas toujours aimer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

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