Les citations de David Augustin de Brueys.

1 - Qui est David Augustin de Brueys ?

Photo / portrait de David Augustin de Brueys Biographie courte : Théologien et auteur dramatique français né le 18 septembre 1641 à Aix-en-Provence, David Augustin de Brueys est décédé le 27 novembre 1723 à Montpellier. (David Augustin de Brueys sur Wikipédia)

2 - Ce dictionnaire vous propose 80 citations et pensées de David Augustin de Brueys :

Il n'est rien de si vague et de si répandu aujourd'hui dans le monde que le mot d'honneur ; c'est le serment des gens qui veulent prouver leur probité et leur intégrité, mais quelle foi peut-on ajouter à cela puisque c'est aussi le mot du guet des fripons, des menteurs et des hypocrites.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La reconnaissance et l'attachement sont deux choses entièrement séparées : la reconnaissance naît d'un bienfait qu'on a reçu, elle est une dette ; l'attachement vient du rapport entre deux âmes qui se rencontrent, il est un pur don du cœur.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le premier pas vers la vérité est le plus difficile à faire, tout le mérite en est dû aux recherches des anciens, mais c'est nous qui en recueillons tout le fruit.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Plus les hommes sont élevés, moins ils cherchent à connaître la vérité : elle ne les flatte pas ; et ils seraient fâchés d'apprendre d'elle que c'est le plus souvent à leur place, et non à leur mérite, qu'ils doivent tous les honneurs qu'on leur rend : elle blesse trop leur délicatesse pour qu'ils puissent l'aimer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'esprit de critique, loin de corriger, ne fait qu'aigrir ; il éloigne les cœurs au lieu de les attirer. On craint de se montrer dans des cercles que l'esprit de critique a rendus comme autant de tribunaux, d'où il répand de tous les côtés les sarcasmes et le ridicule sur tous ceux qui osent en approcher.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Ce qu'on a dans le coeur revient toujours à l'entendement.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La vertu établit une espèce d'égalité parmi les hommes ; par sa douceur elle rapproche les grands vers les petits, et par sa noblesse elle élève les petits vers les grands : elle fait aimer aux uns et aux autres leurs devoirs par ses leçons ; par son pouvoir elle les porte tous au bien.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La prudence n'est autre chose qu'une raison éclairée, qu'une sagesse constante, que l'art de se conduire par de justes réflexions.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il ne faut jamais choquer l'amour-propre de ceux que vous désirez rappeler dans le devoir, ils y rentreront bientôt : vous les gagnerez s'ils s'aperçoivent que vous avez pour eux des ménagements.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un sot ne veut jamais convenir de ses défauts, crainte de passer pour sot : l'entêtement et la sottise se tiennent par la main.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Dans quelque état que nous soyons nous ne ferons jamais le bien que nos concitoyens avaient droit d'attendre de nous si nous nous laissons conduire par l'esprit de parti : il est le fruit ordinaire de l'entêtement et de la prévention ; il ne connait d'autre loi que ses caprices, et il conduit toujours aux plus grands excès ceux qui en sont dominés, ou il les expose aux plus grands ridicules.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le mot d'amitié n'est aujourd'hui hélas qu'un mot vide de sens : on s'en sert indifféremment vis-à-vis de tout le monde ; le nom d'ami est donné même à celui qu'on n'aime le moins, enfin le mot d'amitié ne paraît plus être, depuis quelques temps, qu'une espèce d'ironie, qu'un vrai persifflage, dans la bouche de ceux qui s'en servent.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les grands vices comme les grandes vertus ne se forment pas tout d'un coup : il saut s'être accoutumé longtemps à marcher dans le sentier du mal, et à n'en pas rougir, pour afficher publiquement le scandale, et se montrer avec les vices les plus grossiers. Il faut de même s'être affermi par plus d'une épreuve dans la pratique du bien, pour ne point se rebuter par les obstacles qu'on rencontre sous ses pas, et pour sacrifier souvent ce qu'on a de plus cher à la gloire de rester toujours vertueux.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La connaissance du monde est importante et nécessaire à tous ceux qui veulent y remplir leur rôle avec honneur, et éviter le ridicule qu'on a si légèrement attaché à l'ignorance des usages et des moeurs.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'ambition est une passion noble et qui caractérise une grande âme quand elle ne s'écarte pas des règles de la raison, mais c'est la plus basse de toutes les passions quand elle franchit les bornes, elle se confond avec l'envie dont elle emprunte tous les traits.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un homme dont l'esprit est médiocre et le caractère changeant est susceptible des plus mauvaises idées, tant en matière de religion, qu'en matière de politique.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il est des gens à qui il importerait très peu d'être reconnus pour ce qu'ils sont, si cette reconnaissance ne devoir pas leur être funeste et désavantageuse : c'est ce qui rend l'extérieur de la vertu et de l'honneur si commun parmi les hommes.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'envie est l'ennemie perpétuelle du vrai mérite ; rien ne peut le mettre à l'abri de ses traits, il est sa victime nécessaire : elle ne se nourrit que des maux qu'elle peut lui causer ; tout son plaisir est de découvrir ses défauts ; son tourment et sa rage est de n'en pas trouver.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les hommes ont été les mêmes en tout temps ; ils sont agités dans tous les pays par les mêmes passions ; ils ont les mêmes penchants, les mêmes faiblesses : ils ne diffèrent entre eux que par les ridicules.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous sommes plus riches en connaissances que n'ont été nos pères, et nous ne sommes pas pour cela plus heureux ; c'est que le bonheur dépend moins du nombre de nos connaissances que de l'usage que nous en savons faire.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les liaisons qui se forment parmi les méchants ne sauraient être une vraie amitié.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le recueillement est le véritable état d'un homme qui est maître de ses passions, et qui sait se suffire à lui-même.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La crainte du mépris est comme la sauvegarde de notre honneur : combien de vertus n'a-t-elle pas fait mettre en pratique, qu'on n'aurait peut-être jamais connues sans elle !

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

C'est une manie dans certaines personnes de déclamer contre tout ce que font les autres, et de se proposer elles-mêmes pour modèles : n'est-ce pas la malignité jointe à l'orgueil ?

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le faste est né de l'orgueil. Que de maux ne cause-t-il pas ! Que de bassesses et de noirceurs ne sait-il pas commettre pour remplacer les dépenses folles de chaque jour ! Que de ressorts criminels ne fait-il pas mouvoir pour entretenir la profusion aveugle ou il entraîne ! Le faste, après nous avoir rendus, par une ostentation ridicule, l'objet de la plaisanterie publique, nous conduit ordinairement dans l'oubli et le mépris. N'y eût-il que cette foule oisive de domestiques qu'il entretient, et dont il prive les campagnes désertes qui les réclament, le faste sera toujours odieux à un homme rempli de zèle pour le bien, parce qu'il insulte hautement à la misère publique, en même temps qu'il en est une des causes.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous cultiverions avec beaucoup plus d'intérêt les choses utiles, si nous cherchions moins à multiplier nos plaisirs qu'à connaître nos devoirs.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nos lumières ne sont pas aussi utiles que nos fautes pour nous faire connaître la faiblesse ou la corruption de notre cœur ; et nous ne connaissons jamais mieux les ravages qu'une passion a faits en nous, que par les efforts qu'il nous en coûte pour rentrer dans le chemin de la vertu.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'occupation et le travail sont nécessaires à l'homme, ne fût-ce que pour le préserver du poison de l'ennui. Qu'une vie oisive est un fardeau pesant !

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Si nous consultions la raison dans toutes nos actions, nous n'aurions pas à nous plaindre de ne l'avoir pas suivie dans les mauvais succès.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La surprise et l'étonnement agissent quelquefois si fort sur les plus grands esprits, qu'ils sont, dans certaines situations, bien au-dessous des hommes les plus ordinaires : peu maîtres d'eux-mêmes, ils se trouvent dans l'impuissance de répondre, de se défendre, ou de savoir prendre tout de suite un parti.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

S'il y avait moins de présomption chez les grands, et plus de sensibilité chez les riches, l'homme juste ne serait pas aussi rare.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les mœurs simples de la campagne ne nous paraissent si singulières et si grossières en même temps relativement aux nôtres, que parce que nous nous sommes accoutumés à ne juger que d'après nos vices.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On donne trop facilement dans le monde la qualité d'homme aimable ; on l'y confond trop souvent avec l'affectation ; on y juge trop précipitamment : les apparences ne sont pas toujours un garant de la réalité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il faut savoir profiter de l'occasion qui se présente pour réussir, l'occasion perdue ne revient plus. C'est ainsi que bien des gens ont manqué leur fortune, elle ne dépend que d'un moment : tout le bonheur et tout l'art consiste à le saisir et à savoir l'employer aussitôt car ce qui peut réussir aujourd'hui ne réussirait peut-être pas demain.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

C'est être indigne de la place qu'on occupe que d'être peu exact à en remplir les fonctions : se faire valoir par les emplois qu'on possède, c'est avouer qu'on ne peut pas en imposer par soi-même : dans un rang élevé chercher plus à briller par son propre mérite que par l'éclat qui nous environne, c'est l'effet d'une vertu peu commune chez les grands.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Compter trop sur ses forces, c'est présomption ; être toujours dans la crainte, c'est faiblesse. Une confiance mêlée d'une certaine crainte est le milieu qu'il faut garder, et que nous offre la raison : la première nous empêche de nous décourager à la vue des obstacles qui s'offrent à nos yeux ; et l'autre fait que nous ne nous endormons pas dans une fausse et perfide sécurité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On s'attache dans le monde aux personnes qui ont plus l'art que le droit de plaire ; on s'attache plus à la figure qu'au cœur : n'est-ce pas une preuve de la frivolité du siècle ?

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Plus nous faisons de bonnes actions dans notre jeunesse, plus nous préparons de douceurs et de consolations pour notre vieillesse.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'inégalité dans les conditions humaines est le plan le plus beau que la Providence ait pu choisir pour lier les hommes ensemble, et entretenir parmi eux cette dépendance d'où découle tout le bonheur de la société. Il n'est que trop vrai que, si les hommes, qui sont égaux entre eux par les droits de la nature, l'avaient de même été dans tous les temps par leur rang, la société aurait beaucoup perdu dans cette seconde égalité : le monde serait peut-être resté toujours dans l'enfance au sujet des sciences et des arts, auxquels la différence des rangs, et les secours mutuels que nous nous devons les uns aux autres, ont donné naissance.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La condition de l'homme sur la terre est aussi parfaite que l'exige sa nature : vouloir la changer, c'est vouloir changer l'ordre des choses, et ce serait une folie. Tout ce qu'on peut faire, et qui est digne d'un sage, c'est d'apprendre à l'homme à bien connaître sa situation actuelle, et à profiter utilement du temps présent. L'entretenir de sa grandeur passée, ou de celle qu'il pourrait avoir, c'est l'occuper en vain des choses qui ne sont plus, et qui ne peuvent pas être, et lui faire perdre de vue ce qu'il est, et ce qu'il doit faire. Il est susceptible de certaines connaissances qui l'élèvent et le distinguent essentiellement des autres créatures : telle est l'origine de sa supériorité, et quel vaste champ pour exercer son esprit et son cœur ! Mais il ne saurait atteindre à tout, il est beaucoup d'objets qui lui échappent ; il est souvent obligé de s'arrêter dans sa course, et d'avouer son ignorance : telle est la marque de sa dépendance, et que de motifs d'abaissement et d'humiliation ! Voilà l'homme tel qu'il est sur la terre, ayant assez de lumières pour pouvoir se conduire, en ayant trop peu pour pouvoir s'enorgueillir de celles qu'il a.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La politique n'est qu'une longue chaîne à laquelle chaque individu est attaché par des anneaux plus ou moins brillants : la différence des anneaux fait la différence des états dans la société.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

S'il nous était permis de lire au fond des cœurs, que nous serions surpris de les trouver si différents de ce qu'ils se montrent à nos yeux ! Nous y verrions la fourberie à la place du zèle, la fausseté cachée sous l'air simple et naturel de la franchise, la haine et l'envie à côté de l'amitié ; nous y verrions enfin une infinité d'horreurs qui nous feraient haïr les hommes et détester leur compagnie. Dès lors les liens qui nous unissent seraient brisés, il n'y aurait plus de société parmi les hommes ; la funeste connaissance que nous aurions de leur cœur nous en éloignerait à jamais. L'heureuse impuissance où nous sommes à cet égard, malgré tous les maux qu'elle entraîne avec elle, sera toujours un bienfait de la Providence, et un grand bonheur pour l'humanité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous ne manquerions jamais à aucun de nos devoirs si la connaissance que nous en avons était toujours suivie de la volonté de les remplir.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Rien de si aisé que de se tromper quand on juge avec trop de précipitation. On n'est pas à l'abri de se tromper, même après les plus mûres réflexions ; c'est qu'il est très difficile d'envisager les objets sous tous leurs rapports.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'homme porté sans cesse à se flatter est aussi content de lui-même qu'il l'est peu de son état ou de sa fortune.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Désirer de faire le bien est un sentiment assez commun parmi les hommes, mais il en est peu qui le mettent en usage : l'exécution d'une bonne action dépend plus de l'état où se trouve le cœur, que de la disposition de l'esprit ; et presque toujours le mal règne avec plus d'empire dans le cœur, que le bien.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le vrai mérite n'est point aussi rare qu'on le pense : on en trouverait beaucoup plus qu'on ne croit, si l'on s'occupait plus qu'on ne fait à le découvrir. Ce n'est point le vrai mérite qui manque, mais le désir de le chercher, l'attention de le faire sortir de l'obscurité quand on l'a connu, et la volonté de l'employer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il ne faut pas toujours céder à l'importunité, on risquerait de donner à l'injustice : rarement le vrai mérite est importun dans ses demandes.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le défaut de l'esprit est de vouloir tout comprendre, tout sonder : sa hardiesse le porte à douter de tout ce qu'il peut concevoir, et le doute mène par un chemin bien court à l'incrédulité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On félicite chaque jour un homme dans le monde sur une faveur qu'il vient d'obtenir, et on ne dit jamais rien à celui qui a fait un noble effort sur lui-même pour acquérir une vertu de plus.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'esprit a été donné à l'homme pour le guider, et il l'égare ; pour lui faire éviter les écueils, et il l'y précipite ; pour l'éloigner du vice, et il l'y entraîne par ses écarts : tout cela sert à faire penser que les dangers auxquels l'esprit nous expose l'emportent très souvent sur son utilité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La modération est une vertu qui nous sert à conduire ordinairement nos actions à une heureuse fin, ou du moins qui contribue beaucoup à diminuer nos regrets sur leur peu de succès.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il y a des hommes qui ont autant d'amour pour les louanges que d'aversion pour les avis et les conseils qu'on peut leur donner. Avec de tels principes, il est à craindre qu'ils ne se corrigent jamais de leurs défauts, ou qu'ils ne se bornent à des vertus très médiocres.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous devons être mécontents de nous-mêmes, nous devons croire qu'on nous trompe, quand, en consultant les autres sur notre conduite, nous ne trouvons que des louanges.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous ferions de plus grands progrès en toutes choses, si nous étions moins dépendants des objets qui nous environnent.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'espérance est la bienfaitrice et l'âme de l'univers, elle a des charmes pour tous les hommes ; tous sont de même attirés par ses doux rayons : c'est l'espérance qui soutient la noblesse dans un Etat, qui y anime le guerrier, et y encourage les arts ; c'est elle qui entretient les sciences, qui fait fleurir le commerce, qui console le laboureur et le pauvre ; elle brille autant pour celui qui est le plus éloigné du trône, que pour celui qui est assis à côté ; elle est le lien qui unit et rassemble tous les hommes : c'est l'espérance qui nous retire de l'inaction où nous resterions plongés, pour nous faire embrasser les plus grands projets ; elle donne du feu à toutes nos actions, elle nous rend des hommes nouveaux ; c'est à elle que nous devons tout ce que nous sommes. Ôtez du monde l'espérance, un lâche repos va bientôt engourdir tous les cœurs, et tout va rentrer dans le néant.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Nous refusons bien souvent notre confiance à ceux qui la méritent le plus, parce que ceux qui la méritaient le moins en ont abusé : c'est alors l'amitié trompée qui nous rend injustes.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'amour-propre est le microscope qui grossit à nos yeux nos propres vertus et les défauts d'autrui.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Tous les hommes se croient dignes de l'estime de leurs semblables, et cette présomption leur fait négliger ce qu'il faut faire pour la mépriser. La perte de l'estime est une perte irréparable : une mauvaise action suffit pour nous la faire perdre, tandis que mille actions de vertu ne suffisent pas toujours pour nous la rendre.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'élévation n'ajoute rien au mérite personnel, elle ne fait qu'exposer à un plus grand jour les vices de l'homme en place.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les voyages servent beaucoup à la connaissance des hommes : ce qu'ils ont de plus que les livres, c'est qu'ils nous présentent sous les yeux des exemples vivants, et qu'ils nous mettent à portée de comparer par nous-mêmes les différents peuples de la terre, et de juger de leurs mœurs ; les livres ne sauraient suppléer à des avantages aussi réels. Les voyages ne deviennent si inutiles à la plupart des gens, que parce qu'ils n'ont pas cet esprit de réflexion et de recherche si nécessaire pour voyager avec goût, et en retirer quelque fruit.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un homme qui passe tout son temps à s'occuper de ce que les autres font se prive de tout ce qu'il pourrait gagner à s'occuper de lui-même.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Ce qui distingue l'homme hypocrite de l'homme vertueux, et doit servir de règle pour ne pas les confondre, c'est l'affectation de l'un et la modestie de l'autre : l'hypocrite se vante toujours du bien même qu'il ne fait pas, tandis que le vertueux voudrait se cacher à lui-même tout ce qu'il fait.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La colère trouble et aveugle ; la paresse rend lâche et pesant ; l'envie ronge le cœur sans jamais le remplir ; le mensonge nous rend méprisables ; tous les vices nous font haïr : mais le blasphème est la preuve la plus complète de l'ignorance et de la bassesse.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'ingratitude est très souvent la récompense de nos services, mais elle ne doit pas arrêter dans sa course l'homme qui peut se rendre utile. Quelque belle que soit une action, si elle est fille de l'intérêt, elle perd sa principale beauté, et elle n'a plus le même prix.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

La bienfaisance est l'élément de toute âme honnête : cette vertu nous rapproche plus qu'aucune autre de la divinité. Est-il de plus doux commerce que celui de répandre d'une main sur nos semblables ce que de l'autre nous avons reçu de Dieu même !

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Si la connaissance du mal est, de nos jours, si précoce chez les enfants, n'en accusons que notre façon de nous conduire à leur égard. Nous ne nous gênons plus en leur présence ; nous nous livrons sans cesse à tous les désordres de l'esprit et du cœur, sans craindre de les avoir pour témoins. C'est ainsi qu'ils ont chaque jour sous les yeux les images du vice ; qu'ils en contractent peu-à-peu la funeste habitude ; qu'il se glisse dans leurs veines à proportion qu'ils avancent en âge ; qu'il fermente ; qu'il éclate enfin, et cause dans leurs cœurs les plus grands ravages. La société a tout à craindre d'un homme dont les premières impressions n'ont été que des leçons du vice.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les connaissances les plus utiles retomberaient facilement dans l'oubli si l'on n'avait pas le soin de les rappeler de temps en temps à la mémoire des hommes : aussi les ténèbres de l'ignorance se trouvent aujourd'hui répandues dans des lieux que la vérité éclaira jadis de son flambeau.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le but de la morale est d'éclairer l'homme et de le rendre meilleur. Les avantages que nous retirons de son étude sont la douceur des mœurs, des règles de conduite, la modération dans les désirs, et la connaissance de la valeur réelle et précise des choses.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le jeu ne devrait être qu'un délassement de l'esprit, qu'un amusement honnête entre des personnes qui s'estiment et qui s'aiment. Mais depuis qu'un vil intérêt en est le principal mobile, il est regardé dans la société comme l'affaire la plus essentielle : On n'y parle plus que du jeu ; on n'y est estimé, chéri, reçu, et recherché, que par le jeu ; lui seul y tient lieu de naissance, d'esprit, de talents, et de mœurs.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Bien des choses demandent le secret, et il est de l'honnête homme de savoir le garder : faire indistinctement un mystère de toutes choses, ou en parler sans raison, c'est une faiblesse d'esprit.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Il se ferait beaucoup plus de bien dans le monde, si chacun était à sa place, et que le cœur fût le vrai principe de nos actions.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

On ne devrait estimer les talents que par le bien qui en revient à la société.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'irrésolution est le défaut qui s'oppose le plus à notre avancement, ou au succès de nos affaires.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un homme qui n'aime que ses plaisirs est peu capable de se rendre utile aux autres : il ne connaît que ce qui peut avoir rapport à lui-même, son propre intérêt : il n'est bon pour remplir aucune place, ou pour conduire aucune affaire, l'irrésolution est son partage. Tel est l'effet des plaisirs, ils énervent l'âme et le corps.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

L'affectation est une tache qui ternit les plus belles qualités, la plus pure vertu, et qui ôte à la beauté ce qu'elle a de plus piquant et de plus flatteur, cet air naturel et simple qui lui sied si bien, et que rien ne saurait remplacer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les vertus ont des bornes au-delà desquelles elles cessent d'être des vertus, et chacun peut aisément s'y méprendre. La prudence, qui est la vertu la plus nécessaire dans la conduite de la vie, peut dégénérer en une funeste irrésolution.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Un joueur est comme un avare, il est toujours pauvre ; il n'oserait toucher à l'argent qu'il a en son pouvoir ; il est sacré pour lui, il ne s'en regarde que comme le simple dépositaire, il appartient tout au jeu.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Le raffinement s'est étendu jusques sur les plaisirs de la table : un cuisinier est un homme important et très considéré dans une maison, il est payé plus chèrement que les maîtres chargés de l'éducation des enfants : rien ne coûte quand c'est pour satisfaire la sensualité.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

Les qualités extérieures du corps nous rendent aimables, mais elles ne nous font pas toujours aimer.

David Augustin de Brueys - Les amusements de la raison (1721)

3 - La liste des auteurs populaires :

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