Le jeu, lorsqu'il sort de la sphère d'un divertissement honnête, n'est et ne peut être autre chose qu'une cupidité secrète, un désir ardent de s'enrichir aux dépens des autres sans travail et en peu de temps. Le monde, toujours peu sage dans ses maximes, ne l'a pas caractérisé du nom d'infamie comme il le mérite ; mais, dans les principes de la saine morale et aux yeux de tout jugement sain, le jeu excessif, ou par le temps qu'on lui consacre, ou par les sommes qu'on y dépense, suppose toujours une âme pleine de vices, et s'il était possible qu'elle ne le fût pas, elle le deviendrait par le jeu.