Les 65 pensées et citations de Etienne François de Vernage :
On doit toujours se défier de ses passions, quelques raisonnables qu'elles paraissent. On a beau les couvrir du prétexte spécieux d'honneur et de piété, elles en deviennent pour lors plus injustes et plus dangereuses, et rien n'est capable d'en arrêter la violence.
L'ignorance de soi-même est la source de tous les vices.
Les commencements vigoureux réussissent quelquefois, mais la suite n'y répond pas.
La multitude des lois est une marque du dérèglement d'un État. Le bonheur d'un État dépend de l'observation des lois, et non pas de leur multiplication.
Si on savait borner ses désirs, on éviterait bien des maux.
L'espérance est à l'homme une douce et fidèle compagne, c'est la dernière qui le quitte.
La connaissance de soi-même est le fondement de toutes les vertus.
Pour bien juger des hommes, il faudrait pouvoir lire dans leur cœur.
On ne saurait demeurer amis longtemps si on ne se pardonne réciproquement aucun défaut.
Le véritable honneur consiste à faire toujours ce que notre devoir exige de nous, quelque bas et quelque pénible qu'il paraisse.
La trop grande bonté d'un homme vertueux l'expose souvent à être trompé.
Une bonne action est récompensée par le plaisir de l'avoir faite.
Les mauvaises habitudes mènent toujours plus loin que l'on ne pense.
Une parole dite lors d'une dispute coûte quelquefois un repentir qui dure toute la vie.
L'hypocrisie est le voile dont on se sert pour couvrir les entreprises les plus pernicieuses.
Comme les hommes sont naturellement vains, la flatterie achève de les corrompre, parce qu'elle les empêche de réfléchir sur leurs défauts, et de s'en corriger.
Il n'y a point de véritable dévotion où l'humilité chrétienne et la charité envers le prochain ne se trouvent pas.
Les réflexions et les fréquents retours sur nous-mêmes nous découvrent les défauts et les imperfections de notre esprit, comme le miroir ceux du corps.
Rien de plus insupportable dans la conversation qu'un pédant rempli de vanité et de fierté.
Les grands hommes ne sont pas toujours ceux qui ont moins de passions, et plus de vertu que les autres : Ce sont souvent ceux qui ont le plus d'ambition, et qui sont plus téméraires, ou qui maîtrise l'art de mieux dissimuler leurs défauts que les autres.
La dévotion n'est souvent qu'un état de bienséance fort utile à ceux qui n'étant plus dans le pouvoir de faire une grosse dépense, ne sauraient subsister honnêtement, ni se rendre recommandables dans le monde d'une autre manière.
L'honnête homme est celui qui reconnaît ses fautes de bonne foi, qui les avoue franchement, et qui travaille sincèrement à s'en corriger.
Tout embarrasse les simples d'esprits, leur vie se passe dans des irrésolutions continuelles.
La vieillesse ne rend pas les hommes plus prudents ou plus sages, ils sont au contraire plus fous dans cet âge qu'ils n'étaient étant jeunes ; puisque les défauts de l'esprit croissent comme ceux du corps.
Le moyen le plus sûr de se consoler de tout ce qui peut arriver est de s'attendre toujours au pire.
Chaque homme en particulier considéré par rapport à l'univers n'est qu'un petit grain de sable. La durée de sa vie, quelque longue qu'elle soit, paraîtra bien courte si on la considère dans la suite des siècles qui se succèdent les uns aux autres.
Le dérèglement de la conscience est la source de toutes les imperfections de l'homme.
La vie de la plupart des hommes se passe sans dessein et sans but ; leur esprit erre sans cesse sans savoir où il va, ni où il veut être.
La défense d'une mauvaise cause est toujours pire que la cause même.
La plus grande partie des incommodités de la vieillesse ne vient ordinairement que d'une jeunesse déréglée.