La véritable entre âmes nobles est celle qui a pour nœud le lien respectable des bienfaits et de la reconnaissance.
Le monde est un champ de bataille où le courage prend la forme de l'impassibilité.
Une petite imprudence est bien souvent la conséquence de nos plus grands malheurs.
L'homme a en général plus d'aptitude à la peine qu'au plaisir : les grandes souffrances peuvent être très longues, les grandes jouissances sont pour l'ordinaire très courtes ; l'habitude les émousse, et leur excès même se change en douleur.
Le premier pas vers la sagesse c'est d'oser douter de son savoir.
À vingt ans je me croyais un sage, à trente ans je soupçonnai que je n'étais qu'un sot.
L'homme qui préfère toujours l'honneur à l'intérêt, la vérité à la flatterie, la franchise à l'hypocrisie, se rend la terreur des âmes basses, et quelquefois l'objet de leur haine.
Un mauvais début amène souvent les fins les plus heureuses.
C'est une triste vérité, mais consolante dans l'infortune, qu'il est rare qu'on atteigne une certaine intelligence ou un bonheur solide, par une autre route que celle de l'adversité.
L'âme la plus vile est celle qui feint le mieux.
On n'est devant ses supérieurs que ce que l'on veut paraître.
Un des bienfaits de la nature est d'avoir placé une grande partie de notre bonheur dans l'opinion d'autrui. Cela établit une dépendance mutuelle, qui porte à se complaire réciproquement, et donne aux autres une espèce de pouvoir de punir et récompenser nos actions, par leurs louanges, ou leur blâme.
Tout homme dont l'amour-propre est dirigé de manière à contribuer au bonheur de la société est digne d'estime, comme celui qui tend à la troubler mérite notre mépris.
Sachez plier lorsque la résistance est vaine, mais ne rompez pas.
L'opulence a un million, elle en veut plusieurs ; est-t-elle princesse, elle veut être reine.
L'avare est un pauvre homme, seul et isolé de tous, au milieu de l'opulence.
Pour goûter le vrai repos, il faut que le travail le précède.
L'occupation est un des plus sûrs préservatifs contre le désordre et les langueurs de l'âme.
Qui n'a point d'occupations doit s'en faire.
L'amour et ses transports exigent les charmes du visage, les grâces de l'esprit, la noblesse de l'âme, la vigueur du caractère, la force du tempérament, et diverses autres relations de fortune et de circonstances qui se trouvent très rarement réunies dans le même homme.
Il est absolument faux qu'on ne puisse aimer qu'une fois. On peut, à la trentième, être plus éperdument épris qu'à aucune des précédentes. Les personnes qui sont sur le retour, et particulièrement les femmes, lorsqu'elles pensent que c'est peut-être la dernière passion qu'elles puissent éprouver ou inspirer, y joignent un attendrissement, une douceur, une délicatesse d'attentions et de prévenances, qui dédommagent du déclin de leur beauté.
La femme la plus chaste regrette quelquefois d'être obligée de l'être.
L'avare est un fou qui se rend pauvre de crainte de le devenir.
La plupart des penchants nuisibles portent leur punition avec eux.
Il ne se fait rien de grand sur terre sans un peu d'enthousiasme.
Sans la sensibilité, tout homme est un homme ordinaire.
Un caractère modeste, flexible, indifférent, est un des premiers dons de la nature, peut-être celui qui contribue le plus au bonheur particulier, et qui est le plus propre à toutes conditions.
On se livre d'abord au plaisir d'une petite émotion, qui réveille les sens : elle fermente peu à peu ; la raison devient plus confuse ; la gaieté se change en fougue, la fougue en délire ; les forces augmentent, les écarts s'accumulent ; l'épuisement succède, la léthargie suit ; puis l'on se réveille étonné, abattu, honteux des excès qu'on a commis, et que tout le reste d'une vie ne peut souvent réparer.
Les passions ressemblent aux vents qui enflent les voiles d'un vaisseau, qui le submergent quelquefois, mais sans lesquels il ne pourrait voguer. La sagesse en est le pilote qui le guide à travers les écueils et les tempêtes de la vie.
La douleur est l'aiguillon de la pensée : l'excès des souffrances se repliant sur elles-mêmes, pousse la réflexion jusque dans ses derniers refuges : Elle considère toutes les faces, combine toutes les possibilités, et portant vers leurs extrêmes, développe en nous des forces, des idées, des ressources, qu'un sort plus propice eût laissées dans l'inaction.
Qui n'a jamais éprouvé la misère, l'opprobre, les regrets et les maladies, ignore la moitié des sentiments humains.
Ne te tourmente pas d'avance pour des maux qui n'arriveront peut-être jamais.
L'amitié la plus vraie entre âmes nobles est celle qui a pour nœud le lien respectable des bienfaits et de la reconnaissance.
Tout homme succombe et s'égare quelquefois parce qu'il est homme.
Il n'est aucun sentiment de bienveillance qui ne soit accompagné d'un plaisir secret.
Il existe aussi des cœurs magnanimes auprès desquels on ne réussit qu'en prouvant qu'on en est digne.
La route la plus sûre du bonheur est celle de la droiture.
Le genre de vie qui fait le dégoût de l'un ferait le suprême bonheur de l'autre.
Le bonheur est l'absence de douleur dans le corps et de trouble dans l'âme.
L'estime de soi-même, sans laquelle il n'est point du vrai bonheur, ne peut être fondée que sur le sentiment de son propre mérite. C'est une vérité que tout homme est forcé de reconnaître, mais il n'en est point qu'on élude avec plus d'art.
L'activité multiplie les fruits du travail.
La franchise ne craint point de dire les vérités utiles.
La bonne foi dédaigne l'artifice.
L'indulgence qui envisage les fautes comme des malheurs, les plaint et les pardonne.
La connaissance de l'homme dégage des préjugés.
Le savoir est la prudence qui prévoit les obstacles et qui sait les éviter.
La bonté est le germe de toute grandeur morale.
La bonté est une disposition aimante qui porte à contribuer au bonheur d'autrui.
Craignons le blâme, et sachons le braver lorsque la probité l'ordonne.
En attendant les grandes occasions, ne négligeons jamais les petites.
Rien ne caractérise mieux l'énergie d'une âme forte, que le pouvoir de résister avec constance à la contagion de l'exemple, aux clameurs du ridicule, et à l'empire des préjugés.
Il est peu d'hommes qui ne se croient des êtres très importants.
Si l'homme est tel qu'il doit être, la médisance ne peut l'abattre, l'éloge ne peut l'enorgueillir.
Ce qu'on dit ou ce que l'on pense de vous n'ajoute ni n'ôte rien à votre mérite intrinsèque.
Les hommes pardonnent plus facilement l'injustice que l'offense faite à leur amour-propre.
Les âmes généreuses ont des ennemis chauds et des amis ardents.
Sans secouer un peu le joug de l'opinion, on n'est jamais qu'un homme médiocre.
Un préjugé utile est plus raisonnable que la vérité qui le détruit.
L'homme met des préjugés jusque dans ses moyens de les détruire.
Le savoir a ses préjugés comme l'ignorance : le sot croit trop, et le savant trop peu.
Les plus grandes vérités ne sont que des préjugés pour le vulgaire.
Dans les recherches essentielles de science, d'affaires ou de vertu, l'esprit est à la raison ce qu'est le fard à la beauté : il flatte au premier coup d'œil, déplaît au second, et flétrit à la longue.
Le vrai savoir n'est proprement que l'intelligence perfectionnée.
Apprend à souffrir avec douceur les injustices des hommes en les aimant.
Apprenez à souffrir avec douceur les injustices des hommes en les plaignants.
Craindre et désirer sont les deux grands ressorts des actions humaines.
À tous les gens qui aiment critiquer, je n'ai qu'un mot à répondre : Faites mieux !
Ne pouvant être grand homme j'accepte sans regret d'être bon homme.
L'instruction doit tendre vers ceux qui en ont le plus besoin sans perdre de vue aucun âge.
Le comble de la prudence est de se faire couper une jambe de peur de la casser un jour.
Tout homme devrait s'efforcer de laisser ici-bas quelque trace honorable de son existence.
En mettant plus d'ordre dans son esprit, on met plus d'accord dans ses sentiments.
Le plaisir s'avilit, si le sentiment ne l'accompagne pas, et séparée de la délicatesse, la volupté perd ses charmes les plus touchants.
Une couronne n'empêche pas de vieillir chaque jour de vingt-quatre heures, et si c'est avec plus d'éclat, c'est ordinairement avec moins de gaieté et de repos.
Les personnes de mérite ont une politesse qui leur est particulière ; leur but est moins d'être applaudi que de faire naître chez les autres des impressions agréables, c'est une espèce de bonté qui s'exerce en petites choses, et qui invente des attentions d'une délicatesse que tout l'esprit et l'usage du monde essaieraient vainement d'imiter.
La pauvreté est un fardeau qui nous fait traîner péniblement où d'autres volent, et louvoyer où ils voguent de pleines voiles.
L'homme ignorant se croit toujours l'égal de l'homme éclairé.
Un homme vil est presque toujours un homme lâche.
La modération, et le désintéressement qui en est la suite, sont, dans quelque position qu'on se trouve, les plus sûrs garants de la probité.
L'esprit est à la raison ce qu'est le fard à la beauté, il frappe au premier coup d'œil, déplaît au second, et flétrit à la longue.
Un des spectacles les plus curieux serait de pénétrer les motifs secrets sur lesquels chacun appuie ses titres à la considération.
La bonté est cette disposition aimante qui porte à contribuer au bonheur d'autrui, elle est le germe de toute grandeur morale.
Le bonheur d'être utile est la première des récompenses.
Rien n'est plus facile que de dire, rien n'est plus difficile que de faire.
La vérité peut être comparée à un paysage immense dont la perspective, les formes, les nuances, varient à l'infini, suivant le point de vue d'où on le considère.
Le danger des changements est le refrain des âmes timides contre tout projet de réforme.