Les 72 pensées et citations de Gaston Bachelard :
Commencer et changer sont loin de correspondre. On peut clairement enseigner un commencement ; on ne peut guère que suggérer un changement.
Le temps se charge de réaliser le probable, de rendre effective la probabilité.
L'être rêvant dans la nuit sereine trouve le merveilleux tissu du temps qui se repose.
La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin.
Qui est enseigné doit enseigner. Une instruction qu'on reçoit sans la transmettre forme des esprits sans dynamisme, sans autocritique.
Aimer l'univers infini, c'est donner un sens objectif à l'infinité de l'amour pour une mère.
Pour le savant, la connaissance sort de l'ignorance comme la lumière sort des ténèbres.
Pour penser, pour sentir, pour vivre, il faut mettre de l'ordre dans nos actions, en agglomérant des instants dans la fidélité des rythmes, en unissant des raisons pour faire une conviction vitale.
Voulez-vous être calme ? Respirez doucement devant la flamme légère qui fait posément son travail de lumière.
Le mangeur d'opium, pour profiter de la rêverie calmante, doit avoir de vastes loisirs.
Il y a si loin du livre imprimé au livre lu, si loin du livre lu au livre compris, assimilé, retenu !
Aimer, c'est échapper au doute, c'est vivre dans l'évidence du cœur.
L'amertume de la vie, c'est le regret de ne pouvoir espérer, de ne plus entendre les rythmes qui nous sollicitent à jouer notre partie dans la symphonie du devenir.
L'échec n'est qu'une preuve négative, l'échec est toujours expérimental.
L'être livré à la raison trouve ses forces dans la solitude.
Dis-moi comment l'on te cherche, je te dirai qui tu es.
Toute rêverie devant la flamme est une rêverie qui admire.
L'habitude est la volonté de commencer à se répéter soi-même.
Pour être heureux, il faut penser au bonheur d'un autre.
L'amour n'est qu'un feu à transmettre ; le feu n'est qu'un amour à surprendre.
Tout rêveur de flamme est un poète en puissance.
Avouer qu'on s'était trompé, c'est rendre le plus éclatant hommage à la perspicacité de son esprit. C'est revivre sa culture, la renforcer, l'éclairer de lumières convergentes. C'est aussi l'extérioriser, la proclamer, l'enseigner. Alors prend naissance la pure jouissance du spirituel.
La poésie, c'est le langage qui est libre à l'égard de soi-même.
Le possible est une tentation que le réel finit toujours par accepter.
La manière dont on imagine est souvent plus instructive que ce qu'on imagine.
Toute nouvelle vérité naît malgré l'évidence.
L'amour devient famille ; le feu devient foyer.
L'individualité est un apanage de la complexité, et un corpuscule isolé est trop simple pour être doué d'individualité.
On ne critique pas la technique de ses pères.
La profondeur, c'est ce qu'on cache ; c'est ce qu'on tait. On a toujours le droit d'y penser.