Ami, pourquoi te plaindre des dédains de cette demoiselle ? Pourquoi te désespérer ? Essaie des mois entiers, si tu veux, la puissance des soupirs ; mais, crois-moi, jamais les soupirs ne triomphent d'une coquette. Veux-tu lui apprendre à aimer ? Feins quelque temps d'être volage. D'abord, il est possible qu'elle te témoigne de l'humeur ; mais laisse-la faire, bientôt tu la verras te sourire, et tu obtiendras tout de ta coquette. Car ce sont là les airs de ces belles capricieuses. Elles regardent notre hommage comme une dette ; mais en les délaissant un peu, on les ramène, et on fait baisser pavillon à la plus orgueilleuse coquette.