Les citations célèbres de Joseph de Maistre :
On a voulu inventer des méthodes faciles, mais ce sont de pures illusions. Il n'y a point de méthodes faciles pour apprendre les choses difficiles. L'unique méthode est de fermer sa porte, de faire dire qu'on n'y est pas, et de travailler.
Je ne cesserai de le dire comme de le croire : l'homme ne vaut que parce qu'il croit. Qui ne croit rien ne vaut rien. Ce n'est pas qu'il faille croire des sornettes, mais toujours vaudrait-il mieux croire trop que ne croire rien.
Le glaive de la justice n'a pas de fourreau, toujours il doit menacer ou frapper.
Il y a bien moins de difficulté à résoudre un problème qu'à le poser.
Il n'y a rien de si infortuné qu'un homme qui n'a jamais éprouvé l'infortune : car jamais un tel homme ne pourrait être sûr de lui-même, ni savoir ce qu'il vaut.
Les souffrances sont pour l'homme vertueux ce que les combats sont pour les militaires, elles le perfectionnent et accumulent ses mérites. Le brave s'est-il jamais plaint à l'armée d'être toujours choisi pour les expéditions les plus hasardeuses ? Il les recherche au contraire et s'en fait gloire.
Chaque homme est naturellement disposé à s'aimer trop.
L'orgueil est immense de sa nature, il détruit tout ce qui n'est pas assez fort.
L'exagération est le mensonge des honnêtes gens.
Dès qu'une branche est coupée, elle n'appartient plus à l'arbre.
Savoir, c'est savoir par les causes.
L'amitié est soupçonneuse, et ce défaut lui fait honneur.
Pour se battre, il faut être deux.
Une vengeance anticipée est le comble de la prudence.
L'unique réfutation d'une mauvaise histoire est une bonne histoire.
Le doute est le remords de l'erreur.
Le doute n'habite point la cité de Dieu.
Qui dispute avec sa conscience, elle le pince ; c'est son métier.
Un ami véritable est un conducteur qui soutire les peines.
Tout homme sensé doit défendre la famille qu'il a.
Ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c'est la révolution qui emploie les hommes.
Le plus grand malheur pour l'homme politique, c'est d'obéir à une puissance étrangère.
L'homme est insatiable de pouvoir : il est infini dans ses désirs, et toujours mécontent de ce qu'il a.
Ô faiblesse de l'esprit de l'homme ! qu'il voit peu de choses !
Qui ne fait rien contre la vérité est bien près de celui qui la défend avec courage.
Renonçons donc à la haine et aux disputes, et cédons à l'amour.
La santé n'est pas contagieuse ; c'est la maladie qui l'est trop souvent.
J'aime croire à l'hérédité des talents : elle m'aide à croire à celle des vertus.
La vertu se communique comme la vie.
Ne perdez jamais une occasion de procurer un plaisir à vos enfants, ou de leur épargner un chagrin.
Le bon sens, éclairé par la vertu, suffit pour donner une excellente éducation.
Il faut beaucoup de sagesse et d'attention pour ne pas gêner la croissance de la plante humaine.
S'il est peu de véritables douleurs, les véritables consolateurs sont encore plus rares.
Les véritables douleurs ne veulent point être distraites.
Aimer et connaître, c'est la véritable destinée de l'homme.
Le meilleur gouvernement est celui qui est capable de procurer la plus grande somme de bonheur.
La question n'est pas de savoir quel est le meilleur gouvernement, mais quel est le peuple le mieux gouverné.
Le mal est le schisme de l'être ; il n'est pas vrai.
L'erreur la plus faite pour éteindre le véritable sentiment du beau est celle qui confond ce qui plaît et ce qui est beau, ou, en d'autres termes, ce qui plaît aux sens et ce qui plaît à l'intelligence. Le beau dans tous les genres imaginables est ce qui plaît à la vertu éclairée. Toute autre définition est fausse ou insuffisante.
Un bon livre n'est pas celui qui persuade tout le monde, autrement il n'y aurait point de bon livre ; c'est celui qui satisfait complétement une certaine classe de lecteurs à qui l'ouvrage s'adresse particulièrement, et qui du reste ne laisse douter personne ni de la bonne foi parfaite de l'auteur, ni de l'infatigable travail qu'il s'est imposé pour se rendre maître de son sujet, et lui trouver même, s'il était possible, quelques faces nouvelles.
Celui qui n'a jamais souffert dans ce monde ne saurait être sûr de rien.
Pour le brave les souffrances sont une occupation, et la mort une aventure.