Les 89 pensées et citations de Napoléon III :
On a presque toujours vu dans les temps de troubles les opprimés réclamer pour eux la liberté, et une fois obtenue, la refuser à ceux qui étaient leurs oppresseurs.
C'est se donner un vernis d’aristocratie que de blâmer le chef librement élu d'un grand État.
On ne peut être neutre que de deux manières : ou en armant pour défendre son territoire s'il était attaqué, ou en considérant son pays comme un cadavre sur lequel tout le monde peut marcher impunément.
Prêcher le maintien d'un État fébrile et maladif, au lieu de chercher le remède efficace, c'est le propre de l'ineptie et de la sottise.
Lorsque les anciennes mœurs ont été détruites par une révolution sociale, il faut en recréer de nouvelles d'accord avec les nouveaux principes, avant que la liberté soit possible.
Pour que l'indépendance soit assurée, il faut que le gouvernement soit fort, et pour qu'il soit fort, il faut qu'il ait la confiance du peuple, qu'il puisse avoir une armée nombreuse et bien disciplinée sans qu'on crie à la tyrannie, qu'on puisse armer toute la nation sans crainte de se voir renversé.
Une loi ou charte, privée de l'appui général de l'opinion, n'est qu'un chiffon de papier. Mais elle devient une arche sainte lorsque l'intérêt public en garantit tous les mots, et, qu'en effacer un ou ne pas les exécuter tous, est pour le pouvoir un arrêt de mort.
L'histoire offre cent exemples d'une paix sans dignité amenant toujours une guerre acharnée.
Si la philanthropie qui voit juste et bien est une des plus belles vertus humaines, la fausse philanthropie est le pire de tous les travers.
La crainte du peuple, l'absence d'une organisation militaire, telle fut constamment la cause de nos revers.
Lorsqu'il n'y a plus ni esprit public, ni religion, ni foi politique, il faut recréer au moins une de ces trois choses, avant que la liberté soit possible.
La liberté est comme un fleuve : pour qu'elle apporte l'abondance et non la dévastation, il faut qu'on lui creuse un lit large et profond. Si dans son cours régulier et majestueux, elle reste dans ses limites naturelles, les pays qu'elle traverse bénissent son passage ; mais si elle vient comme un torrent qui déborde, on la regarde comme le plus terrible des fléaux ; elle éveille toutes les haines, et l'on voit alors des hommes dans leur prévention, repousser la liberté, parce qu'elle détruit, comme si l'on devait bannir le feu parce qu'il brûle, et l'eau parce qu'elle inonde.
Les grands hommes ont toujours une grande influence sur les générations qui les suivent, quoique cette influence soit souvent niée et combattue.
L'industrie s'est disséminée sur toute la surface du pays, se fixant là où un cours d'eau, une route, un lac, favorisait son établissement. La conséquence de ce système a été d'habituer les classes agricoles à passer alternativement du travail des champs au travail des manufactures.
Pour dominer la concurrence et livrer ses produits au plus bas prix possible, il faut que le fabricant maintienne des millions d'individus dans la misère ; qu'il réduise journellement les salaires, qu'il emploie de préférence les femmes et les enfants, et laisse sans occupation l'homme valide qui ne sait que faire de sa force et de sa jeunesse.
Le prélèvement de l'impôt peut se comparer à l'action du soleil qui absorbe les vapeurs de la terre, pour les répartir ensuite à l'état de pluie, sur tous les lieux qui ont besoin d'eau pour être fécondés et pour produire. Lorsque cette restitution s'opère régulièrement, la fertilité s'en suit ; mais lorsque le ciel, dans sa colère, déverse partiellement en orages, en trombes et en tempêtes, les vapeurs absorbées, les germes de production sont détruits, et il en résulte la stérilité, car il donne aux uns beaucoup trop, et aux autres pas assez. Cependant, quelle qu’ait été l'action bienfaisante ou malfaisante de l'atmosphère, c'est presque toujours, au bout de l'année, la même quantité d'eau qui a été prise et rendue. La répartition seule fait la différence. Equitable et régulière, elle crée l'abondance ; modique et partiale, elle amène la disette.
Un gouvernement n'est pas comme l'a dit un économiste un ulcère nécessaire, mais c'est plutôt le moteur bienfaisant de tout organisme social.
On peut dire, en général, que l'homme est ce que la fonction qu'il remplit l'oblige d'être.
Les finances d'un grand État doivent offrir les moyens de faire face aux circonstances extraordinaires, et même aux vicissitudes des guerres les plus acharnées, sans qu'on soit obligé d'avoir recours à de nouveaux impôts dont l'établissement est toujours difficile.
Nous ne bercerons pas le peuple d'illusions et d'utopies qui n'exaltent les imaginations que pour aboutir à la déception et à la misère.
L'instabilité des esprits est commune à toutes les époques de transition, lorsque ceux qui gouvernent abandonnent au hasard des évènements le passage d'un ancien système à un nouveau, au lieu de lui imprimer une direction ferme et régulière.
Un grand homme n'a pas les vues étroites et les faiblesses que lui prête le vulgaire. Si cela était, il cesserait d'être un grand homme.
Tous les citoyens sont également admissibles aux emplois publics.
Restreindre dans de justes limites le nombre des emplois qui dépendent du pouvoir et qui souvent font d'un peuple libre un peuple de solliciteurs.
Toute question doit être envisagée sous le triple rapport des intérêts, du droit et de la justice.
Le caractère particulier des esprits incomplets consiste à se passionner pour les peines qui leur sont les plus étrangères et qu'ils connaissent le moins.
Rien ne signale mieux l'état de malaise d'une société que lorsqu'un incident imprévu et léger en lui-même vient tout à coup éveiller tous les esprits, exalter toutes les passions et amener des résultats que, dans des temps ordinaires, les plus grands événements seuls seraient capables de produire.
Le but de la société est le bonheur commun.
L'incertitude de l'avenir est le pire de tous les maux.
Donnez au prolétaire le plus anarchique des droits, une place légale dans la société, vous en faites à l'instant un homme d'ordre, dévoué à la chose publique, car vous lui donnez des intérêts à défendre.