Les citations célèbres de Paul Brulat :
Vous voulez faire du journalisme ? Faites ! cela vous apprendra la vie. Mais ne soyez pas impatient. Les jeunes, aujourd'hui, sont trop pressés. Pour créer, il faut avoir vécu. Vivez donc, prenez du bon temps, jouissez de tout ce qui vous entoure. Et faites votre œuvre, sans vous inquiéter du résultat, le talent a toujours son heure, et le livre la gloire qu'il mérite. Allez, promenez-vous dans la rue en vous persuadant que vous êtres le plus heureux, et vous serez dans la vérité.
L'humanité repousse la vérité et se fâche quand on la lui dit, elle aime à être trompée !
Il faut croire en la vie, se persuader qu'elle est bonne, qu'elle vaut la peine d'être vécue.
Le bonheur n'est pas dans l'ignorance, la paresse et l'illusion, mais dans l'effort quotidien, l'œuvre accomplie, le désir de savoir sans cesse davantage, le libre épanouissement de notre nature.
On n'arrive qu'à force de patience, de ténacité et de persévérance.
Si je ne vaux rien en dix lignes, je vaudrai peut-être quelque chose en cent pages ! Je pousserai mon bouquin jusqu'au bout, quitte à le jeter au feu après si c'est raté, pour en entreprendre un autre. J'en vois qui, à vingt-ans, ont du talent, ils savent écrire. Moi, je suis un esprit lent à se développer, un de ceux qui atteignent tard à leur épanouissement.
J'ai le travail terriblement pénible ; je crains, par moments, d'avoir entrepris une œuvre encore trop au-dessus de mes forces. Pas la moindre virtuosité ! J'ai beau sentir vivement, l'expression ne vient pas, la plus simplement phrase me coûte un effort extraordinaire, c'est désespérant parfois !
La page blanche me fait peur, mais dès que j'ai pris la plume, tout s'en va.
La misère paralyse les faibles, elle est un stimulant pour les forts.
Le sommeil, il n'y a que ça de merveilleux sur terre !
Quel malheur de vivre trop longtemps, de n'être point mort avec les siens, ceux qui sentaient et pensaient comme vous, de vieillir lentement dans ce silence et cette solitude, de voir autour de soi la terre rajeunir et de jeunes gloires apparaître, dédaigneuses du passé !
Rien n'est plus commode que de juger quelqu'un d'un mot, sur l'étiquette. Cela évite la peine d'apprendre, de réfléchir, de raisonner ; cela permet d'approuver, de condamner, sans paraître ignorant. Il vaut mieux n'avoir rien fait, c'est un grand avantage, et dont on peut abuser inconsidérément.
La presse est fantasque, capricieuse, affolée parfois, voilà surtout son défaut. Mais, somme toute, elle fait plus de bien que de mal, et on doit y trouver autant d'honnêteté qu'ailleurs, et peut-être plus de spontanéité généreuse. Si elle n'a pas une réputation meilleure, c'est que leurs journalistes mettent toute leur canaillerie à se salir et à se dévorer les uns les autres. Puis, calomnier la presse, c'est calomnier la littérature, car presque tous les écrivains aujourd'hui font du journalisme.
Chacun aujourd'hui veut écrire, moi, j'estime qu'il vaudrait mieux vivre. Il y a déjà trop de livres ; il en paraît, à Paris, cinquante par semaine qu'on ne lit pas, et qui vont jaunir sur les quais de la Seine.
Je crois qu'on doit réussir en travaillant ; j'ai toujours été un bûcheur. Et qu'importe même si l'on ne réussit pas, l'essentiel est d'avoir donné tout son effort, cela seul est beau.
La plus grosse sottise, placée dans la bouche d'autrui, captive le public !
Tous les prétextes sont bons quand on veut se débarrasser de quelqu'un.
Il faut d'être utile en ce monde pour n'être pas inutilisé.
La vie est large, il y a de la place pour tous.
Sois de ton époque... on parvient de deux manières en ce monde : en brisant tout sur sa route, ou en louvoyant comme les malins. Choisis, selon ton tempérament.
On n'arrive aujourd'hui en ce monde qu'à la condition de tout oser.
Je suis pour la liberté de la presse comme pour toutes les libertés intellectuelles et morales. La presse fait plus de bien que de mal, elle est plus utile que nuisible.
Plutôt le silence, l'éternel soufflet du néant que le succès dû au mensonge et à la lâcheté !
Il est dangereux de s'attaquer au journalisme, qui seul, aujourd'hui, fait vivre l'écrivain, qui établit et détruit les réputations, distribue la gloire ou l'infamie, – puissance telle que les hommes et les évènements n'ont que l'importance qu'elle veut bien leur donner.
La presse, qui dénonce, attaque, flétrit, se donne le droit de relever les abus et les torts de chacun, ne peut prétendre demeurer invulnérable, se soustraire à toute critique. Car elle exercerait un despotisme inacceptable en notre temps et contre lequel un écrivain libre aurait le devoir de s'élever. Elle a, d'ailleurs, bec et ongle pour se défendre, tandis que ses victimes n'ont contre elle que des recours illusoires. Son silence seul peut être mortel.
Il faut aimer la vérité, ne trouver de joie qu'en elle et la dire, quoi qu'il en coûte.
Le talent réduit à lui-même ne suffit pas toujours s'il n'est soutenu par le savoir-faire.
L'action ne vaut que lorsqu'elle s'appuie sur l'idée.
L'esprit brillant abonde ; l'esprit juste, voilà la rareté.
Il faut vivre, vivre tout entier, vivre toute la vie, et plutôt la souffrance, la souffrance seule que le renoncement à ce qu'on a de vivant et d'humain en soi.
Il en coûte moins de rendre hommage aux morts qu'aux vivants, dont la concurrence nous menace.
Il n'y a de meilleure œuvre au monde que de communiquer avec toutes les âmes.
Une femme est souvent plus punie pour ses vertus que pour ses vices.
Le hasard n'a jamais rien créé qu'entre les mains des créateurs.
Un homme fait sa vie, une femme subit la sienne.
Le bien ne fait pas de bruit.
Pour bien écrire, rien n'est tel que d'avoir vraiment quelque chose à dire.
Il y a des gens qui ne savent jamais ce qu'ils veulent, mais qui le veulent avec une indomptable énergie.
La publicité a tué la critique : il faut que tout rapporte.
Le jour n'est pas loin où la presse, en France, sera toute au pouvoir de trafiquants véreux.
La presse, toute puissante maîtresse de l'opinion, est capable de tout bien et de tout mal.
L'impartialité de bien des gens consiste à faire une part égale à l'erreur et à la vérité.
Mieux vaut aimer qu'être aimé ; mieux vaut embêter que d'être embêté.
L'imprévu seul arrive.
On s'illusionne d'abord, on se révolte ensuite, on se résigne enfin.
On détrousse au coin des lois plus sûrement qu'au coin des bois.