Les 74 pensées et citations de Philip Dormer Stanhope :
Les hommes ont communément quelque partialité pour leur profession ; ils aiment à en parler, et sont même flattés qu'on les consulte sur ce sujet.
Une dispute obstinée souvent aliène les deux parties pour quelque temps.
L'activité laborieuse et la puissante main du travail terrassent le besoin.
Ne te défie pas sans raison, la défiance est opposée à la charité.
Le plus grand ornement de la sagesse est une conduite décente.
Écoute la voix de la réflexion, ses paroles sont celles de la sagesse.
La paresse d'esprit ou l'inattention ne sont pas moins ennemies du savoir que l'incapacité.
Les affaires ne dispensent pas des formes usuelles de la politesse et du savoir-vivre.
L'amitié ne produit jamais de bons fruits sans la réciprocité.
Plus on a d'argent, plus on a de pouvoir, et moins on use de l'un, plus on abuse de l'autre.
Prenez toujours soin de ne jamais parler de cordes dans la maison d'un pendu.
Sans une bonne éducation un savant n'est qu'un pédant, et le philosophe un cynique.
Les bienséances sont une des parties les plus nécessaires de la science du monde. Elles consistent dans les relations de personnes, de choses, de temps et de lieu. Le bon sens les indique, la bonne compagnie les perfectionne (en supposant toujours l'attention et le désir de plaire), et la bonne politique les recommande.
Si quelques beaux yeux versent des larmes à votre départ, vous pouvez les essuyer en leur promettant d'être de retour dans quelques mois.
Les femmes sont naturellement impatientes, lorsqu'enfin elles savent ce qu'elles veulent.
La politesse, la tournure et la douceur dans les manières, tous ces agréments préviennent des maux réels, forment, embellissent, consolident les amitiés, imposent des bornes à la haine, introduisent la bonne humeur et la bienveillance dans les familles, où le manque de politesse et de douceur est communément la première cause de la discorde.
Il faut plaire pour s'élever.
Étudiez le cœur et l'esprit de l'homme, et commencez par vous. La méditation et la réflexion sont le fondement de cette connaissance, mais il n'y a que l'expérience et la pratique qui puissent la perfectionner.
C'est seulement avec les femmes qu'on aime, et avec les hommes qu'on respecte, que s'exerce le désir de plaire, et sans ce désir de plaire, nul en ce monde ne plaît : il faut que ce désir soit la source d'où jaillissent toutes vos paroles et toutes vos actions. Cet heureux talent, cet art de plaire, que si peu de gens ont et que presque tous pourraient avoir, vaut mieux que tout votre savoir et toute votre science. La science ne vous portera jamais bien haut sans l'art de plaire ; mais ce dernier, fût-il seul, vous fera faire un grand chemin comme à mille autres.
Il n'y a que les nigauds qui doutent du succès ou qui ne le tentent pas.
On ose toujours quand il y a espérance de succès, et l'on ne perd rien à oser quand même il n'y en a pas. Un homme sait oser, et quand il faut oser, il ouvre la tranchée par des travaux, des soins, des attentions et une ferme volonté.
Un homme du monde doit être galant à l'égard d'une belle femme, quand même il ne lui ferait pas l'amour ou serait engagé ailleurs. On lui doit des politesses, on fait l'éloge de ses charmes, cela plaît, cela flatte.
On dit que j'ai un certain petit ton trop décidé et trop brusque, l'intention pourtant n'y est pas. Corrigez-moi, je vous en supplie, et reprenez-moi publiquement quand vous me trouverez en ce cas. Ne me passez rien, poussez votre critique jusqu'à l'excès. Un juge aussi éclairé est en droit d'être sévère, et je vous promets que le coupable que je suis tâchera de se corriger.
Imitez, copiez les bonnes mœurs, jusqu'à ce que l'habitude s'en empare.
Je hais la complaisance insipide d'un aimable sot.
Les jeunes gens deviennent sages bien souvent quand il est trop tard.
Il y a peu de gens qui aient assez de pénétration pour découvrir, assez d'attention pour observer, ou qui prennent assez d'intérêt pour examiner au-delà des apparences.
Les hommes se laissent gouverner plutôt par les apparences que par les réalités.
Si la vivacité et la précipitation de la parole passent aux yeux des gens pour brusque et décidé, tâchez de prévenir leur méprise en parlant avec plus de réflexion et d'un ton de voix plus doux.
Les meilleurs auteurs sont toujours les plus sévères critiques de leurs propres ouvrages ; ils les revoient, les corrigent, les liment, les polissent jusqu'à ce qu'ils croient avoir atteint la perfection.