Les citations célèbres de Pierre Baillargeon :
L'écrivain sincère n'est pas celui qui dit tout, mais celui-là seulement qui suit son bon goût.
Un des inconvénients de l'expérience est de coûter trop cher ; autre inconvénient : elle ne sert à rien. Par exemple, la mort.
L'un des deux, faute de talent littéraire, ne réussit point à s'exprimer : l'autre est trop bon artiste pour ne pas se faire passer pour plus intéressant qu'il n'est.
Vieillir, c'est voir tomber une à une toutes les barrières de la famille, de la société, de la religion, etc., mais toujours trop tard.
Nos parents ont appris à faire de l'argent, mais non à en jouir. La plupart ne connaissent d'autre fortune qu'amasser.
Nous survivons : Oui. Mais vit-on pour cela ? Un cimetière domine Montréal.
Mettez un peu de logique dans la conversation, vous passerez pour des esprits de contradiction.
De quelqu'un qui pense, on dit qu'il jongle. Quel mépris se cache sous cette faute courante !
Maintenant il est gênant à l'égal de passer pour intellectuel ou pour poète.
Pour nous, la vocation, c'est la vocation religieuse. Nous n'en connaissons point d'autre.
Les bons écrivains contemporains sont déjà des classiques, n'étant pas lus.
Utile, oui ; mais l'être à soi, c'est déjà pas mal.
L'amitié, ce désespoir en commun.
Lassitude : Se reposer enfin sur une parole, sur une épaule, en Dieu.
Dire trop de bien de quelqu'un, c'est médire d'un autre.
Au sein de la famille, l'enfant apprend à vivre avec des êtres qui ne le comprennent pas.
Nos parents jugent plus sûrement que nous de notre propre intérêt, avec la lucidité du leur.
Un mensonge, c'est une vérité qu'on adapte à l'esprit de son interlocuteur.
L'unité nationale, c'est la mobilisation générale.
On ne pardonne pas les fautes de la France. C'est le seul pays dont on exige la perfection.
Les Anglais ne comprennent pas les Français, ils les prennent pour des Canadiens français.
Tous ont de fort bonnes raisons, mais tous ne peuvent avoir raison. Cependant, à les écouter, l'un après l'autre, il semble bien que si.
Juger par soi-même n'est pas juger par soi seul, c'est juger comme en dernier ressort.
Celui qui cherche à me convaincre, je le considère comme mon ennemi.
Si tu respectes sa solitude, il croit que tu l'évites, et secrètement il en souffre.
Pas de pires peines que celles qui s'endurent.
Le lycée français attache bien chacun à sa petite personne. À nos collégiens, au contraire, on impose un moule commun. Il se produit en série des bons garçons, qui n'ajoutent à la société que leur nombre. Par contraste, ici, les esprits fortement doués qui réagissent, s'affirment plus qu'en France, où il est parfois difficile de distinguer de prime abord l'homme vraiment indépendant et l'imbécile individualiste.
La conscience du moi est souvenir ; la conscience morale est devenir ; ni dans l'une ni dans l'autre ne suis-je présentement en cause.
Pour combien de personnes est-ce agir sans réflexion que d'obéir à leur conscience !
Je veux bien me contredire si c'est pour dire une meilleure chose.
Ne rien attendre et se féliciter du peu que l'on reçoit d'autrui.
Il faut vivre selon sa conscience à condition de ne pas chercher à se l'expliquer trop.
À défaut de science, on juge selon sa conscience ; on ne trompe personne, mais l'on se trompe.
Les hommes écrivent pour se consoler des autres ; les femmes écrivent pour se consoler d'elles-mêmes.
Si aimer est rompre avec soi, c'est presque la réconciliation que d'être payé de retour.
Une femme peut aimer jusqu'à perdre son amour-propre, tandis que l'homme ne fait qu'exagérer le sien dans l'amour.
Le mariage est une institution de charité.
Le paresseux rêve que tout lui devienne cher sans qu'il lui en coûte rien.
L'ami n'est pas un complément, ce n'est qu'une réplique.
L'amour fait qu'un homme intelligent écoute pendant des heures une sotte.
Les œuvres longues m'ennuient, j'aime celles qu'on peut lire en une seule séance.
Les mots inutiles sont des moments perdus.
L'air, c'est l'âme à fleur de peau ; cela se respire.
Le meilleur des discours est toujours le plus court.
La méfiance est le sentiment ordinaire des hommes.
Celui qui n'aime plus est un enfant prodigue qui ne revient pas.
Réfléchir, c'est presque toujours être en retard.
Les citations heureuses demeurent le privilège du petit nombre.
La citation, bien comprise, est une référence.
La gloire vaut bien quelques petits sacrifices.
Il n'y a pas de morale sans liberté.
Mourir, c'est fermer une parenthèse.
Tant qu'un critique ne prend pas parti, il est historien.
Le charme du passé, c'est l'oubli.
Qui veut médire l'amour dit du bien de l'amitié.