Les 58 pensées et citations de Robert Louis Stevenson :
Un cheval est, d'entre les animaux, comme une jolie femme, capricieux, peureux, difficile sur la nourriture et de santé fragile. Il est de trop grande valeur et trop indocile pour être abandonné à lui-même, en sorte que vous voilà rivé à votre monture comme à un compagnon de chaîne sur une galère.
Les gracieuses façons hospitalières ornent l'existence et embellissent les heures ordinaires.
Les coups ne hâteront pas la marche d'un âne stupide.
Une faute, dûment reconnue, doit être pardonnée.
Je bois en cachette. Oui, je bois trop. Cette faiblesse a enlevé à mes études, à tout mon travail, l'influence salutaire qu'ils eussent pu avoir. Cette faiblesse m'a gâté le caractère.
Il n'y a pas de pardon qui déshonore.
On retrouve dans le tissu de toute querelle quelque fil de sa propre quenouille.
Quiconque est incapable de pardonner une offense, quelle qu'elle soit, ne sera jamais qu'un blanc-bec en ce monde.
La langue trahit tout ce qu'il y a de pire et de plus caché dans l'homme.
J'ai gaspillé mon amour, je n'en ai plus.
Il faut toujours considérer la fausseté d'une amitié comme chose possible.
L'amour qui ne sait pas se bâtir un foyer n'est pas l'amour.
Il est difficile d'aimer pour deux !
Les qualités propres à chaque sexe sont une perpétuelle surprise pour l'autre.
Un enfant a souvent autant de cervelle qu'un homme.
La discrétion est de toute nécessité pour conduire à bien une entreprise.
Aucun devoir n'est plus sous-estimé que le bonheur.
Beaucoup amassent une fortune considérable tout en restant mal éduqués et bêtes à pleurer.
Un silence peut être parfois le plus cruel des mensonges.
Il n'est pas donné à tout le monde de tomber amoureux.
L'Espoir est un enfant, un garçon aveugle, fougueux et séduisant, bon à mettre du sel sous la queue des pigeons ; la Foi est un homme grave, plein d'expérience, mais souriant.
Il est légitime de prier Dieu de ne pas nous soumettre à la tentation, mais il n'est pas permis de se dérober à celles qui se présentent à nous.
La pitié est proche parente de l'amour.
Les époux déchoient chaque jour un peu plus de l'idéal initial, mais, pendant un certain temps, ils refusent avec un aveuglement indécent de voir qu'ils ont changé. L'Amour finit par s'éveiller et regarder autour de lui ; il trouve son héros ravalé au rang de vieille brute ventripotente et avinée ; il trouve son héroïne dépouillée de son éclat angélique ; et dans l'éclair de ce premier désenchantement, il s'enfuit à tout jamais.
Il faut un certain talent à ceux qui ont l'intention de passer leur vie ensemble sans mourir d'ennui. Mais ce talent, comme l'accord, doit être un talent pour la vie.
L'amour devrait courir au-devant de l'amour les bras ouverts. De fait, l'histoire idéale est celle de deux personnes qui entrent dans l'amour d'un pas égal, pleins d'émoi, comme deux enfants qui pénètrent ensemble dans une pièce obscure. Dès le premier moment où ils s'aperçoivent, avec un frisson de curiosité, en passant par tous les stades d'un plaisir et d'une gêne croissants, ils lisent l'expression de leur propre trouble dans les yeux de l'autre. Il n'y a pas alors de déclaration à proprement parler ; le sentiment est si évidemment partagé, que dès que l'homme le reconnaît dans son propre cœur, il est sûr de le retrouver dans celui de la femme.
Un homme aveugle ne peut s'attendre à être très impressionné par un paysage romantique.
Bien des gens dignes d'amour se manquent en ce monde, ou se rencontrent sous une étoile funeste. À cause de la timidité et des occasions manquées, une bonne moitié des relations amoureuses possibles n'en arrive jamais là, et un autre quart au moins s'y termine inexorablement.
Un homme voudrait un ange pour femme, mais il sait qu'elle est sujette à l'erreur, étourdie et déloyale, et comme lui elle est emplie de promesses éclatantes qui peinent à se faire jour, et dotée de vaines qualités.
L'Espoir est un bon vieux païen, mais la Foi a grandi à l'ère chrétienne et a appris très tôt l'humilité.