On ne sait jamais, quand on donne un rendez-vous, si on consentira ou si on ne consentira pas. C'est même pour savoir ça qu'on donne un rendez-vous... Petite femme ! Ce qui ressemble à l'amour est toujours de l'amour.
Je vous souhaite d'être heureux autant que je l'ai été, mais plus longtemps tout de même, bien plus longtemps !
On doit faire faire par d'autres le travail qu'on n'est pas absolument obligé d'exécuter soi-même.
Le patriarche est tout, et quand le patriarche a parlé, aucune rouspétance.
Il y a des imprudents qui, pour ne pas avoir peur de leur imprudence, préfèrent en tirer un certain orgueil.
Tout s'arrange, le plus souvent, en ne s'arrangeant pas.
L'amour qu'il avait pour elle, l'amour qu'elle avait pour lui, se cherchèrent et se joignirent enfin sur leurs bouches unies. Ce baiser, enivrant pendant plusieurs secondes, dura très longtemps.
Lire chez soi, si loin de Paris qu'on habite, les œuvres dramatiques nouvelles, dont tout le monde parle et qu'on ne pourra entendre et applaudir que plus tard, c'est un des plus grands plaisirs intellectuels que l'on puisse éprouver.
Je suis à un âge où l'on se fout bien d'être cocu, mais on ne se fout pas d'être plaqué !
Le penseur a son atelier. Le politicien a son usine. Ce qu'on demande à ce dernier, c'est d'avoir, de temps en temps, recours au penseur. Ce qu'on demande au penseur, c'est de ne pas aller dans les assemblées, où sa pensée brute, qui n'est pas simplifiée, ni parée, n'aurait aucun succès, et ne trouverait aucun amateur.
Le grand tort des politiciens, c'est qu'ils ont discrédité la richesse morale du monde en créant des assignats d'honnêteté, de sincérité, de loyauté.
Un garçon d'une parfaite loyauté, d'une nature absolument franche et très sensible, c'est rare !
Il n'y a qu'une chose essentielle dans la vie, c'est d'avoir sa tranquillité parfaite, sa tranquillité matérielle. Pour ce qui est du reste, ça s'arrange toujours.
Toute réclame est bonne si elle fait faire du bruit autour de son nom.
Il y a toujours des mauvais bruits qui courent sur les gens d'affaires.
À certains maris, il ne suffit pas de n'être pas trompés par leur femme. Ils veulent avoir toute la gloire de ne pas l'être et courir tous les risques possibles.
C'est un temps si charmant que celui des fiançailles ! Si ça pouvait durer ! Ces moments d'attente délicieuse, on ne les retrouve jamais. Je ne profite pas des choses quand elles passent si vite.
Ah ! on ne pense pas assez au supplice des malheureuses femmes qui ont une profonde passion dans le cœur, qui voudraient l'exhaler devant leurs amis et connaissances et qui n'ont pour confident possible qu'un mari vulgaire, arriéré.
J'ai pour toi un grand amour, tu sais, et je me sens capable des plus grands sacrifices.
Ces sentiments profonds, cette pénétration de deux êtres, cette pensée qu'on n'est plus seul dans l'existence... Quand on n'a pas ça, la vie est incolore, la vie n'est plus rien.
Je ne suis pas de ceux qui s'imaginent qu'ils n'ont qu'à ouvrir la bouche pour que les alouettes y tombent toutes rôties... Non, mais tout de même j'ouvre la bouche de temps en temps... Le ciel peut m'aider d'ailleurs un peu, car je m'aide autant que je puis.
C'est curieux comme l'argent aide à supporter la pauvreté !
Une fois les cartes rangées, l'habileté du joueur intervient. Il s'agit de tirer d'un bon jeu le meilleur parti, ou de se défendre héroïquement, d'éviter le désastre complet avec un jeu lamentable.
J'avais cru qu'un certain atavisme avait fait de moi un fin connaisseur en matière hippique. Je sais ce que cette croyance m'a coûté aux guichets du Mutuel. Il n'est pas plus déshonorant d'acquérir de l'argent en gagnant des courses qu'en portant des fardeaux ou en écrivant des livres.
Un joueur endurci se console toujours d'une forte perte. À l'aide du raisonnement suivant : De quatre hypothèses l'une : ou je ne jouerai plus ; alors vraiment ce n'est pas payer trop cher ma guérison. Ou je jouerai encore et je gagnerai ; alors je n'ai pas besoin de m'affliger, puisque je dois rattraper tout ou partie de ma perte. Ou je jouerai encore et je ne ferai aucune différence ; alors j'aurai la satisfaction de m'amuser au jeu sans que ma situation empire. Ou je jouerai encore et je perdrai ; alors ma situation actuelle est encore moins triste que ma situation future. Et j'ai le temps de me faire de la bile plus tard.
Rien n'émancipe un homme autant que le jeu. Comme, dès que l'on a un peu joué, on se sent moins esclave de l'argent.
Les joueurs ne sont pas attirés par l'appât du gain, même ceux qui le croient. Ce qu'ils aiment dans le jeu, souvent sans s'en rendre compte, c'est le nombre des péripéties, qui décuple, qui centuple leur vie.
Si vous étiez Roi, que feriez-vous ? — Si j'étais Roi, je me méfierais des As.
Pourquoi ont été faits les kilomètres ? Ils ont été faits pour être bouffés.
Quand un admirateur vous invite à dîner, mieux vaut n'y pas aller. Il vous admire tant qu'on ne pourrait qu'y perdre.
Quand on dit qu'on ne me croit pas, j'ai absolument besoin de me faire croire et, quelquefois, c'est ce qui me fait mentir.
Un homme noble reste à jamais fidèle à son amour ainsi qu'à la parole donnée.
Comme il a le cou très court, il a toujours l'air de hausser les épaules.
Malheureusement, presque toutes nos lois de prévoyance sont faites pour simplifier, je dirai même pour « tourner » le problème de la vie et jamais pour le résoudre avec ses difficultés nécessaires.
L'expérience, c'est de se dire : Mon Dieu, que j'ai été... bête !
L'aide la plus efficace d'un inspecteur de police, c'est le hasard.
La prévoyance, poussée à l'absurde, c'est la mort de l'activité.
Prévoir, quand on ne fait que prévoir, c'est mourir d'inertie.
La volonté des hommes contrarie souvent la bonne volonté du destin.
Il y a très peu de personnes à qui je voudrais unir ma vie, je n'en ai pas rencontré beaucoup.
Il n'est qu'un plaisir plus grand que celui de se laver, c'est celui de ne pas se laver.
On ne voyage vraiment que par les grands chemins.
Les hommes ne sont pas tout à fait bons, ni carrément méchants.
Les hommes détestent ataviquement les résolutions à prendre. Au cours de longs siècles de liberté et de responsabilité totale, ils ont trop souvent connu l'ennui d'être obligés d'agir.
Je suis à l'âge où l'on goûte le mieux le plaisir d'aimer, et où l'on apprécie le plus la satisfaction de ne pas aimer. C'est pour moi un très grand agrément qu'une tendre conversation avec une jolie femme. Il n'y en a qu'un de plus grand : c'est d'être seul dans un bon lit où l'on est bien tranquille.
C'est Dieu qui a créé le monde, mais c'est le diable qui le fait vivre.
Les mensonges nous entraînent dans des complications à n'en plus finir !
Pour être heureux avec les êtres, il ne faut leur demander que ce qu'ils peuvent donner.
Le costume d'académicien coûte cher, trop cher, j'attends qu'il en meure un qui ait ma taille.
Vous allez voir qu'un jour on va nous déclarer la paix et que nous ne serons pas prêts.
L'amour nous fait faire et dire ce qu'il veut. C'est un enfantillage orgueilleux de vouloir lui résister. Il y a des milliers d'années qu'il est le maître. On ne peut pas faire autrement que de lui obéir. D'abord, parce qu'on est si heureux de suivre son impulsion !
L'amour, c'est parfois agréable, mais c'est trop fatigant. J'ai deux maîtresses ! Une seule maîtresse vous inspire souvent un grand désir de vertu, mais deux maîtresses !
Dans la vie, on se tire souvent des situations compliquées en ne disant rien.
On n'a pas le droit, quand on mène une si mauvaise vie, quand on peut avoir une heure heureuse à passer, on n'a pas le droit d'y renoncer.
Je sais que vous aviez des soucis, des ennuis, de mauvais souvenirs ! Il m'est arrivé dans ma vie de consoler des amis ou des amies, et on m'a dit souvent que j'avais un pouvoir réel de consolation, et je suis très, très content chaque fois que j'ai l'occasion d'en faire profiter quelqu'un. Voulez-vous que je vous console un peu ?
Le vrai bon joueur est celui qui sait passer.
On ne doit pas songer qu'à soi. On peut se dire qu'une fois au pouvoir, on ne sera pas mal placé pour aider au succès de ses idées ou pour empêcher le triomphe des idées adverses. Le rôle d'un modéré, au sein d'un ministère avancé, ne serait peut-être pas négligeable !
Plus on rencontre des difficultés dans la vie, plus on a en soi de fierté et de contentement de soi-même.
Sans remords, on s'ennuie dans la paresse.
Le remords est le meilleur des stimulants pour ne rien faire.
Les choses que l'on n'a pas eues sont toujours les plus belles.
Ceux qui agissent sont toujours optimistes, et leur optimisme leur est trop nécessaire pour agir.
Ce que nous aimons dans nos amis, c'est le cas qu'ils font de nous.
Mentir, c'est à la portée de toute personne qui n'est pas empruntée.
La mort, c'est la fin d'un monologue.
Les politiciens ne comparent pas les idées, ils les opposent.
On a beau être adversaires en politique, cela n'empêche pas de s'estimer et d'user de bons procédés.
Il n'y a qu'une chose qui me réussisse, c'est de dormir.
Ceux qui ont à se faire pardonner se croient obligés d'être plus aimables.
L'honnêteté n'est pas un habit des dimanches, mais un vêtement de tous les jours.
Un seul bon argument vaut mieux que plusieurs arguments meilleurs.
Mieux vaut se quitter de temps en temps ; si on était toujours ensemble, on finirait par s'embêter !
Être bête offre cet avantage, et aussi ce danger, que soi-même on ne s'en aperçoit pas.
Faut-il cesser d'être vertueux parce qu'il y a des hypocrites ?
Deux mariages, vous savez, ça vaut un incendie.
On ne pense pas à tous les frais que nous avons nous autres bigames.
Ah ! que ne suis-je riche, pour venir en aide au pauvre que je suis !
Il faut mettre de l'argent de côté pour en avoir devant soi.
On se lasse de dominer, on ne se lasse point d'être dominé.
Mieux vaut ne pas réfléchir du tout que de ne pas réfléchir assez.
Pour un homme intelligent, vous n'êtes pas si bête que ça.
Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre. Moralité : L'un d'eux s'ennuyait au logis.
Beaucoup de divorces sont nés d'un malentendu, beaucoup de mariages aussi.
Il n'y a pas d'enfants sots : il n'y a que de sots parents.