Les 26 pensées et citations de Victor Cousin :
La plus grande de toutes les injustices, parce qu'elle les comprend toutes, c'est l'esclavage. L'esclavage est l'asservissement de toutes les facultés d'un homme au profit d'un autre. L'esclave ne développe son intelligence que dans l'intérêt du maître. Ce n'est pas pour l'éclairer, c'est pour le rendre plus utile qu'on lui permet quelques exercices de la pensée. L'esclave n'a pas la liberté de ses mouvements ; on l'attache à la terre, on le vend avec elle ou on l'enchaîne à la personne du maître. L'esclave n'a pas d'affection, il n'a pas de famille, il n'a point de femme, il n'a point d'enfant : il a une femelle et des petits. Son activité ne lui appartient pas, car le produit de son travail est à un autre. Mais pour que rien ne manque à l'esclavage, il faut aller plus loin, il faut abolir dans l'esclave le sentiment inné de la liberté ; il faut éteindre en lui toute idée de droit ; car tant que cette idée subsiste, l'esclavage est mal assuré, et à un pouvoir illégitime et odieux peut tout d'un coup répondre le droit terrible de l'insurrection, cette raison dernière des opprimés contre les abus de la force.
La plus belle des actions est de contribuer au bonheur des autres.
Les actions les plus généreuses n'ont souvent d'autre source que l'amour-propre.
L'inceste est un véritable crime.
Le plaisir attaché à la bienveillance ne peut devenir l'objet d'un calcul égoïste, ce plaisir n'est attaché qu'à l'affection désintéressée.
La vraie générosité exclut tout regard au plaisir même qu'elle donne.
Il en est des systèmes comme des hommes, les meilleurs sont les moins imparfaits.
Le raisonnement est en philosophie ce que le calcul est en physique.
L'espérance est la sœur de la crainte.
L'immortalité toute seule ne vaut pas une heure de vertu.
Condamné à se battre toujours, l'homme se soutient qu'à force de vigilance et de courage.
Le plaisir d'avoir bien fait se dissipe vite dans le torrent des affaires qui nous emporte.
La plus belle de toutes les sciences est celle de l'éducation des hommes.
Il faut inculquer l'idée du devoir aux enfants en les soumettant de bonne heure à des règles inflexibles. Tel est le mérite de l'éducation publique : elle nous met tous de bonne heure sous l'empire d'une loi commune, qui ne fléchit ni devant la prière d'une mère, ni devant le crédit d'un père, et qui commande à la fois et aux maîtres et aux élèves.
Au lieu de prescrire le devoir il faut en insinuer le goût au moyen d'ouvrages agréables.
On n'est pas toujours en verve d'enthousiasme.
Approuver, c'est juger ; juger, ce n'est pas sentir.
Dieu est le foyer immortel de la justice dont un rayon éclaire notre esprit et notre cœur.
La justice est le rapport nécessaire qui unit non seulement l'homme à l'homme, mais l'homme à Dieu et Dieu à l'homme.
Dieu ne peut faire que deux nombres pairs composent un nombre impair.
Du calcul heureux ne sort jamais une jouissance intérieure qui accompagne une bonne action désintéressée.
Si vous faites une action vertueuse dans l'intention de jouir du plaisir qui la suit, ce plaisir vous échappe, on ne l'obtient qu'autant qu'on ne cherche pas à l'obtenir.
Faire une action parce qu'elle est suivie d'un plaisir intérieur, c'est pratiquer la vertu pour le plaisir ; cette morale ne détruit pas l'égoïsme, elle le perfectionne ; son seul mérite est de choisir mieux le plaisir.
Soyez vertueux, le prix ne vous manquera pas, il est au fond de votre cœur.
Être maître de soi, régler son âme et sa vie, surmonter l'orgueil, la volupté, le désespoir, sont des actes de vertu bien autrement héroïques qu'un mouvement de pitié, de générosité, de bonté même, bien qu'assurément la bonté, la générosité, la pitié soient des choses admirables.
Un trésor donné à un pauvre coûte mille fois moins au cœur et pèse moins dans la balance éternelle qu'un seul désir étouffé ou combattu.