Les 123 pensées et citations d'Alfred de Musset :
Qui ne sait que la nuit a des puissances telles que les femmes y sont, comme les fleurs, plus belles, et que tout vent du soir qui les peut effleurer leur enlève un parfum plus doux à respirer ?
Les plus doux instants pour deux amants heureux ce sont les entretiens d'une nuit d'insomnie pendant l'enivrement qui succède au plaisir. Quand les sens apaisés sont morts pour le désir ; quand la main à la main, et l'âme à l'âme unie, on ne fait plus qu'un être, et qu'on sent s'élever ce parfum du bonheur qui fait longtemps rêver ; quand l'amie en prenant la place de l'amante, laisse son bien-aimé regarder dans son cœur, comme une fraiche source, où l'onde est confiante, laisse sa pureté trahir sa profondeur. C'est alors qu'on connaît le prix de ce qu'on aime, que du choix qu'on a fait on s'estime soi-même, et que dans un doux songe on peut fermer les yeux !
La raison est sûre d'elle ! Elle approuve, elle dénie ; mais qu'elle se garde d'interroger, de peur que la réponse ne se fasse dans un langage inconnu.
Tu te sens le cœur pris d'un caprice de femme, et tu dis qu'il se brise à force de souffrir. Tu demandes à Dieu de soulager ton âme : Ton âme est immortelle, et ton cœur va guérir.
Le cœur de la jeunesse est un vase profond : lorsque la première eau qu'on y verse est impure. La mer y passerait sans laver la souillure, car l'abîme est immense et la tâche est au fond.
Aimer est quelque chose, et le reste n'est rien.
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
La paresse est un manque de courage.
Que d'amour de vous, il est doux de souffrir.
Vive l'amour que l'ivresse accompagne ! Que tes baisers brûlants sentent le vin d'Espagne !
Mon crâne ossianique du bonnet d'âne fut parfois couronné.
Le vent de ma faveur est capricieux comme une marée montante.
Quand on est coquette, il faut être sage.
Tu trouveras, dans la joie ou la peine, ma triste main pour soutenir la tienne.
Qui ne serait reconnaissant à la tendresse maternelle ?
Qu'importe de quoi parlent les lèvres, lorsqu'on écoute les cœurs se répondre.
Oh ! laissez-moi vous tenir enlacées, boire dans vos baisers des amours insensées.
L'enthousiasme est frère de la souffrance.
Quoi qu'on en dise, l'amour c'est l'espérance.
Une haine et un amour : une haine, c'est un meurtre ; un amour, c'est un rapt.
Le doute ! il est partout, et le courant l'entraîne, ce linceul transparent que l'incrédulité sur le bord de la tombe a laissé par pitié, au cadavre flétri de l'espérance humaine.
Un artiste est un homme, il écrit pour des hommes. Pour prêtresse du temple, il a la liberté ; pour trépied, l'univers ; pour éléments, la vie ; pour encens, la douleur, l'amour et l'harmonie ; pour victime, son cœur ; pour dieu, la vérité.
J'aime, et pour un baiser je donne mon génie.
À l'âge où le cœur est riche, on n'a pas les lèvres avares.
La femme qu'on aime aura toujours raison.
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Prenez de l'amour ce qu'un homme sobre prend de vin, mais ne devenez pas un ivrogne.
On ne peut pas aimer une coquette à moitié perdue, qui n'a ni esprit ni beauté.
Qu'y a-t-il de plus léger qu'une plume ? La poussière. Et de plus léger que la poussière ? Le vent. Et de plus léger que le vent ? La femme. Et de plus léger que la femme ? Rien.
Je n'appartiens à personne ; quand la pensée veut être libre, le corps doit l'être aussi.