Émile de Girardin, né Émile Delamothe

Quelques mots sur l'auteur :

Photo de Émile de GirardinJournaliste et homme politique français né le 21 juin 1802 à Paris, Émile de Girardin est décédé le 27 avril 1881 dans sa ville natale. Fondateur du quotidien la Presse en 1836, il épouse en juin 1831 Delphine Gay (femme de lettres française) connue pour ses talents littéraires. Pour de plus amples informations, lisez sa biographie sur Wikipédia.

Les 107 pensées et citations d'Émile de Girardin :

La liberté individuelle a des limites que la nature lui a assignées ; ne tentez ni de les restreindre ni de les étendre. Telles qu'elles existent, respectez-les.

Émile de Girardin - Questions politiques (1858)

En toute chose, dès qu'on a franchi la limite, l'on devient seul comptable de sa conduite !

Émile de Girardin - Questions politiques (1858)

Autorité et mensonge, prestige et mauvaise foi, ce sont là des choses qui s'excluent.

Émile de Girardin - Questions politiques (1858)

Le plus respectable des sentiments est celui de la fidélité.

Émile de Girardin - Questions politiques (1858)

Il faut quelques détails pour bien peindre un seul fait.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

En France, on fausse tout en voulant allier ce qui s'exclut.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Lequel vaut mieux, ou de fermer les yeux, ou de les ouvrir à la clarté de l'évidence ? Si ce n'est pas pour regarder, à quoi sert d'avoir des yeux ?

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Le bonheur est moins dépendant des circonstances que du caractère.

Émile de Girardin - Émile (1827)

À vingt ans on peut être mécontent de son sort, mais on n'est pas encore détaché de la vie ; l'espérance, ce mirage qui nous abuse jusqu'à la tombe, et nous y conduit, glace le courage, enchaîne la volonté. Non ! à vingt ans, ce n'est pas de la vie dont il est difficile de se défaire : c'est de l'espérance.

Émile de Girardin - Émile (1827)

La fraternité suppose que tout sentiment de haine et d'hostilité aura disparu dans les cœurs, et qu'en aucun cas on ne recourra à la force.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

L'impôt est et doit être la mesure de la richesse.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

De même que la saleté, la propreté est contagieuse. La propreté dans les rues, dans les cours, dans les maisons, ne manque jamais de s'étendre aux appartements, aux ménages, aux individus. C'est surtout par les logements d'un peuple qu'on peut juger du degré de civilisation auquel il est arrivé.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Enfermer un malfaiteur avec des malfaiteurs plus pervertis que lui, ce n'est pas le punir, c'est encore moins le corriger ; c'est faire descendre dans son cœur le ressentiment, ce n'est pas faire monter la honte à son front !

Émile de Girardin - Du droit de punir (1871)

On me demande : « Qu'appelez-vous un bon gouvernement ? » — Je réponds : Qu'appelez-vous un bon vaisseau ? Qu'appelez-vous un bon fusil ? Un bon vaisseau, n'est-ce pas celui qui est construit de telle sorte qu'il soit en état d'affronter les épreuves de la plus longue ou de la plus difficile traversée ? Un bon fusil, n'est-ce pas celui qui peut contenir la plus forte charge avec le moins de risque d'explosion, porter à la fois le plus loin et le plus juste ?... Eh bien, un bon gouvernement, c'est le gouvernement qui remplit les conditions les plus propres à atteindre le but qui lui est assigné ; c'est celui qui offre le moins de prise au danger d'un naufrage, ou le moins de chance à l'éclat d'une explosion ; c'est celui qui, existant en vertu de certaines lois, les observe strictement ; c'est celui qui ne prend pas le sommet pour la base et la base pour le sommet ; c'est celui qui ne fausse aucun ressort ; c'est celui qui puise sa force dans son homogénéité ; c'est celui qui fonctionne sans frottements nuisibles ou dangereux ; c'est celui qui met en mouvement toutes les énergies de la nation ; c'est celui qui imprime à la circulation, sous toutes les formes, l'essor le plus rapide ; c'est celui qui augmente la valeur de l'actif national ; c'est celui qui diminue le paupérisme ; c'est celui qui ne laisse en retard aucun progrès réel, en souffrance aucune prétention légitime, en suspens aucune question importante, à l'écart aucune capacité reconnue, aucun concours utile ; c'est celui qui embrasse et satisfait le plus grand nombre d'intérêts généraux ; c'est celui qui s'élève le plus haut au-dessus des considérations purement individuelles ; enfin, c'est celui qu'il est facile de réformer et difficile de renverser.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Toute gloire que l'on consent à payer est une gloire dont il faut se défier ; car ce n'est pas une gloire, mais un luxe — luxe que la nation la plus riche ne se donne jamais impunément, car il ne sert qu'à la faire accuser de faiblesse ou d'iniquité. Si elle ne se fait pas rembourser par le vaincu ses frais d'expédition, le monde en conclut hautement ou que sa victoire est douteuse, ou qu'elle a reconnu que la guerre qu'elle avait faite n'était pas légitime, ou qu'elle n'a pas osé la pousser jusqu'au bout.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Ce ne sera que par les grands travaux de la paix qu'on fera diversion aux ardentes tentations de la guerre. Si dispendieux que paraissent les travaux de la paix, ils ne coûteront jamais la dixième partie de ce que ces tentations coûteraient, alors même qu'elles resteraient à l'état de velléités. La France est avide de gloire. Il lui faut ou la gloire que promet la guerre, ou la gloire que peut donner la paix.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Avec une politique droite, habile, ferme, persévérante, exempte de témérité et de morgue, mais exempte aussi de timidité et d'abaissement ; avec une administration simple, vigilante, économe, judicieuse, la France peut encore reprendre en Europe le rang qu'elle n'y aurait jamais dû perdre.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Ce qui caractérise le peuple français, c'est un admirable esprit d'à-propos qui sait revêtir toutes les formes les plus simples, les plus brillantes, les plus caustiques ; c'est un sens droit, c'est un sens prompt à saisir toutes choses : précieux et puissant ressort qu'on n'a pu réussir à briser, mais dont de maladroits gouvernements n'ont pas su se servir.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Soyons forts, si nous voulons consolider nos institutions, affermir la paix et calmer les susceptibilités du pays. Plus le pays se sentira fort, et moins il sera disposé à se montrer ombrageux.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Force armée et liberté respectée ne sauraient vivre longtemps ensemble. Le passé et l'histoire sont là pour l'attester.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

La fausse fermeté amasse les nuages ; la vraie fermeté les dissipe.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

La vie qu'on ôte à l'assassin ne rend pas la vie à la victime.

Émile de Girardin - Du droit de punir (1871)

Je ne demande pas aux baïonnettes où elles ont été forgées, aux balles où elles ont été fondues. Je demande aux baïonnettes de se changer en socs de charrue ; je demande aux balles de se changer en lettres d'imprimerie.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Élevée à la hauteur d'une doctrine, l'acceptation loyale du Fait Accompli simplifie tout ; elle cicatrise les plaies, elle apaise les haines, elle met fin aux récriminations, elle renouvelle les rapports', elle étend les points de vue, elle ouvre de nouveaux horizons.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Entre l'absolu et l'arbitraire, il y a autant de distance qu'il en existe entre la vérité et l'erreur.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

La politique tend chaque jour à se transformer plus qu'on ne paraît s'en douter. Autrefois, l'État le plus puissant était celui qui se faisait craindre ; aujourd'hui, l'État le plus puissant est celui qui se fait envier. La prépondérance qu'il exerce est surtout dans l'exemple qu'il donne.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Diviser les hommes, c'est créer des unités.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Les détails sont à toute bonne organisation ce que les racines sont à l'arbre. Sans l'étendue et la profondeur de ses racines, le chêne séculaire ne résisterait pas à la violence des ouragans.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

De vaincu à vainqueur, il n'y a pas de traités ; il n'y a que des trêves.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

Qui est gravement menacé se croit facilement trahi.

Emile de Girardin - Les pensées et maximes (1867)

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