Les 112 pensées et citations de Goethe :
Les hommes se connaîtraient mieux les uns les autres si chacun ne voulait être l’égal de son semblable.
Nul n'est plus chanceux que celui qui croit à sa chance.
Trouver partout le bien et l'apprécier, c'est en cela que se montre l'amour de la vérité.
Les botanistes ont une classe de plantes qu'ils appellent les incomplètes ; on peut dire aussi qu'il y a des hommes incomplets. Ce sont ceux dont les désirs et l'ambition ne sont pas en harmonie avec leurs actes et avec leurs œuvres.
Parmi les absurdités étranges qui fourmillent dans les écoles, je n'en connais pas de plus ridicule que ces débats sur l'authenticité des anciens écrits, des anciens ouvrages. Est-ce l'auteur ou l'écrit, qui est l'objet de notre admiration ou de notre blâme ? C'est toujours l'auteur que nous avons sous les yeux ; que nous importe le nom, quand nous expliquons une œuvre intellectuelle ?
Les militaires les plus grossiers savent rester dans leur sphère, et, en cas de besoin, ils sont toujours prêts à se rendre utiles, car la conscience de la force est inséparable d'une certaine bonté instinctive.
Des habitudes, tant qu'il te plaira, mais non une habitude.
Il n'y a point d'art national, ni de science nationale. L'art et la science appartiennent au monde entier, comme toutes les grandes choses ; et ils ne peuvent avancer que par une libre action réciproque de tous les contemporains les uns sur les autres, accompagnée d'une étude constante des débris, que nous possédons du passé.
Il faut laisser à certains esprits leurs idiotismes.
L'expérience est la maîtresse de la vie.
L'appel à la postérité prend sa source dans un pressentiment pur et vif, qu'il y a quelque chose d'impérissable, qui, s'il n'est pas reconnu immédiatement, finira par obtenir la majorité.
Chacun ne se sent vivre que dans l'autre.
Le monde est une cloche qui a une fente ; elle fait du bruit, mais elle ne sonne pas.
Celui qui s'adonne aux sciences souffre d'abord par les retards, puis par les préoccupations qu'il rencontre. La première fois, les hommes ne veulent reconnaitre aucun mérite dans ce que nous leur présentons ; ils donnent ensuite à entendre que tout ce que nous avons pu leur présenter leur était déjà connu.
La superstition est la poésie de la vie, aussi ne sied-il pas mal au poète d'être superstitieux.
Nous vivons tous du passé, et c'est le passé qui nous tue.
Quand on ne parle pas des choses avec une partialité pleine d'amour, ce qu'on dit ne vaut pas la peine d'être rapporté.
Il est libéral de ses pas celui qui vient prier le chat de lui céder son lard.
La libéralité obtient la faveur générale, surtout si l'humilité l'accompagne.
Il n’arrive jamais à un homme sensé d’avoir une petite folie.
Qui ne s'étend pas selon la couverture reste les pieds découverts.
Tout ce qui est désirable n'est pas accessible.
Cent chevaux gris ne font pas un seul cheval blanc.
J'avais tué mille mouches le soir, mais il s'en est trouvé une pour m'éveiller au point du jour.
Vous aurez beau diguer et curer la rivière, l'inondation ne se laisse pas marchander.
Les fleurs de la vie n'ont qu'un moment. Combien se fanent sans laisser de trace ! Combien peu donnent des fruits, et qu'il est rare que ces fruits mûrissent ! Quelques-uns cependant parviennent à maturité, et, faut-il les dédaigner, les laisser perdre sans en jouir ?
Plains-moi, cher ami, je n'ai plus de force, plus d'activité. Toutes mes facultés sont frappées d'une douloureuse inertie. Je ne puis rester oisif, et pourtant je suis incapable de rien faire. Mon imagination est éteinte, la belle nature a perdu ses charmes à mes yeux. La conversation m'ennuie, la lecture me fatigue. Hélas ! tout nous manque quand nous nous manquons à nous-mêmes. Heureux, mille fois heureux le paisible journalier qui le soir en se couchant, envisage pour le lendemain un but, une tâche, une espérance !
L'insuffisance s'oppose plus qu'on ne pourrait croire à ce qui est suffisant.
Ce qui retarde le plus les sciences, c'est que les hommes qui s'en occupent sont des esprits inégaux. Ils ont du zèle, mais ils ne savent pas ce qu'ils doivent en faire.
Celui qui veut tromper les hommes doit avant tout rendre l'absurde plausible.