Les 110 pensées et citations de Louis Dumur :
Le sourire peut parfois être le signe d'une joie bienveillante, le rire jamais.
Il y a des hommes qui ignorent leur véritable mérite ; il n'y en a pas qui soient exempts de prétentions.
Les plus sensibles désillusions sont celles de l'amour-propre ; les plus cruelles, celles de la conscience.
Trop de raison jette sur les sentiments une disgrâce.
Se venger d'un sot par un mot d'esprit, c'est décocher une flèche à un rhinocéros.
Rarement on aime ceux qu'on a intérêt à aimer.
Tel se venge des femmes par le mépris. Qui s'en vengera par le silence ?
Il n'y a ni à comprendre, ni à connaître la femme : il n'y a qu'à la goûter.
L'amour consiste pour l'homme à deviner la femme, pour la femme à comprendre l'homme.
Sauvons les apparences : elles nous sauvent à leur tour.
On invite toutes les fées au baptême de la vie. La seule qu'on n'invite pas et qui se venge, c'est la patience.
Il n'y a pas d'ambition qui n'ait coûté mille fois plus de bonheur qu'elle n'en procure.
Le temps procure la paix à l'âme humaine : mais il prend sa commission, l'usure.
Le cœur est un levier puissant que doit mettre en œuvre la raison.
On ne goûte pas toujours ce qu'on admire, et encore moins ce qu'on aime.
Pour l'âme, comme pour le corps, la chirurgie est plus sûre que la médecine.
L'étendue de l'esprit ne préjuge en rien sa profondeur.
L'imbécillité contemporaine détourne du présent les esprits délicats.
Il faut agir avec prudence, et ne s'engager dans une partie délicate qu'avec des garanties.
Les hommes en racontent beaucoup plus qu'ils n'en ont fait, et les femmes beaucoup moins.
L'intolérance a créé l'hypocrisie.
Nos actions, même nos actions généreuses, ne sont le plus souvent que des spéculations.
Il y a deux sortes d'inégalités : les inégalités artificielles et les inégalités naturelles. L'égalité consiste à supprimer les inégalités artificielles au profit des inégalités naturelles.
Chacun se fait une morale à son usage personnel pour pouvoir se livrer à ses petites malhonnêtetés.
Se dévouer pour son prochain est d'un noble cœur et d'un petit esprit.
Nous recherchons les hommages non pour ce qu'ils valent, mais pour ce qu'ils nous font valoir.
On rend d'autant mieux hommage à un mort, qu'on n'a plus à l'envier.
Il est plus facile de dénigrer que de complimenter.
Dénigrer la vie, c'est lui être ou inférieur, ou supérieur ; l'apprécier, ce n'est jamais que lui être égal.
Bien dire ne veut pas dire bien faire.