La vie est une attente perpétuelle de ce qui peut être.
Il n'y a qu'une excuse à l'ingratitude, mais elle est bonne : C'est l'humiliation que l'on éprouve d'avoir été obligé.
L'intégrité n'est la suprême habileté que quand on a l'habitude de la faire valoir.
Le sot se venge brutalement, l'homme d'esprit se venge avec raffinement, le chrétien se venge en pardonnant, le philosophe ne se venge pas.
Un caractère violent est un caractère faible.
On ne convie guère le public à sa vengeance, lorsque l'insulte a trop bien porté.
Les grands chrétiens croient moins en Dieu qu'au juste ; les petits chrétiens croient moins au juste qu'en Dieu.
Celui qui s'ennuie seul avec lui-même doit bien penser qu'il ennuie aussi les autres.
La beauté d'un sentiment nous illusionne souvent sur sa légitimité.
La honte est la lâcheté du mal.
À défaut de l'originalité de l'esprit, on arbore celle des mœurs.
Il n'y a de vraiment digne que le travail libre, celui que l'homme entreprend poussé par un seul instinct d'activité, sans y être contraint par la nécessité de gagner sa vie.
Avec la tolérance, on gagne en sagesse ce que l'on perd en énergie.
Tolérer les idées d'autrui est la marque d'un esprit faible.
Le cœur a ses prodigues et ses avares, il a aussi ses économistes qui le discutent comme un budget.
La fortune aide les audacieux, mais elle ne trahit qu'eux.
En morale, comme partout, il ne s'agit pas de juger, mais d'expliquer.
La vie est un miroir qui reflète le visage dont on la regarde.
Modérer ses appétits, surtout ses appétits spirituels, est la première condition d'une bonne hygiène.
L'inquiétude du penseur est plus noble que la certitude du simple.
Les inquiétudes de la conscience sont les aphrodisiaques de l'âme.
Rien n'est moins digne de sympathie qu'une sensibilité qui n'est pas doublée de charité.
Mépriser les souffrances du cœur ne veut pas dire ne pas souffrir, mais garder son sang-froid dans la souffrance.
L'envie est la seule passion qui ne procure aucune jouissance.
L'espérance est la morphine de la vie.
Ne jamais penser qu'au moment présent lorsqu'on est heureux, et qu'à l'avenir quand on est malheureux, est un excellent précepte de vie.
La moquerie est le fait d'esprits superficiels, égoïstes et vaniteux.
Le remords est une faiblesse qui perd certains criminels, une habileté qui en sauve d'autres.
Le danger du crime teinte d'héroïsme certains criminels.
Les grandes passions sont l'indice de petits caractères ; mais les petits caractères n'ont pas toujours de grandes passions.
La franchise du caractère en met encore plus en relief les défauts que les qualités.
Nous nous jugeons sur nos qualités ; les autres nous jugent sur nos défauts.
Les égoïstes de la sensibilité agacent plus qu'ils n'émeuvent.
Il y a plus à gagner à aimer ; il y a moins à perdre à ne pas aimer.
On n'est pas toujours le fils de son père, mais on est toujours le père de son fils.
Les trois grandes puissances de l'homme sont : l'ambition, l'amour-propre et l'intérêt.
Le pessimisme s'exprime plus encore par le rire que par les larmes.
Les hommes déchaînent souvent de grands maux pour la défense de petits intérêts.
Vis-à-vis de nos passions, la retraite n'est jamais qu'une déroute.
On croit par habitude ; on ne croit pas par indifférence ; on ne croit plus par fatigue.
Le mariage rompt de pernicieuses habitudes pour en faire contracter de déprimantes.
L'orgueil a cela de bon qu'il distrait l'homme de sa faiblesse.
La société n'a pas de morale, elle n'a que des mœurs.
Le cœur est un volcan, dangereux quand il est en activité, laid quand il est éteint.
Qui prête au pauvre prête à Dieu ! Mauvais placement : le débiteur pourrait bien être insolvable.
Soyez heureux : c'est là le vrai bonheur.
Les caprices sont les passions des personnes légères.
Chacun touche sur la vie les intérêts du capital qu'il a risqué.
Comme pour une place forte, il y a trois manières de prendre une femme : l'assaut, la ruse, la famine.
Le mariage est une prison dont les portes sont toujours ouvertes sur l'adultère.
Il ne suffit pas que le coeur soit d'or : il faut encore qu'il soit délicatement ouvré.
Le mariage est un gage sur lequel on cherche à emprunter de l'amour.
Ce qui prouve que l'homme est bon, c'est qu'il lui arrive de faire le bien sans que son intérêt l'y pousse ; jamais le mal.