Les 92 pensées et citations de Marie-Jeanne Riccoboni :
La flatterie est un hommage que tout amant doit à sa maîtresse, c'est une preuve de son admiration.
Le mal qu'on se fait soi-même est moins douloureux que celui qu'un autre nous cause.
La timidité accompagne toujours les grandes passions.
Rarement on plaît à ceux qui ne nous plaisent pas.
Si ton cœur partage ma tendresse, si en travaillant à mon bonheur je puis me promettre d'assurer le tien, je ne vois rien dans l'univers capable de m'arrêter dans mes projets, de s'opposer à des nœuds que je brûle de former avec toi : Te chérir toute ma vie, veiller sur ton être jour et nuit, te protéger et t'aimer à la folie jusqu'à la mort, oui, je t'aime, et ne respire que pour toi.
La noire mélancolie élève en nous une crainte vague, nous livre au soupçon et à l'inquiétude.
Les gens tout le temps fatigués le sont généralement de naissance.
Les capricieux sont aussi peu sociables que les égoïstes.
En amour, notre prévention fait tout le mérite de l'objet que nous préférons ; elle pare l'idole de notre cœur ; elle lui donne chaque jour un nouvel ornement. Peu à peu, l'éclat dont nous l'avons revêtue nous éblouit, nous en impose, nous séduit, et nous adorons follement l'ouvrage de notre imagination.
En amour, la bonté fait des ingrats, la douceur des tyrans, et la bonne foi des perfides.
Une femme inconstante dans son humeur, bizarre dans ses goûts, ne ressemble à rien.
L'homme rampe sans honte aux pieds des femmes ; leur mépris ne l'avilit point ; leurs dédains ne peuvent le rebuter ; il est bas quand il désire ; fier dès qu'il espère ; ingrat lorsqu'il obtient. — En un mot, c'est un serpent souple et agile qui, ainsi que celui de Milton, se courbe, se replie pour fixer leur attention, et la détourner du piège qu'il leur tend.
Calmez vos craintes, et cessez de vous livrer à de cruelles inquiétudes, vous vivrez mieux.
L'indécision, quand la conscience parle, est le pire de tous les maux.
La fortune ne change pas les mœurs, elle les démasque.
La femme qui peut rire de l'inquiétude, de la douleur d'un homme attaché à elle, ou ne l'aime plus, on s'est trompée quand elle a cru l'aimer.
On ne se sépare jamais sans payer son tribut de regrets et de larmes.
La raison contrarie le cœur, et ne le persuade pas.
Que le grand monde, que cette société brillante appelée la bonne compagnie, donne peu de satisfaction à ceux qui l'examinent ! Ce n'est ni le goût, ni le cœur, pas même l'espérance du plaisir qui rassemble ces êtres bizarres, nés pour posséder beaucoup, désirer davantage, et ne jouir de rien. Ils se cherchent sans s'aimer, se voient sans se plaire, et se perdent dans la foule sans se regretter. Qu'est-ce donc qui les unit ? L'égalité du rang, de la fortune, l'usage, l'ennui d'eux-mêmes, ce besoin de s'étourdir qu'ils sentent continuellement et qui semble attaché à la grandeur, aux richesses, à l'éclat, enfin à tous les biens que le ciel n'a pas également départis à toutes ses créatures.
La lumière qu'on nomme esprit se peint à mon imagination comme un flambeau ardent, qu'un coup de vent vient de souffler : il luit un peu dans l'ombre, et ne la dissipe qu'à demi : sa faible clarté suffit pour montrer qu'on marche sur le bord d'un précipice ; mais non pas pour faire apercevoir l'endroit glissant où le pied peut manquer. — On tombe, et, quand on a roulé jusqu'au fond, on a l'avantage de réfléchir et de se dire, tout froissé de sa chute, que si on avait un peu mieux vu, on ne serait pas là.
La punition n'est utile qu'autant qu'elle est décernée avec jugement.
Pardonner, c'est ne pas punir celui qui mérite une punition : le pardon est la rémission d'une peine méritée. La clémence, au contraire, en renvoyant les coupables, prononce qu'ils ne méritaient pas d'autre châtiment que celui qu'ils ont subi : elle est donc plus parfaite et plus honnête que le pardon.
Entre des amants brouillés, un reproche est le préliminaire d'un traité de paix.
Si votre mari vous délaisse, trop occupé de sa petite personne, prenez un amant.
Nous croyons plus volontiers les mensonges qui nous plaisent que les vérités qui nous déplaisent.
Le cœur des femmes est comme ces pays inconnus où l'on aborde sans y pénétrer.
Quand on est amoureux, un charme se répand sur tout ce qui nous environne : les objets changent à nos yeux ; ils deviennent plus riants, plus aimables ; en un mot, la nature s'embellit autour de nous.
Les yeux devinent bien souvent tout ce que la bouche va dire.
Je t'aime, je t'adore ; je t'aimai toujours. Si quelques qualités me distinguent du commun des hommes ; si je n'ai pas les vices, trop justement reprochés à la jeunesse ; si j'ai fui ces vils amusements dont l'attrait est si puissant sur elle, je dois l'exactitude de mes mœurs à l'ardeur de te plaire, au désir de te mériter, à l'espoir de t'obtenir : oui, depuis que je respire, tu est la femme élue par mon cœur.
Qui ne vit que pour soi dans l'isolement vit pour bien peu de chose.