Les citations de Victor Cherbuliez.

1 - Qui est Victor Cherbuliez ?

Photo / portrait de Victor Cherbuliez Biographie courte : Ecrivain, romancier, journaliste, auteur dramatique, académicien, essayiste et critique littéraire français d'origine suisse né le 19 juillet 1829 à Genève, Victor Cherbuliez, dont ses chroniques politiques étaient signées G. Valbert, est décédé le 1er juillet 1899 à Combs-la-Ville dans le département de la Seine-et-Marne à l'âge de 69 ans.

La famille de Cherbuliez :

Fils d'André Cherbuliez (1795-1874), pasteur, puis savant professeur à l'Académie de Genève, homme hébraïsant, helléniste et latiniste, et de Marie-Victoire-Izaline Bourrit (1795-1873), issue d'une famille huguenote cévenole réfugiée en Suisse, de leur union le 22 avril 1826 naît Charles Victor Cherbuliez le 19 juillet 1829 à Genève. Victor est le jeune frère de Sara (1827-1891), qui épousera le 1er septembre 1852, à Genève, Jacques-Laurent Karcher (1814-1898).

Deux oncles renommés : Antoine-Élisée Cherbuliez (1797-1869) économiste suisse, professeur de droit public et d'économie politique à l'Académie de Genève et École polytechnique fédérale de Zurich. Joël Cherbuliez (1806-1870) libraire à Genève et auteur d'articles de revues, de traductions.

Etudes et formation :

Après 3 ans à l'Académie de Genève, Victor Cherbuliez étudie à Paris (1849-1850), il découvre le sanskrit et la philosophie, suit le cours d'Eugène Burnouf et scrute avec opiniâtreté Hegel et Aristote. Il poursuit ses études en Allemagne, tout d'abord à Bonn (1850), puis les termine à Berlin (1851-1852).

Début de sa carrière à Paris :

Sur le retour d'un voyage en Orient, il tombe sous le charme de la Grèce et écrit Le Cheval de Phidias (1860). Ouvrage qui lui valut l'estime de Charles-Augustin Sainte-Beuve, et la protection de George Sand, qui le recommanda à François Buloz (1803-1877), un patron de presse français. En 1862, Victor commence à publier ses chroniques politiques dans la Revue des Deux Mondes - parfois sous le pseudonyme G. Valbert. Dans la même Revue paraît Le Comte Kostia (1863), dont le succès fut considérable et qui révéla au gros public le nom de M. Victor Cherbuliez, qui peut dorénavant vivre de sa plume. En 1873 il publie Meta Holdenis, un des chefs-d'oeuvre du roman moderne. En 1875, il s'installe à Paris au 17 rue Gay-Lussac, et se fait naturaliser, redevient français en 1879. Deux ans plus tard, il est élu à l'Académie française le 8 décembre 1881, et reçu par Ernest Renan le 25 mai 1882. Sachant lire dans toutes les langues de l'Europe, Victor Cherbuliez avait une érudition variée, vivante, passionnée. Il était persuadé de la solidarité de l'humanité. Il était un dévot de Jean-Jacques Rousseau et abondait en anecdotes sur François-Marie Arouet, dit Voltaire. Armand d'Artois (1847-1912), un critique littéraire, a écrit ces mots élogieux sur Victor : Ce qui distingue les romans de Cherbuliez, c'est la vérité psychologique, l'analyse morale des personnages, la portée philosophique du sujet, la subtilité de pénétration du conteur ainsi que son humour à la Laurence Sterne, habile à mettre en relief l'ironie des choses, la complexité des sentiments qui paraissent les plus simples, la difficulté de la vie.

Cherbuliez, et son mariage :

Le 25 avril 1856, Victor Cherbuliez épouse Charlotte Rochaix (1834-1894), employée de maison de ses parents. De leur union sont nés trois enfants : Laurence Lippmann (1857-1934), épouse de Gabriel Lippmann (1845-1921) lauréat du prix Nobel de physique de 1908. Puis Jean-Antoine Cherbuliez (1858-1928), et Ernest-Marie (1861-1899).

Décès et inhumation :

Le 24 octobre 1894, son épouse Charlotte décède, et cinq ans plus tard il perd son fils Ernest-Marie. La perte de ses êtres chers blesse douloureusement son coeur qui cesse brusquement de battre le 1er juillet 1899 à 69 ans dans sa propriété de Seine-et-Marne. Victor Cherbuliez a été inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.

Hommage de son ami Amiel :

Dans son journal intime le 5 avril 1864, Henri-Frédéric Amiel a écrit : Victor Cherbuliez comme le sphinx peut jouer de toutes les lyres et se joue de tout, avec une sérénité incroyable. J'ai lu pour la deuxième fois le Prince Vitale, avec admiration et presque éblouissement. Quelle richesse d'idées, de faits, de couleurs, quelle érudition, que de malice, d'esprit, de science et de talent, et quel irréprochable fini dans le style ; et quelle limpidité dans la profondeur ! L'auteur réunit tous les genres de mérite, de culture et d'habileté. On ne saurait être plus pénétrant, plus nuancé, et plus libre d'esprit que ce fascinateur ironique et caméléonien.

Ses distinctions :

Chevalier de la Légion d'honneur‎ (1870), Officier de la Légion d'honneur‎ (1892).

Ses principales oeuvres :

Le comte Kostia (1863), Paul Méré (1864), Le Roman d'une honnête femme (1865), L'Aventure de Ladislas Bolski (1865), Prosper Randoce (1867), Noirs et Rouges (1881), La Ferme du Choquard (1883), Olivier Maugant (1885), et Après fortune faite, un ouvrage publié en 1896. (Victor Cherbuliez sur Wikipédia)

2 - Les 274 pensées et citations de Victor Cherbuliez :

Les sociétés changent, les religions ne changent pas ; quand l'homme, fier de ses progrès, se trouve en désaccord avec ses antiques croyances, son Dieu lui semble arriéré, il le traite de traînard, il lui reproche de s'oublier dans la nuit du passé et le somme insolemment d'avancer une montre qui retarde.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Il ne tient qu'à un gourmand de se représenter le goût et le parfum d'une truffe que l'eau lui en vienne à la bouche.

Victor Cherbuliez - L'art et la nature (1892)

Mieux vaut garder ses biens que de les céder au rabais.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

Les interminables monologues des pédants distillent l'ennui.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

Les vrais fous ne sont pas ceux qu'on enferme mais ceux qui les gardent.

Victor Cherbuliez - Le secret du précepteur (1893)

Quand on ne peut pas la secouer, on tâche d'aimer sa chaîne.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Les difficultés sont le sel de la vie. Quand on les connait ou qu'on les devine, il faut en venir à bout.

Victor Cherbuliez - Noirs et rouges (1881)

C'est peut-être une idée chrétienne que les injustices se réparent par des aumônes, mais ce n'est pas la mienne : je n'accepte l'aumône de personne, et je me souviens des injustices.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Les mauvaises passions sont habiles à plaider le pour et le contre, à justifier l'injustice, à colorer le mal ! La conscience leur résiste quelque temps et les fait taire ; puis elle finit par écouter, elle hésite, elle se trouble, et de faiblesse en faiblesse elle déserte et passe à l'ennemi.

Victor Cherbuliez - L'aventure de Ladislas Bolski (1865)

Avoir un parâtre est toujours un grave inconvénient, il pourrait bien te chiper ton héritage. Veille au grain, mon petit vieux.

Victor Cherbuliez - Olivier Maugant (1885)

Un caractère qui est une harmonie, voilà la beauté ; une harmonie qui est un caractère, voilà la grâce.

Victor Cherbuliez - L'art et la nature (1892)

Je n'ai jamais su résister aux tentations de la chair, c'est mon péché mignon.

Victor Cherbuliez - Olivier Maugant (1885)

Le plus grand plaisir du médisant est de mystifier la moitié de son prochain.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Depuis la nuit des temps on se brouille, on se raccommode, ainsi va le monde !

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Les examens ne donnent pas l'expérience.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Il est des cas où il n'est pas aisé de croire aux serments d'amoureux ! Dans certaines âmes la fièvre d'amour est intermittente, hélas !

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Le présent ne nous suffit pas, l'avenir n'est pas à nous, pour étendre son être il est bon de s'intéresser à ce qui n'est plus.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Lorsqu'on a l'esprit bourgeois, on attache trop d'importance aux moindres détails des affaires et de la vie, et le détail, comme l'a dit Voltaire, est une vermine qui ronge les grands ouvrages.

Victor Cherbuliez - Les hommes et les choses du temps présent (1883)

Le premier caractère commun à tous les arts est d'être des sciences destinées uniquement à nous donner des plaisirs. Il n'en est aucun qui ne demande un pénible apprentissage, de longues et difficiles études et beaucoup de pratique ; on passe sa vie à les apprendre, on ne croit jamais les savoir.

Victor Cherbuliez - L'art et la nature (1892)

Mon amour est un feu dévorant pour les femmes qui s'y précipitent, et parmi toutes celles que j'ai le plus aimées il n'en est pas une qui a pu me parler de mariage sans me faire frémir.

Victor Cherbuliez - Les hommes et les choses du temps présent (1883)

Je t'aime parce que tu es admirablement belle, parce que tu es charmante, parce que tu es adorable, parce que tu as toutes les grâces, et qu'auprès de toi toute femme me paraît laide. Oui, je t'aime, je te donne pour jamais mon cœur, mon amour et ma vie.

Victor Cherbuliez - Les amours fragiles (1880)

Un rêve d'amour est quelque chose, mais l'amitié est un bien plus sûr, les tempêtes la respectent.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Il existe des endroits que la nature se réserve où elle entend que personne ne la dérange. La corneille y peut croasser à son aise, le vent peut y causer avec les trembles ; mais la voix de l'homme y détonne, elle n'a pas assez de mystère, elle inquiète la silencieuse mélancolie des choses.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Si les femmes qui ne font pas l'amour n'avaient pas le droit d'en entendre parler, que leur resterait-il ? Ne leur est-il pas agréable de se faire décrire des pays où elles n'iront jamais ? C'est une revanche qu'elles prennent sur leur vertu.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Il survient quelquefois dans la vie des circonstances si bizarres, si étranges, si imprévues, que le premier mouvement est de ne pas croire. On n'y est plus, on ne se reconnaît pas. On se dit : Où suis-je ? Est-ce bien moi ? — Et on se frotte les yeux pour se réveiller ; mais, pour se frotter les yeux, il faut avoir les mains libres, et c'est un bonheur que n'a pas tout le monde.

Victor Cherbuliez - Les amours fragiles (1880)

Les femmes qui ont fait une bêtise n'ont pas besoin d'en dire bien long ; si courtes que soient leurs excuses, il faut que les hommes s'en contentent.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Quand on a le goût de la tirade, on ne se peut passer d'un confident.

Victor Cherbuliez - Prosper Randoce (1867)

Entre amis, les confidences soulagent le cœur.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Je n'ai qu'un seul confident, un petit cahier où chaque soir, avant de m'endormir, j'écris ce que j'appelle pompeusement mes pensées du jour.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Le bon Dieu a décidé que les habiles auraient toujours raison des maladroits, et le premier degré de l'habileté, si tu veux le savoir, est de faire son profit des embarras des autres, le second est de les faire naître. Les prétendus honnêtes gens que j'ai connus n'étaient que des timides et des empêchés ; ils mouraient d'envie de tricher au jeu, mais ils ne savaient pas s'y prendre, et ce qui leur manquait c'était moins l'intention que le talent. Mais voilà, quand on a perdu la partie, on se console en se faisant des principes, et on les prêche, et on a de vertueuses indignations contre le gagnant, et on le dénonce à l'univers et on le traduit devant la conscience publique. Tout cela n'est que de la graine de niais. Je me suis toujours défié des hommes à principes ; je n'en ai jamais rencontré un seul qui fût bon à quelque chose.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Qui ne gagne pas assez finit par tricher.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

L'essentiel dans sa vie est de se rendre utile aux autres, aux idées et aux gens qu'on aime. La solitude, c'est le silence, c'est la nuit, c'est la mort avant la mort. Par instants mon cœur se fond dans ma poitrine, et je pleure. Ces larmes de douleur, que ne les ai-je recueillies ! Je voudrais les boire.

Victor Cherbuliez - L'aventure de Ladislas Bolski (1865)

Sans la sagesse les plus beaux desseins avortent au milieu même du succès.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Je crois avoir vu le bout des choses. Je me souviens de mes plaisirs, de mes passions, et je les méprise. Que ne puis-je respecter mes chagrins ! Mon seul mérite est de me juger et d'être mécontent de moi-même. Il n'y a de louable en moi que mon inquiétude ; je me reproche les langueurs de ma volonté, mon existence inutile et vide, et je me sens porté aux résolutions sérieuses, aux desseins austères.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Une femme peut supporter bien des choses. Elle peut se consoler d'une infidélité, se résigner à une trahison. Je ne suis pas bien exigeante ; je consens à vivre après avoir placé mon cœur en si bas lieu que je n'y puis songer sans rougir. Mes souvenirs, mes misères, j'accepte tout ; mais enfin il est des efforts impossibles, il est des insultes qu'on ne dévore pas. Cet homme, qu'il s'éloigne ! qu'il me fasse la grâce de ne plus exister pour moi !

Victor Cherbuliez - Prosper Randoce (1867)

On se quitte parfois comme on quitte une chemise sale.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

L'amour n'est pas seul à connaître la douleur des éternelles séparations. C'est un supplice de se croire condamné à ne plus revoir un visage qu'on hait et de rester avec la rougeur de son soufflet en désespérant de le rendre jamais.

Victor Cherbuliez - Olivier Maugant (1885)

Si un jour, ce qu'à Dieu ne plaise, on me condamne à me séparer de toi, je serai cruellement désœuvré.

Victor Cherbuliez - Olivier Maugant (1885)

Mourir sans avoir aimé, c'est mourir sans avoir vécu, et je veux vivre.

Victor Cherbuliez - Le secret du précepteur (1893)

Quelle différence entre la gaieté et la joie ? — Eh ! cela se comprend. La joie est une gaieté sérieuse. La joie sourit, la gaieté rit ; la joie se tait souvent, la gaieté parle.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

On est parfois gai pour ne pas être triste, comme ces cultivateurs qui allument des feux de joie dans leur champ pour le défendre contre la gelée.

Victor Cherbuliez - Miss Rovel (1875)

Pour ce qui est de mes opinions politiques, je vous déclarerai franchement que je n'en ai point. Suis-je aristocrate ou démocrate ? Je n'en sais rien. Je ne pense qu'avec mon cœur, et mon cœur n'est d'aucun parti.

Victor Cherbuliez - L'aventure de Ladislas Bolski (1865)

Les hommes qui ont fait de grandes choses, les hommes qui ont agité, remué, changé le monde, étaient tous de grands amoureux, avides et fiers de souffrir pour ce qu'ils aimaient.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Le monde entier est un vaste orchestre qui accompagne notre chanson et l'habille des plus magnifiques harmonies. Les choses ne sont plus des choses ; ce sont les témoins attendris de nos joies indéfinissables et des peines qui nous délectent. En quelque lieu que nous promenions nos rêves, nous sentons des regards qui tombent et s'arrêtent sur nous sans nous peser. Les étoiles sont des yeux d'or qui nous voient ; le ciel recueilli dans son repos est un silence infini qui nous écoute.

Victor Cherbuliez - L'art et la nature (1892)

L'amour véritable, cet amour qui seul est complet, il met tout en commun, les destinées comme les sentiments, seul aussi il sait allier la dignité à la passion, et il est d'autant plus avide de dévouement qu'il est plus jaloux de ses droits.

Victor Cherbuliez - Le roman d'une honnête femme (1865)

Un amour réciproque est la seule excuse valable d'une union disproportionnée.

Victor Cherbuliez - Le comte Kostia (1863)

Une vieillesse sans rides est plus affreuse qu'une statue sans rides.

Victor Cherbuliez - Le roman d'une honnête femme (1865)

Il est des visages tannés et ridés semblables à un vieux parchemin où la vie a tracé des sentences que personne ne sait déchiffrer.

Victor Cherbuliez - Olivier Maugant (1885)

Rien n'est parfois plus utile dans ce monde que les choses qui ont l'air de ne servir à rien.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Un père ne croit jamais que la moitié de ce que son fils lui dit et que le quart de ce que lui dit sa fille.

Victor Cherbuliez - La ferme du Choquard (1883)

Une jolie femme est une salade bien faite. Du moelleux et du haut goût, nous avons de l'un et de l'autre, et jamais le proverbe n'a dit plus vrai : Il y a de fines épices dans cette petite boite.

Victor Cherbuliez - La ferme du Choquard (1883)

Il y a dans ce monde beaucoup de jolies filles, et souvent, pour en trouver une, il suffit de traverser la largeur d'une route.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Quand on est amoureux d'une étoile, on ne regarde pas les vers luisants.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

Je suis bien le fils de mon père ; comme lui, je porte en moi deux âmes, deux imaginations, l'une amoureuse des grandes choses, l'autre affamée de jouissances, l'une qui rêve de hasards et d'héroïques entreprises, l'autre qu'un sourire de femme affole et qui trouve dans l'éclair d'une sensation de quoi faire le bonheur d'un dieu.

Victor Cherbuliez - L'aventure de Ladislas Bolski (1865)

Mon papa, la vie lui pétille dans les veines, et on ne peut le toucher sans qu'elle jaillisse en étincelles.

Victor Cherbuliez - L'aventure de Ladislas Bolski (1865)

Mon papa est à la fois mon idéal et mon camarade. Durant ses absences je ne vis qu'à moitié, j'attends son retour à la maison avec une fébrile impatience. Nous nous adorons l'un l'autre. Il me trouve charmant, je le trouve superbe. Ma mère prétend que nous formons à nous deux une société d'extase mutuelle. Sa prestance, ses airs de tête, ses attitudes de paladin, sa manière de relever le menton quand il rit, cette mousse de folie qui pétille dans ses yeux, le frémissement de ses narines, la frisure de sa moustache, ses étourdissantes cravates, je ne sais en vérité qu'admirer davantage.

Victor Cherbuliez - L'aventure de Ladislas Bolski (1865)

J'ai passé dix-huit années de ma vie comme dans un rêve. Mon épouse est une femme unique à ses grâces, à sa gaieté d'oiseau, elle joint un grand cœur, une loyauté à toute épreuve, et des vertus qu'on ne s'avise guère d'aller chercher ailleurs.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Je suis heureux, et mon bonheur me suit partout, d'autant plus cher à mon cœur qu'il est plus secret, douce lumière qui luit pour moi seul. Je pense à cette femme que j'aime, et je pardonne aux ennuyeux ; je murmure tout bas son nom, et la sottise me divertit ; je crois la voir passer devant moi, et tout fardeau me devient léger.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Ah ! c'est une belle et grande chose que l'amour ; il a de bien autres ailes que toutes les fourmis ailées ; il nous emporte, quand il veut, au séjour de l'éternelle lumière, et la lumière est une bonne nourriture pour l'âme : la vie, la force, la joie, elle donne tout, chère délicieuse dont on ne se rassasie point.

Victor Cherbuliez - Paule Méré (1864)

Les grands poètes sont les éternels médiateurs entre l'âme des choses et nos faibles cœurs d'argile et de limon.

Victor Cherbuliez - Le comte Kostia (1863)

Qui est faible comme un vermisseau bien souvent par le fort sa faiblesse n'est pas respectée.

Victor Cherbuliez - Le comte Kostia (1863)

À force d'y prendre peine, l'habitude de mettre tout à sa place et de faire tout en son temps devient une seconde nature.

Victor Cherbuliez - Le comte Kostia (1863)

La force c'est la santé, la santé c'est le calme, et le calme est le don précieux que fait à un cœur bien réglé une raison mûrie par la réflexion et l'étude. Exercez et nourrissez votre esprit, et un jour vous sentirez vos reins s'affermir et les langueurs de votre poitrine défaillante subitement ranimées par un souffle fécondant. Si vous refusiez à votre intelligence l'aliment qu'elle réclame pour ne pas dépérir et s'éteindre ; si vous vous obstiniez à ne vivre que par le cœur ; si à force de haïr et d'aimer vous oubliez de penser et de réfléchir, alors, je le crains, vous seriez condamné pour toujours à de stériles agitations, à ces fièvres qui consument l'âme et à l'incurable impuissance de la volonté.

Victor Cherbuliez - Le comte Kostia (1863)

La vie à deux, deux cœurs liés l'un à l'autre par l'amour véritable ! Ils partagent ensemble la bonne et la mauvaise fortune, et seule la mort pour rompre leurs nœuds !

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

La vie est un grand combat, et malheur à qui n'est pas taillé pour ce combat ! Il n'y a pas de principe plus sacré que le droit du plus fort, car dans ce monde il n'y a d'évident que la force, et la sélection est la loi de la société comme de la nature.

Victor Cherbuliez - Les amours fragiles (1880)

Dieu, qui veut le bonheur de ses créatures, a donné le chien à l'aveugle et le repentir à l'étourdi.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Le vrai bonheur est de passer auprès de la personne aimée des journées entières qui s'écoulent comme des minutes. Qu'elle me parle ou qu'elle se taise, sa présence me suffit ; je ne rêve rien au-delà.

Victor Cherbuliez - Prosper Randoce (1867)

Les grandes joies inespérées rendent un cœur défiant.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

L'homme n'est vraiment libre que lorsqu'il joue. Essayez en vain de soulever un rocher, vous vous sentez esclave ; qu'un enchantement centuple vos forces, et cette pierre qui vous résistait, vous la lancerez où il vous plaira ; vous avez reconquis votre liberté. C'est un miracle que notre imagination opère tous les jours. Le monde est une grande affaire, très épineuse, elle en fait un jeu.

Victor Cherbuliez - L'art et la nature (1892)

Il est bon de se fier à Dieu et de ne pas se fier aux hommes.

Victor Cherbuliez - L'Allemagne politique depuis la paix de Prague (1870)

On a beau ne pas se méfier, on ne se fie tout à fait qu'à soi-même.

Victor Cherbuliez - La revanche de Joseph Noirel (1882)

On cherche quelquefois à tuer sa pensée comme on tue une bête malfaisante.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Il y a en ce monde plus d'épines que de roses.

Victor Cherbuliez - Les amours fragiles (1880)

On voit des dévots qui se dédommagent de leurs agenouillements en exerçant un despotisme assez dur sur tout ce qui les approche.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Les demi-croyants ne valent pas mieux que les incrédules.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Il y a des sceptiques qui s'affligent de l'être.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

En amour comme en amitié, les trahisons ont un vilain visage.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Rien n'est plus égoïste que l'amitié des enfants, et rien n'est plus clairvoyant que leur égoïsme. Ils ont bientôt fait de tâter le pouls aux personnes qui les entourent, de savoir ce qu'ils en peuvent attendre. Leur jeune et ardente volonté ne voit en nous, tant que nous sommes, que des obstacles ou des jouets.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

À vouloir rapetisser ce qui est grand, on risque de ne rapetisser que soi-même.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Les jeunes ont la tête vive et chaude, ils sont sujets à s'abuser sur leurs sentiments. L'amitié et l'amour sont pourtant deux choses si différentes ! Une femme ne doit jamais épouser un ami intime, parce que c'est une manière de le perdre, et les amis sont bons à garder.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

La voix d'un fidèle ami est la plus harmonieuse de toutes les musiques.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

En général, lorsqu'on perd sa femme, on la retrouve !

Victor Cherbuliez - Les inconséquences de M. Drommel (1880)

L'amour, c'est un grand bien, aucun plaisir n'est comparable à certains chatouillements du cœur.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

L'amour est un choix et une préférence, rien d'autre.

Victor Cherbuliez - Le comte Kostia (1863)

Mon amour, tu es brune, mais belle comme la pudique violette, et je suis si épris de ton doux visage que je ne rougis pas d'être dans les fers d'une servante.

Victor Cherbuliez - Le prince Vitale (1864)

Il y a des injures inoubliables qui vous restent à jamais sur le cœur.

Victor Cherbuliez - La ferme du Choquard (1883)

Dans tout amour il y a quelqu'un qui aime davantage et quelqu'un qui est plus aimé.

Victor Cherbuliez - La ferme du Choquard (1883)

L'amour est fort peu de chose, on s'en passe très bien. On se moque souvent d'une amitié romanesque, mais l'amitié est le vrai roman, le seul où l'on n'ait jamais de mécompte.

Victor Cherbuliez - Une gageure (1890)

La culture contribue à élever l'esprit, à raffiner les mœurs.

Victor Cherbuliez - Le conclave de Léon XIII (1887)

Paris est trop grand, les petites gens comme moi y sentent leur petitesse plus qu'ailleurs ; sans être fou d'orgueil, on n'aime pas à passer à l'état d'atome.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

Quand je tiens la preuve pour faite, il n'y a pas à y revenir.

Victor Cherbuliez - Samuel Brohl et compagnie (1877)

Les chats, comme on sait, passent leur vie à se persuader tour à tour que leur queue n'est pas à eux, et ils la mordent, ou à se convaincre qu'elle est bien à eux, et ils lui témoignent les plus grands égards.

Victor Cherbuliez - Le fiancé de Mademoiselle Saint-Maur (1876)

Que ceux qui ont fait des folies les digèrent !

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

À tout péché miséricorde, ne soyons pas plus inexorables que Dieu.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Ce qui manque à certains hommes, c'est la faculté de vouloir et l'esprit de suite.

Victor Cherbuliez - Après fortune faite (1896)

Dans la rivalité entre deux partis qui s'épient, chacun profite des fautes de l'autre.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

L'artiste souvent oublie tout pour s'occuper de ce qui se passe dans les yeux d'un chat.

Victor Cherbuliez - L'art et la nature (1892)

Il n'y a pas tant d'inégalité qu'on le croit entre les hommes. Tous ne peuvent-ils pas aimer, penser et croire ? Et qu'importe le reste ?

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

Pour ceux qui s'aiment, il ne peut y avoir qu'une seule véritable peine au monde. Ce n'est ni l'absence, ni la séparation, ni la distance, ni les entraves, ni la mort même à laquelle l'amour survit. Non, la seule véritable peine, ce serait de ne plus s'aimer.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)

J'aime mieux rien que tout ce qui n'est pas ce que j'aime.

Victor Cherbuliez - Les pensées extraites de ses œuvres (1913)
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