Biographie courte : Dramaturge, diplomate, écrivain et poète suisse romand né le 16 août 1895 dans l'île grecque de Corfou, Abraham Albert Cohen, dit Albert Cohen est décédé à Genève le 17 octobre 1981. Issus d'une famille de fabricants de savon, Albert Cohen a fait ses études secondaires à Marseille et ses études universitaires à Genève. D'abord diplomate, militant sioniste jusqu'en 1944, il publie son premier roman en 1930, mais ce n'est qu'en 1968 qu'il connaît la consécration littéraire avec Belle du Seigneur qui lui a valu le grand prix du roman de l'Académie française et a mérité de figurer depuis 1986 dans la collection de La Pléiade. Pendant la guerre, Albert Cohen a été conseiller juridique du Comité Intergouvernemental pour les Réfugiés composé d'une vingtaine de gouvernements. En cette qualité, il fut notamment chargé de l'élaboration de l'accord international du 15 octobre 1946 relatif à la protection des réfugiés. Après la guerre et pendant quelques années, il est chargé de l'élaboration de l'accord international du 15 octobre 1946 portant sur le statut et la protection des réfugiés. En 1947, il est nommé directeur d'une des institutions spécialisées des Nations unies à Genève. Albert Cohen est mort à l'âge de 86 ans, le 17 octobre 1981, suite à des complications d'une pneumonie et repose au cimetière israélite de Veyrier près de Genève. Ses principales œuvres : Paroles juives (1921), Solal (1930), Mangeclous (1938), Le Livre de ma mère (1954), Ézéchiel (1956), Belle du Seigneur (1968), Les Valeureux (1969) et Ô vous, frères humains, un récit autobiographique publié en 1972. (Albert Cohen sur Wikipédia)
En ce terrible monde, la loi est de vaincre pour n'être pas vaincu.
Le monde est une énorme farce coupée de répits illusoires, de visions chimériques, d'espoirs infondés.
Si remplis de sanguin passé, les mots que j'écris ne me rendront pas ma mère morte.
Oui, les mots, ma patrie, les mots, ça console et ça venge ; mais ils ne me rendront pas ma mère.
Ils sont libres et indépendants, les connaisseurs de leur fin proche.
Dans la glace je me regarde et, si âgé que je sois, je considère l'enfant de ma mère, l'enfant que je suis en secret, l'enfant que je serai toujours. Et que m'importe de le dire, que m'importe ce ridicule d'un enfant à la tête chenue puisque je vais bientôt la rejoindre, ne plus être, ne plus y être, ne plus en être.
N'oublie pas de sourire : souris pour escroquer ton désespoir, souris pour continuer de vivre.
Ma mère n'avait pas de moi, mais un fils.
L'amour de ma mère est immortel.
Chaque jour apportez une joie à votre mère, c'est ce que je vous dis gravement du haut de mon deuil.
Soyez doux chaque jour avec votre mère ; aimez-la mieux que je n'ai su l'aimer.
Je ne supporte pas le masque d'amour ; il faut se lancer avec folie dans l'amour.
Pardonner de véritable pardon n'est pas obéir à un commandement de religion.
Il n'est pas bon que l'homme vive seul.
Il n'y a rien de plus grand que le saint mariage, alliance de deux humains unis.
Le saint amour, c'est le mariage.
Avoir de la douleur, c'est vivre, c'est en être, c'est y être encore.
Nous sommes le monstre d'humanité ; car nous avons déclaré combat à la nature.
La beauté est une promesse de ruine, la passion une promesse de satiété et d'oubli.
Les hommes n'aiment que la force qui est pouvoir de tuer.
En ce monde mortel, il n'est de grave que ce rapport tendre entre les hommes que l'on nomme Amour.
Rire, même sans sincérité, c'est commencer à trahir.
Chaque homme est seul et tous se fichent de tous, et nos douleurs sont une île déserte.
Frères humains et futurs cadavres, ayez pitié les uns des autres.
Tout ce que j'ai de bon, c'est à ma mère que je le dois.
Quand le vin du malheur est tiré, il faut le boire avec décence.
L'homme orgueilleux seul croit qu'il vivra toujours.
Jurer est une chose, tenir parole est une deuxième chose.
Les pauvres humains ont aussi besoin de sourire pendant un grand malheur solitaire.
Baiser, cette soudure de deux tubes digestifs.
Ma souffrance est ma vengeance contre moi-même.
Qu'on se plaît à taquiner ce qu'on aime !
Le sommeil a les avantages de la mort sans son petit inconvénient.
Pleurer sa mère, c'est pleurer son enfance.
On aime être ce qu'on n'est pas.
Ô curieuses pâleurs de mes amours défuntes.
L'amour du prochain réclame des poètes qui savent donner leur unique manteau.
Le malheur est le père du bonheur de demain.
Le vrai amour ce n'est pas de vivre avec une femme parce qu'on l'aime, mais de l'aimer parce qu'on vit avec elle.
La vieillesse est un décès par petits morceaux.
On n'arrive à rien dans la vie sans instruction.
Le génie, c'est avoir le cœur plein d'amour et l'œil méchant.
L'amitié, comme l'amour-passion et l'amour maternel, se double d'inquiétude.
Les fils ne savent pas que leurs mères sont mortelles.
Amours de nos mères, à nul autre pareil.