Je ne pense pas à l'avenir : il arrive si vite !
Le mariage est une tentative infructueuse pour transformer un événement fortuit en une chose durable.
Les gens sont comme les bicyclettes : ils ne gardent leur équilibre que tant qu'ils avancent.
Les enfants n'ont cure des expériences de leurs parents, et les nations ne tiennent pas compte de l'histoire. Les leçons difficiles, il faut toujours les réapprendre depuis le début.
Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible.
Le rôle essentiel du professeur est d'éveiller la joie de travailler et de connaître.
J'éprouve un profond regret à voir Dieu punir tant de ses enfants pour leurs nombreuses sottises, alors que lui seul en est responsable ; à mon sens, il n'y a que sa non-existence qui puisse l'excuser.
Ce qui donne son sens à l'existence personnelle, c'est la conviction que notre combat et notre action sont justes ; mais si cette conviction n'est pas tempérée par l'humour, on devient insupportable.
Si tu me trouves si répugnant, cherche-toi un petit ami qui corresponde mieux aux critères féminins. Mais moi, je continuerai à ne pas m'en soucier, ce qui a sûrement l'avantage de m'éviter d'être embêté par une foule d'idiots qui autrement viendraient me voir.
Si l'on démontre que ma théorie de la relativité est juste, l'Allemagne proclamera que je suis allemand et la France déclarera que je suis un citoyen du monde. Si l'on démontre que ma théorie est fausse, la France dira que je suis allemand et l'Allemagne déclarera que je suis juif.
Venant de moi, le moindre cui-cui devient un solo de trompette.
Je suis comme une vieille voiture esquintée : il y a partout des trucs qui comme une œuvre d'art clochent. Mais tant que je peux encore travailler, ça vaut la peine de vivre.
Tomber amoureux n'est sûrement pas la plus grosse bêtise que font les gens — mais ce n'est pas la gravitation qui en est responsable.
Je constate que, souvent, les gens les plus avides de pouvoir et les plus extrêmes sur le plan politique ne feraient pas de mal à une mouche dans leur vie privée.
Ce sont les gens qui me donnent le mal de mer, pas la mer ; mais je crains que la science n'ait pas encore trouvé de remède à cette maladie.
Je me suis vendu corps et âme à la science ; c'était une fuite du « je » et du « nous » vers le « il » impersonnel.
La science est une chose formidable si l'on n'est pas obligé d'en faire son gagne-pain. Il vaut mieux gagner sa vie grâce à un travail dont on est sûr d'être capable.
La populace est facile à conduire vers le mal et elle n'aime pas qu'on lui prêche la raison.
La plupart des gens deviennent toujours plus grognons avec les années.
Ce n'est pas le passé, dont il nous reste pourtant le vivant souvenir. Ce n'est pas le futur, dont nous avons le brûlant espoir. Le présent seul existe – mais, à l'instant même, il disparaît, emporté par le néant. Ainsi la vie n'est qu'un souvenir, un espoir, un point.
La véritable valeur d'un homme est déterminée en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer de l'ego.
Il n'existe pas d'autre éducation intelligente que d'être soi-même un exemple.
En nos temps troublés et angoissés il est difficile de trouver de la joie dans les êtres humains et dans le cours des événements humains.
Bien que je sois maintenant un vieux schnock, je travaille toujours beaucoup et je refuse toujours de croire que Dieu joue aux dés.
La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information.
Si Dieu avait été content des systèmes inertes, il n'aurait pas créé la gravitation.
La connerie humaine est aussi infinie que le cosmos, encore que pour le cosmos, je n'en suis pas si sûr.
L'enseignement devrait être ainsi : celui qui le reçoit le recueille comme un don inestimable mais jamais comme une contrainte pénible.
Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits.
Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut être soi-même un mouton.
Des flèches de haine ont été lancées contre moi, mais elles ne m'ont jamais touché, parce qu'elles appartenaient en quelque sorte à un autre monde, avec lequel je n'ai absolument aucun rapport.
L'amer et le doux viennent de l'extérieur, le difficile vient de l'intérieur, de nos propres efforts.
Éveiller et renforcer le plaisir de travailler chez le jeune homme est la tâche la plus importante pour les éducateurs. Seule une telle base conduit au bonheur de posséder l'un de ces biens les plus précieux du monde : la connaissance ou l'habileté artistique.
Il faut se garder d'inculquer au jeune homme l'idée que le succès est le but de la vie, car un homme qui a du succès reçoit ordinairement, de ses semblables, une part incomparablement plus grande que celle qui correspond aux services qu'il a pu leur rendre.
Le motif le plus important du travail à l'école, à l'université, dans la vie, est le plaisir de travailler et d'obtenir, de ce fait, des résultats qui serviront à la communauté.
La valeur d'un homme réside dans ce qu'il donne et non pas dans ce qu'il est capable de recevoir.
Un homme qui n'est plus capable de s'émerveiller a pratiquement cessé de vivre.
La joie de regarder et de comprendre est le plus beau cadeau de la nature.
C'est un véritable miracle de voir que les méthodes modernes d'instruction n'ont pas encore entièrement étouffé la saine curiosité intellectuelle ; cette petite plante délicate, en plus d'un encouragement, a surtout besoin de liberté ; sans quoi elle s'étiole et ne manque pas de périr.
Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé.
La distinction entre le passé, le présent, le futur n'est qu'une illusion, aussi tenace soit-elle.
Que chacun raisonne en son âme et conscience.
Peu d'êtres sont capables d'exprimer posément une opinion différente des préjugés de leur milieu. La plupart des êtres sont mêmes incapables d'arriver à formuler de telles opinions.
Le mot progrès n'aura aucun sens tant qu'il y aura des enfants malheureux.
Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito.
Les amères leçons du passé doivent être réapprises sans cesse.
Pour châtier mon mépris de l'autorité, le destin a fait de moi une autorité.
Je connais lucidement et sans arrière-pensée les frontières de la communication et de l'harmonie entre moi et les autres hommes. J'ai perdu ainsi de la naïveté ou de l'innocence mais j'ai gagné mon indépendance. Je ne fonde plus une opinion, une habitude ou un jugement sur autrui. J'ai expérimenté l'homme. Il est inconsistant.
La science sans la religion est boiteuse, la religion sans la science est aveugle.
Tomber amoureux n'est pas du tout la chose la plus stupide que font les gens, mais la gravitation ne peut en être tenue pour responsable.
Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine.
Le temple de la science serait bien vide si on en retirait tous ceux qui ne font pas véritablement de la science.
L'effort d'unir sagesse et pouvoir aboutit rarement et seulement très brièvement.
Les grands esprits ont toujours rencontré l'opposition violente des esprits médiocres.
Un problème sans solution est un problème mal posé.
Qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais tenté d'innover.
La politique, c'est éphémère, mais une équation est éternelle.
Le nationalisme est une maladie infantile ; c'est la rougeole de l'humanité.
Rare sont ceux qui regardent avec leurs propres yeux, et qui éprouvent avec leur propre sensibilité.
La bureaucratie réalise la mort de toute action.
Le culte de la personnalité reste à mes yeux toujours injustifié.
La possession de merveilleux moyens de production n'a pas apporté la liberté, mais le souci et la famine.
Un estomac creux n'est pas un bon conseiller politique.
Mon idéal politique est l'idéal démocratique.
Nous aurons le destin que nous aurons mérité.
L'imagination est plus importante que le savoir.
Rien n'est plus proche du vrai que le faux.
La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le mystère des choses.
Se sacrifier au service de la vie équivaut à une grâce.
La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.
Les sentiments et les aspirations sont le moteur de toutes les entreprises et créations humaines, aussi sublimes qu'elles puissent paraître.