L'homme veut toujours espérer. Même quand il est convaincu qu'il est désespéré.
Le bonheur est d'autant plus grand qu'il est moins ressenti.
L'histoire de l'humanité n'est qu'un long bâillement d'ennui.
Les amitiés ne se choisissent pas au hasard mais en fonction des passions qui nous dominent.
Quand on n'est pas sincère il faut faire semblant, à force de faire semblant on finit par croire ; c'est le principe de toute foi.
Autant je remonte les années dans ma mémoire, autant je me souviens avoir toujours souffert d'ennui.
Je dors peu et sans rêves. Je voudrais dormir beaucoup et rêver toujours afin que la veille si vide et noire se mue pour moi en sommeil, et le sommeil si plein de rêves en veille.
Solitude, maladie, absence de scolarité, tout a contribué à faire de moi un enfant timide, maladivement timide. Je vivais dans le rêve, je « fantastiquais » à longueur de journée ; à force d'irréalité, je devins complètement incapable de rapports avec les autres.
La lecture permet d'endormir la douleur, d'exorciser le mal.
Il doit y avoir une certaine aversion envers mon œuvre : en d'autres termes, je n'ai pas de sympathie ni pour mon aspect reflété par mon miroir, ni pour mon œuvre, je n'aime pas être tel que je suis, je n'aime pas écrire comme j'écris.
Quand un critique dit du bien d'un de mes livres ou une femme de moi je suis surpris, et j'ai l'impression d'être un voleur loué par ses victimes.
Il vaut mieux naître imparfait et devenir, au long des jours, sinon parfait, du moins meilleur, plutôt que de naître parfait et d'être contraint d'abandonner cette perfection éphémère pour l'imperfection de l'expérience et de la vie.
Je ne veux plus vivre dans un monde tel que celui-ci où les braves gens et les femmes honnêtes ne comptent plus et où les gredins font la loi. La vie n'a plus de sens, mieux vaut mourir.
Vivre dans l'attente d'une belle chose, c'est vivre avec plus de force et de vérité que lorsqu'on n'a rien à attendre.
Faire la guerre veut dire tuer et piller ; le même homme qui en temps de paix, pour tout l'or du monde, ne ferait de mal à personne, retrouve, en temps de guerre, ce vieil instinct du meurtre et du pillage qui est au fond de tous les hommes ! Et il le retrouve parce qu'on l'y encourage, qu'on le persuade même que cet instinct est bon et qu'en vrai soldat il doit le suivre.
Plus on est envahi par le doute, plus on s’attache à une fausse lucidité d’esprit avec l’espoir d’éclaircir par le raisonnement ce que le sentiment a rendu trouble et obscur.
Les choses dont on ne peut parler, il vaut mieux les taire.
J'ai raté la seule vie qu'il m'ait été concédé de vivre.
Qu'est-ce que vivre ? C'est rester seul toujours et être connu de millions de personnes ou être entouré et ignoré de tout le monde ? C'est la vulgarité de l'intelligence ou bien l'élégance de la stupidité ? J'ai aimé la raison mais j'ai découvert qu'elle n'avait pas de mamelles de sorte qu'on ne peut rien téter.
Il n'y a plus de place en ce monde que pour les malins, la niaiserie est un luxe qu'on ne peut plus se permettre. Et il faut devenir, encore plus malin, extrêmement malin, car notre époque est dangereuse : À qui donne un doigt, on prend le bras.
L'avenir ne nous pardonne jamais les erreurs du passé.
L'homme sans cesse évolue, et invente ses propres faiblesses. Qu'il transcende avec son imaginaire. Qui supplante dès lors ses besoins. Celui de toujours aller de plus en plus loin.
La joie trouve rarement le chemin dans la perpétuité.
L'argent, en soi, n'est rien : un pur symbole de la valeur, un moyen d'échange économique. Cependant il affecte presque toujours négativement tous les rapports où il entre en jeu. Il est le catalyseur du mal.
Pour être humble, il faut aimer. Il faut avoir une sympathie diffuse, physiologique pour les choses et les êtres.
Aimer, c'est ne pas être deux mais ne faire qu'un.
Mieux vaut un âne vivant qu'un professeur mort.
Il est plus difficile de ne pas jalouser un ami heureux que d'être généreux envers un ami dans le malheur.
Pour gagner de l'argent, il faut un don, mais pour le dépenser, il faut une culture.
Les sentiments intenses ont ceci de bon qu’ils nous font passer à l’action en toute spontanéité, sans le concours de notre volonté, presque inconsciemment.
L'amour est certainement et avant tout un sentiment ; mais aussi une ineffable et quasi spirituelle communion des corps.
L'amour-propre est une curieuse bête, qui peut dormir sous les coups les plus cruels et puis s'éveille, blessé à mort, par une simple égratignure.
Si le mépris offense et déplaît plus que la haine, l'estime est plus douce que la bienveillance.
L'argent est le meilleur et le plus sûr des appuis.
Un mal indéfini provoque des inquiétudes parce qu'au fond on espère jusqu'au bout qu'il n'est pas réel ; un mal certain inspire pendant quelque temps une morne tranquillité.
Il y a dans l'amour une grande capacité non seulement d'illusion, mais encore d'oubli.
L'homme veut toujours espérer même lorsqu'il est convaincu qu'il n'y a plus d'espoir.
En matière d'argent, on ne peut se fier à personne.
Plutôt l'œuf aujourd'hui que la poule demain.
Il y a deux catégories de gens dans ce bas monde : les niais et les malins et, que je sache, personne n'a envie d'appartenir à la première catégorie. Le tout est de savoir certaines choses et d'avoir l'œil bien ouvert. Les gobe-mouches sont ceux qui croient aux balivernes des journaux.
On peut tout prévoir, sauf le sentiment que pourra vous inspirer ce qu'on a prévu.
Les mères ne sont jamais d'accord avec les hommes qui plaisent à leurs filles.
Diriger consiste en grande partie à savoir se servir astucieusement des autres.
Plus on est heureux, et moins on prête attention à son bonheur.
Le mal c'est la destruction de la vie, c'est tout ce qui nous pousse vers la mort.
Une femme doit rester fidèle à son mari quoi qu'il advienne.
L'éros est une force dangereuse qu'il vaut mieux apaiser par des actions propitiatoires.