Je t'aime de tout mon être, et si j'avais plusieurs êtres, je t'aimerais de tous ! Embrasse-moi, étreins-moi, étouffe-moi, je veux m'enivrer de ton haleine embaumée. Je t'aime.
Principes sans esprit, papillon sans ailes !
Le vrai poète parle toutes les langues de la nature et en ressent tous les sentiments. Il caresse la fleur, embrasse des arbres, rêve avec les étoiles, baise les joues des herbes et cause avec un papillon. Et toutes ces créatures lui confient leurs secrets de cœur, chacune dans sa langue propre, que le poète seul comprend.
La fleur, quand elle ne réjouit plus l'homme par sa couleur et son parfum, fanée, morte, lui sert encore de médecine et guérit ses maux.
Le coucher du soleil ressemble à son lever. Ainsi la mort et la naissance, et la renaissance.
Nombre de femmes chuchotent à l'oreille de la sainte Vierge la prière suivante : Sainte Vierge, toi qui as conçu sans péché, fais-moi pécher sans concevoir.
Autrefois on encensait les femmes, maintenant on les enfume.
Le cœur est comme une meule en mouvement, s'il n'a rien à moudre, il se broie lui-même.
Si les bœufs qu'on engraisse pour la boucherie pouvaient parler, ils diraient : On nous gâte, on nous aime bien !
Les nez tordus sont des esprits faux.
Souvent le médecin est la seule médecine qui puisse guérir une femme.
Quand la mort nous envoie son frère, le sommeil, le ciel nous envoie son fils, le rêve !
Pour l'athée, le monde est un cadavre qui marche, et la société un courant de vif-argent sans cohésion, des millions d'individus qui sautillent, pétillent et frétillent sans centre ni rayons. L'univers, pour l'athée, c'est le Masque de fer de l'éternité.
L'esprit, comme le sel, est un assaisonnement, mais ce n'est pas une nourriture. La pensée seule nourrit l'âme !
Que d'hommes à la tête d'argile et aux pieds d'or !
Les épis vides tiennent haut la tête. Les épis pleins la courbent. Il en est de même des hommes !
Si tu es rapide au festin et lent à la course, mange avec tes pieds et cours avec ta bouche !
On brûle toujours la barbe à quelqu'un avec le flambeau de la vérité.
Il est des écrivains routiniers qui écrivent avec un crayon. Le crayon ne marque plus et ils écrivent toujours !
L'amour qui ne vient que par les yeux s'y noie dans des torrents de larmes.
La femme, c'est la beauté humaine revue, corrigée et illustrée.
Comme la pluie, plus un ami est rare, plus il est désiré !
L'historien est un prophète dont le visage est tourné vers le passé ! Le prophète est un historien dont l'œil est tourné vers l'avenir.
Vouloir consulter les hommes vicieux pour un acte de devoir, autant consulter les grenouilles quand on veut dessécher un marais !
L'homme qui pense est un cierge allumé. À mesure qu'il éclaire, il se consume.
Je ne suis pas assez effronté pour être modeste.
Sans esprit, l'amour n'aurait ni passé ni futur. Et sans futur ni passé, le présent n'existe pas, car le présent n'est qu'un passé qui devient continuellement futur.
L'esprit est à la vérité du principe ce qu'est l'huile aux roues fer.
Le principe de l'amour poussé à l'excès, sans la raison de l'esprit, entraîne à des crimes que la haine intelligente évitera sagement.
Trois choses ne sont jamais rassasiées : l'enfer, la pitié, et la miséricorde.
Ni la richesse, ni la pauvreté ne sont dans le métier, tout est dans l'ouvrier.
Si j'étais un ange, je me vouerais à ton bonheur, car je t'aime, et si j'étais reine, tu serais roi.
Là est la grandeur de la femme chrétienne : elle exige d'un homme qu'il sache souffrir, mourir, s'il le faut, pour l'honneur, la gloire, la justice, la liberté, absolument comme son Dieu est mort pour les hommes ! Une femme ordinaire, sans être pour cela une âme dégradée, féliciterait son mari d'avoir pris la fuite dans une bataille, pour venir l'embrasser et apporter la becquée à ses petits.
Ma mère, m'élevant seule, succombant sous le fardeau, n'avait ni l'humeur ni le temps de me dire des douceurs, et de fait, je ne me rappelle pas avoir été embrassé par elle.
Je le crache comme de la drogue quand ce cafard m'embrasse.
Je t'aime tant, te l'ai-je dit ? Voleur de mon âme, bandit ! Oui, je t'aime et je te le dis. Toi, ma joie, ma beauté et mon paradis, prends ma vie, elle t'est vouée. C'est en ton cœur qu'elle est nouée.
Je ne sais pas où je mourrai ni quand, cela m'est parfaitement égal. En attendant, je suis heureux comme un pierrot dans le chènevis. Je me porte comme Apollon, et je gagne ma vie.
Tout ce qui existe est un composé de contrastes. Il n'est pas de mot sans voyelles et consonnes, pas de musique sans notes aiguës et graves. Le jour est un composé de lumière et d'ombre, la nuit de ténèbres et d'étoiles, le nombre est un mélange de pair et d'impair. La différence des caractères est dans le degré de ces contrastes. Quant à moi, je passe du calme le plus profond à l'agitation la plus véhémente, du comique au tragique, de l'abattement le plus absolu aux espérances les plus joyeuses.
L'amour de deux mortels, c'est un rien dans l'immensité.
Tout homme parle trois langues. Il se sert tantôt de l'une, tantôt de l'autre, tantôt de toutes les trois, pour exprimer ou pour dissimuler sa pensée. C'est d'abord la langue parlée, la plus trompeuse de toutes. Puis vient en second lieu le regard, qui constitue un langage à part. Puis enfin le geste. Il n'existe point de grammaire ou de dictionnaire pour la langue des regards et des gestes ; elle est comprise sans être apprise. Mais quand un homme ment ou fait une mauvaise action, ces trois langues ne s'accordent plus, et il faut une longue étude aux fripons et aux imposteurs pour harmoniser leurs regards et leurs gestes avec leurs mensonges et leurs flatteries.
En France presque tous les mariages d'amour tournent au tragique, ou pour le moins tournent court à la séparation de corps. Un jeune homme rencontre une jeune fille ; elle lui plaît ; il lui parle à la dérobée et lui dit qu'il l'aime. Les jeunes gens croient, en effet, s’aimer avec passion et ne pouvoir vivre l'un sans l'autre. Ils se voient pourtant rarement seuls, et ils n'ont pas le temps d'étudier leur caractère, leurs goûts, leurs défauts, car personne n'est sans défaut. Parfois les parents s'opposent à cette union : alors les jeunes gens, foulant aux pieds toute raison, tout respect, déclarent vouloir mourir plutôt que d'attendre. Or, s'ils avaient un brin de raison, s'ils pouvaient vaincre la matière au profit de l'âme, non seulement ils respecteraient la volonté des parents, mais ils chercheraient à les persuader par un amour pur, constant, par une patience à toute épreuve ; car rien ne résiste à un amour véritable, pas même un père. Le temps, remède de tout, est aussi la pierre de touche de tout. Un amour qui n'a pas subi l'épreuve du temps n'est pas de bon aloi. C'est souvent une vilaine passion, un sentiment de satisfaction sensuelle, indigne d'un homme et d'une femme.
Les sots courent après ces femmes qui à chaque sottise qu'ils font, à chaque inconvenance, à chaque grivoiserie qu'ils débitent, grivoiserie qu'ils ont lue dans des journaux faits exprès pour eux, les proclament charmants, spirituels, irrésistibles, tout en leur soutirant leur argent.
Le vice est inévitable dans une société civilisée, à moins qu'on ne parvienne à abolir la richesse et la pauvreté, ce qui serait un immense bien.
Ma fille, il n'y a dans toute la création rien de plus beau, de plus méritoire, de plus sacré qu'une femme intelligente qui, domptant sa nature ardente, brûlante, dévorante, écrasant le serpent de la convoitise, restant sourde à toutes les tentations du luxe et du plaisir, ne vit que pour l'idéal de la vertu, et s'élève au- dessus de la foule, au-dessus de l'homme, au-dessus de son mari, par l'accomplissement de son devoir d'épouse et de mère !
Ma fille, si belle que tu sois, ta beauté n'est qu'un reflet, ta jeunesse qu'une matinée : tout cela s'enfuit comme une nuée blanche. Mais la vertu dure non seulement pendant la vie, mais encore au-delà de la tombe ! Sois vertueuse !
Ma fille, pour jouir de tes droits de femme et d'épouse, il faut d'abord que tu en remplisses les devoirs. Parfois on accomplit son devoir sans que le droit en jaillisse tout de suite, mais jamais le droit n'existe de soi ! De même l'arbre ne produit pas toujours du fruit, il y a des orages, des grêles qui en détruisent les fleurs, mais sans arbre point de fruit possible ! Si donc tu comptes goûter le doux fruit des droits d'épouse, de femme et de mère, plante d'abord l'arbre du devoir. Sois toujours fidèle à l'homme auquel tu as promis ton amour.
Tout le monde parle toujours exclusivement de ses droits, comme si le droit était chose abstraite et indépendante du devoir. Or, la société, depuis le pâtre jusqu'au roi, n'existe que par le devoir et le sacrifice, et que tout droit jaillit d'un devoir accompli.
L'homme dans la vie terrestre n'est que la chenille de lui-même. La mort lui donne des ailes de papillon ! La mort, ne pouvant être qu'un bien, étant universelle, n'est pas le contraire de la vie, mais de la naissance. C'est forcément, logiquement, une transition, une transformation, une évolution nécessaire, supérieure.
Se marier, pour une jeune fille et un jeune homme, c'est l'acte le plus important de la vie, plus important que la naissance et la mort ; car il décide du bonheur ou du malheur, non seulement de la femme, non seulement de l'homme, mais de toute une famille.
L'enfant ne se contente nullement d'une mère. Il lui faut un père. La nature exige absolument cette trinité de famille et la légitimité de la naissance est loin d'être un préjugé.
Ce n'est pas par l'amour que la femme dompte et subjugue l'homme, mais par la vertu. Souvent l'amour de la femme, par sa nature ombrageuse et exigeante, impose au mari trop de sacrifices de temps et de forces. Mais la vertu enchaine son âme, captive son esprit et sert de doux oreiller à ses velléités de liberté.
Une femme infidèle n'est et ne saurait jamais être mère, elle sacrifierait tôt ou tard son enfant à ses amants. Pour être mère, il faut d'abord être épouse ou digne de l'être, c'est-à-dire, fidèle au père de l'enfant.
La santé est la seule beauté réelle du corps, de même que la raison est l'unique santé de l'âme.
La plupart des femmes dépensent leur jeunesse et gaspillent leur bonheur pour acquérir cette science de la vie qui n'est autre chose que la connaissance de soi-même.
Une femme accomplie est une âme d'homme dans un corps féminin.
Un homme supérieur est une âme de femme dans un corps masculin !