Les 51 pensées et citations d'Alexis de Tocqueville :
La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l'heure exquise qui fait accepter toutes les autres.
L'école de la vie n'a point de vacances.
La vie n'est pas un but, mais un moyen.
La vie n'est qu'un outil qu'il faut évidemment faire de son mieux pour entretenir propre et en bon état, mais cet outil n'a de valeur que si on l'emploie à quelque besogne.
La vie se boit comme le vin, et comme le vin aussi, elle grise les uns et réconforte les autres.
Mieux vaut encore casser des pierres pour quinze sous par jour que rester les bras croisés.
Je préfère vivre sous mon ciel normand tantôt si tristement doux, tantôt si orageux et si terrible, que de respirer l'air le plus embaumé de l'univers sur les bords de la mer la plus bleue et la plus tranquille.
Je n'aurais jamais pu m'imaginer le prix qu'a la parole avant d'en avoir perdu l'usage.
Il n'y a rien de plus sujet à erreur que l'opinion commune. Un bon observateur isolé a en réalité plus de poids sur mon esprit que mille témoignages superficiels ou intéressés de gens qui se répètent les uns les autres.
L'instruction éclaire l'esprit ; l'éducation règle les mœurs.
Quand le passé n'éclaire pas l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres.
Il ne faut jamais affliger les meilleurs amis qu'on ait dans ce monde, ils sont si rares.
Plus je vis et plus je m'aperçois qu'après les véritables affections, le premier bien de ce monde est tout grossièrement la santé.
La plus grande maladie qui menace un peuple organisé comme le nôtre, c'est l'abaissement de l'esprit, l'anéantissement graduel des mœurs, la médiocrité des goûts. C'est de ce côté que sont les grands dangers de l'avenir.
Le sort du monde est livré aux passions aveugles des hommes.
Il faut oublier nos misères du chemin et marcher fermement, les yeux attachés sur le but.
L'expérience me montre chaque jour que ce monde n'est plein que de probabilités et d'à-peu-près, et cependant je sens croître indéfiniment au fond de mon âme le goût du certain et du complet. Je m'acharne à la poursuite d'une ombre vaine qui m'échappe tous les jours, et que je ne puis me consoler de ne pas saisir.
Je travaille souvent avec passion, mais bien rarement avec plaisir.
Il n'est pas toujours besoin de marteau contre des édifices mal construits, un coup de vent peut suffire.
Plus j'avance dans la vie et plus je me sens convaincu que le bon choix d'une compagne importe non seulement au bonheur intérieur et à la tranquillité de l'existence, mais influe encore singulièrement sur toutes les actions de l'homme extérieur. Quand tous les jours, en rentrant chez soi, on y retrouve l'élévation de cœur, la sincérité des sentiments, la pureté des motifs et l'énergie du bien, la santé de l'âme se fortifie chaque jour dans celle atmosphère domestique ; et l'on se trouve toujours plus fort, quand il faut aller se mêler à toutes les petites et mauvaises passions du monde.
Pour devancer les hommes de ce temps-ci, il faut oser ce qu'ils n'oseraient pas.
Il ne faut pas laisser aller une idée avant de l'avoir mise dans tout son lustre, et ce lustre c'est la clarté, la simplicité, la concision, la pureté et la plénitude de l'expression ; ce qui fait enfin que ce qu'on dit, c'est précisément ce qu'on a voulu dire.
Il faut songer d'abord à bien faire, et laisser venir la gloire après.
Une des choses les plus rares de ce monde, un ménage simple et uni, où les goûts et les idées se confondent aussi naturellement que les affections.
Il y a toujours tant de gens prêts à vous apprendre les mauvaises nouvelles qu'on est sûr que la concurrence ne manquera jamais. Les intéressés venant à manquer, au besoin les indifférents se chargeraient de les remplacer.
Il n'y a rien de plus triste que ceux qui rient bien fort.
Un homme qui viole un serment fait sur la Bible ne mérite aucun pardon. Le grand point est de ne pas jurer. Car la chose faite, de gré ou de force, on est un homme ruiné ou mort.
L'homme qui pense trop est un animal qui ne digère pas.
Pour se bien porter, il faut d'abord manger du maïs et du cochon, dîner peu, beaucoup, point du tout suivant l'occasion, coucher sur le plancher et dormir tout habillé ; passer, en huit jours, du froid à la chaleur et de la chaleur au froid ; ne point penser surtout, c'est là le point capital ; s'enfoncer dans la matière le plus possible ; ressembler, si faire se peut, à une huître.
Le peuple conquis perd peu à peu ses mœurs, sa langue, son caractère national.
L'expérience m'a appris qu'à tout prendre il vaut mieux risquer d'entrer vite et avec vigueur dans une mauvaise voie que de demeurer dans l'incertitude ou d'agir faiblement.
L'homme ne doit jamais agir parce qu'il n’est jamais sûr de rien ? Ce n'est pas là ma doctrine. Lorsque j'ai une détermination à prendre, je pèse avec grand soin le pour et le contre, et au lieu de me désespérer de ne pas pouvoir arriver à une conviction complète, je marche vers le but qui me paraît le plus probable, et j'y marche comme si je ne doutais pas.
La recherche du bonheur parfait est un effort vers l'impossible.
On ne s'habitue pas à l'idée de voir disparaître subitement le soutien de son enfance, l'ami de toute sa vie. Il est peut-être heureux d'avoir cessé de vivre dans les circonstances où nous vivons. Il est parti pour un monde meilleur, nous laissant tous sinon heureux, du moins encore tranquilles.
Quand le cœur est en proie à un vif chagrin des paroles d'amitié font du bien à entendre.
Il n'y a presque pas d'hommes qui aient été continuellement malheureux ; il n'y en a pas qui soient continuellement heureux. La vie n'est donc ni une excellente ni une très mauvaise chose, mais, passez-moi l'expression, une chose médiocre participant des deux.
Il ne faut de la vie ni trop en attendre, ni trop en craindre, mais tâcher de la voir telle qu'elle est sans dégoût ni enthousiasme, comme un fait inévitable, qu'on n'a pas produit, qu'on ne fera pas cesser, et qu'il s'agit surtout de rendre supportable.
Il se mêle dans l'amitié fraternelle quelque chose d'égoïste, on finit par confondre si bien son propre intérêt et celui de ses frères, qu'on a ensuite toutes les peines du monde à s'y reconnaître.
Qui ne retourne pas sa langue sept fois avant de parler, comme le conseille le sage, peut se trouver fort embarrassé.
Ce n'est vivre qu'à moitié que de vivre loin de tous ceux qu'on aime.
Il n'y a pas d'homme, à quelque échelon qu'il se trouve dans la société, qui ne puisse nous apprendre quelque chose.
Le temps semble nous glisser dans les mains avec une rapidité effrayante.
Si loin l'un de l'autre, dans une lettre on peut encore parler, mais on ne peut plus causer.
Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle-même est fait pour servir.
Ce que le vulgaire appelle du temps perdu est bien souvent du temps gagné.
L'obligation en pleine mer de vivre les uns sur les autres et de se voir toujours entre les deux yeux établit un sans-gêne et une liberté dont on n'a pas d'idée sur la terre ferme. Sur un vaisseau, chacun agit au milieu de la foule comme s'il était seul.
La fermeté de la conviction fait la grandeur de la conduite.
Il faut dans la vie s'appliquer à être quelqu'un et non pas seulement à devenir quelque chose.
En mer, au grand large, si l'on ne veut se battre, il faut être les meilleurs amis du monde.
La vie n'est ni un plaisir ni une douleur, c'est une affaire grave dont nous sommes chargés, et dont notre devoir est de nous acquitter le mieux possible.
L'esclavage déshonore le travail ; il introduit l'oisiveté dans la société, et avec elle l'ignorance et l'orgueil, la pauvreté et le luxe. Il énerve les forces de l'intelligence et endort l'activité humaine.