Français, j'ai mes défauts, ils sont connus, je ne les nie pas. Mais n'oublions pas les autres, je les ai aussi. C'est même la grande variété de mes défauts qui m'empêche d'être mauvais.
Je suis égoïste, vaniteux, servile, cocardier, incivique, inapte aux grandes affaires, hargneux, indiscipliné, bavard, intempérant, je ne sors de chez moi que pour courir après la gloire, qui me fuit, houspiller le gouvernement ou promener mon chien ; je dévore les grenouilles, et mes hontes en même temps, car j'appartiens au peuple le plus rossé et souvent le plus déculotté de la terre. Excusez-moi !
La culture, c'est l'esprit moins le feu. Je ne suis pas Goebbels, je ne sors pas mon revolver quand on parle d'elle, mais je sors de mes gonds quand on lui donne une signification spirituelle qu'elle n'a pas.
Le parti communiste, quand il est au pouvoir, a une manière tout à fait géniale de résoudre tous les problèmes : il en interdit l'énoncé.
Il arrive que l'histoire repasse les plats, mais ce sont rarement les meilleurs.
On peut protéger l'homme de tout, excepté de lui-même.
Il y a crime contre l'humanité lorsqu'on tue quelqu'un sous prétexte qu'il est né.
L'amitié des peuples vaut mieux que leur soumission. Tous ont droit à l'indépendance.
Pour être aimé, il est bon d'être aimable, évidence oubliée d'un grand nombre.
La folle espérance vous soulève comme une vague par-dessus l'horizon jusqu'aux étoiles, et elle vous rejette sur le sable.
L'amour physique lui-même a sa morale, surtout quand il n'en a pas.
Rien n'est dangereux comme de donner congé à son âme pour s'adonner au plaisir purement physique. On s'aperçoit alors, tôt ou tard, que si « tout bonheur que la main n'atteint pas n'est qu'un rêve », celui qu'elle atteint est poussière.
L'homme n'est ni bon ni mauvais « par nature » ; il est simplement, « par nature », apte au bien et au mal. Le convaincre qu'il n'est corrompu, quand il l'est, que par la société, c'est lui ôter le bon usage de sa conscience et le diminuer au lieu de le grandir.
L'homme est bon par nature, et c'est la société qui le corrompt. De même ses institutions politiques le dénaturent en le contraignant tantôt à l'hypocrisie, tantôt à la révolte, donc au mensonge et à la violence.
Mon subconscient n'est peut-être pas le moins chargé, mais il est sûrement le mieux déchargé du monde. C'est vanité que de parler ainsi, je le sais bien, mais l'exposé de mes imperfections serait moins convaincant si je n'y ajoutais l'ornement de quelques dons, parmi ceux qui furent les miens au temps jadis.
Je ne cache rien de mes travers, de mes insuffisances, de mes fautes politiques ou morales. Je ne les confesse pas, nulle absolution n'étant à espérer ; je les constate pour en dresser procès-verbal, à classer sans suite.
Les journaux britanniques auront beau faire, ils ne diront jamais autant de mal de moi que j'en pense moi-même, et que j'en dis au café, en famille, dans mes propres journaux ou en voyage.
Français, j'ai mes défauts, ils sont connus, je ne les nie pas. Mais n'oublions pas les autres, je les ai aussi. C'est même la grande variété de mes défauts qui m'empêche d'être mauvais. Car ils m'obligent, pour les satisfaire, à les corriger l'un par l'autre, l'avarice par la prodigalité, l'orgueil par le défaitisme, la vanité par la bassesse qui tantôt me pousse à la soumission, tantôt à la révolte.
Il est vrai que la nature est belle, mais elle ressuscite plus aisément que nous, et nos tombes ne fleurissent pas toutes seules au printemps.
Mes Pères, la foi se perd, l'univers chrétien s'est enfoncé si profondément dans l'oubli que son naufrage ne fait même plus de vagues. Accrochés à quelques épaves, débris de croyances, souvenirs flottants, nous attendons que vous veniez nous tirer de cette désagréable situation, au besoin en marchant sur les eaux.
Certaines questions ne sont difficiles que parce qu'on les pose.
Est anglais qui peut ; est français qui veut. Toute la différence est là !
Le difficile n'est pas de mourir, le difficile c'est d'être mort.
Il ne faut pas abuser des bonnes choses.
La religion ça n'empêche pas le mal de mer et les sentiments.
Je n'ai jamais très bien compris pourquoi une semaine de grève s'appelle une semaine d'action.
L'amitié des peuples vaut mieux que leur soumission.
Rien n'est plus aisé que de dire du bien d'un homme de bien.
Quand un gouvernement se trompe, il n'a qu'une solution : persévérer dans l'erreur.
Tout l'art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle.
Le regard qui aime est toujours un regard étonné.
Physiquement, l'homme est un mystère ; spirituellement, c'est un abîme.
Un amour qui n'a pas le sentiment d'être éternel n'a jamais commencé.
L'amour est inventif et rien ne le décourage.
Le discours politique vole bas, mais il n'atterrit jamais.
L'égoïsme est le pire ennemi du bonheur humain.