Il est agréable de demeurer avec des hommes contents et d'être au milieu d'eux ! Le séjour avec ceux qui grincent des dents est l'image de l'enfer.
Rendez à chacun ce qui lui est dû ; le tribut à qui vous devez le tribut ; les impôts à qui vous devez les impôts.
La générosité consiste à n'agir que par de nobles motifs, en renonçant à son propre intérêt et en foulant aux pieds toutes les passions abjectes, et toutes les vues particulières de l'égoïsme.
Celui qui témoigne de l'amour et des égards à son prochain et qui lui prête secours est un bon coeur.
Quand on détruit d'une main ce que l'on édifie de l'autre, il devient toujours plus difficile de réédifier.
Le souvenir du passé est pour un bon cœur une source de plaisirs inexprimables ! On ne saurait, sans renoncer à tout noble sentiment, oublier les bienfaits qu'on a reçus, et les personnes dont on a partagé les affections durant plusieurs années.
La charité ne cherche pas ses propres intérêts, elle se fait un plaisir de tout ce qui est honorable, utile et agréable au prochain. L'homme généreux est toujours bienfaisant, obligeant, miséricordieux, fidèle à l'honneur, plein de l'esprit de conciliation, et prompt à faire les sacrifices qu'exigent de lui la charité.
La loyauté est la première marque d'une belle âme. On ne doit pas dire tout ce que l'on pense, mais tout ce que l'on dit doit être franc et loyal.
Un homme probe se reconnaît à sa fidélité à tenir sa parole et, s'il emprunte de l'argent, à son exactitude à le rendre.
Que celui qui exerce les oeuvres de miséricorde le fasse avec joie et avec une gaité qui réjouisse ceux à qui il rend ces offices de charité.
Celui qui ne veut pas se réconcilier aime la dissension, et porte toujours dans son cœur une mèche prête à allumer le plus funeste incendie. Celui qui est animé de l'esprit de conciliation purifie au contraire son cœur de tout levain d'inimitié ; il sait oublier et tendre une main conciliatrice.
Il y a des hommes qui aiment à contredire sans nécessité et sans réflexion ; à peine peuvent-ils entendre quelqu'un dire quelque chose sans le contredire et sans vouloir lui imposer leur opinion. Plusieurs entassent contradictions sur contradictions, parlent beaucoup et réfléchissent peu. Il faut avoir grand soin de se préserver de cette mauvaise habitude ; car elle est grossière, offensante et déraisonnable, et de tels hommes sont très désagréables dans la société ; il faut toujours respecter les paroles et l'opinion de son prochain.
Les pacifiques ont le cœur content et tranquille ; dans ce contentement et cette tranquillité, ils sont affables, doux et obligeants ; ils honorent leur prochain ; ils se procurent un plaisir pur, et ils en procurent aussi aux autres ; ils s'épargnent à eux-mêmes bien des peines, et ils en épargnent beaucoup à leur prochain.
Le mécontent donne un exemple généralement nuisible, et trouble le repos de bien des personnes. Qu'y a-t-il de plus insupportable dans la société que ces hommes pour qui rien n'est jamais bien, rien ne va, qui trouvent à redire à tout, et qui n'ont jamais que de mauvaises nouvelles à annoncer et des choses désagréables à dire ? Personne !
Un coeur plein d'amertume est inaccessible aux douces impressions de la charité. Il est ingrat envers ses proches, envers son prochain, envers tout le monde. Pour le bien il ne rend que rudesse et grossièreté ; il s'associe volontiers à ceux qui ont éprouvé quelques mécomptes, et s'attire souvent de grands malheurs.
Si vous voulez vivre agréablement, côtoyez uniquement les gens toujours de bonne humeur et contents de leur sort ; car ils sont affables et ne donnent pas facilement sujet de mécontentement ; ils parlent raisonnablement et paisiblement du monde et des hommes, et ils ne demandent pas de vivre ici-bas sans peines ; ils ne s'emportent jamais, ils ne se répandent pas en invectives.
Qui aime à raconter des historiettes et des récits d'anecdotes sur son prochain décèle une tête vide.
L'amitié des hommes, que l'on s'attire par l'honnêteté et la sincérité, est plus estimable que l'or et l'argent.
L'homme d'une humeur égale est semblable à celui qui a bâti sa maison sur la pierre ; que les vents soufflent et viennent fondre sur elle, elle reste inébranlable. La pierre qui doit servir de base à l'édifice de la tranquillité d'esprit, c'est la raison et l'empire sur soi-même. La mauvaise humeur et la disposition à s'en laisser dominer et à dépendre, pour ainsi dire, de chaque vent, de chaque contradiction, de chaque nouvelle désagréable.
Qui conserve une humeur égale et gaie est un homme agréable qui est le bienvenu partout. Pour acquérir cette égalité d'humeur, il faut apprendre à supporter les grands et les petits maux de la journée, et ne jamais se laisser troubler dans la paix de son coeur. On vit dans un monde où chaque jour a ses peines, et parmi des hommes dont aucun n'est sans défaut.
Qui veut se préserver de mille désagréments ne doit pas parler avant d'avoir réfléchi.
L'homme patient est celui qui souffre sans se plaindre de ce qu'il ne peut pas changer pour le moment. Il conserve un caractère paisible et il évite de s'aigrir, de se laisser aller à la colère et de prononcer des paroles amères.
Le vaniteux décèle l'enfantillage, la stupidité, la petitesse d'esprit, et il se rend ridicule ; il s'abaisse en voulant s'élever. C’est un homme qui méprise son semblable, et qui s'attire le mépris et la raillerie. On fuit sa société, car ses prétentions déraisonnables le rendent insupportable.
Le vaniteux est un effronté, il s'immisce dans la conversation des autres. Il parle toujours de lui et des siens, compare ce qu'il est et ce qu'il a avec ce qu'est un autre et ce qu'il possède. Toujours il prétend être le meilleur et avoir ce qu'il y a de mieux ; il se complaît dans ses pensées et dans ses discours ; c'est un grand parleur qui empêche les autres de prendre la parole et de s'exprimer. Toujours sur lui il veut que l'on fixe son attention, son semblable ne l'intéresse pas.
Qui se réjouit du malheur d'autrui décèle un mauvais coeur ; l'homme de bien cherche à l'en tirer. Il faut lui accorder une attention particulière, et lui apporter son soutien. Il y pensera avec reconnaissance et vous en saura gré. Il faut toujours faire attention à ce qui touche les autres, la charité chrétienne l'exige.
Le semeur de rapports est détestable, c'est celui qui répète aux autres le mal qu'on a dit d'eux ; celui qui fait cela aime la discorde, montre peu de raison et moins encore de charité ; il cause beaucoup de mal, et se rend odieux aux uns et aux autres.
L'homme qui est souvent de mauvaise humeur empoisonne sans nécessité sa vie et celle de ses semblables ; rien ne lui fait plaisir, tout lui est contraire ; il déplaît aux siens et à ses amis. De là résultent souvent, parmi les gens qui doivent vivre ensemble, de très grands maux, des différends, des querelles, des imprécations, et des divisions.
Ce qui offense quelqu'un, qui l'expose à la risée, qui le couvre de confusion, ne doit jamais être le sujet de la plaisanterie, car il n'est rien dont on soit autant blessé que de se voir exposé à la risée de tous.
Le précepte de la charité nous défend de faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qui nous fût fait à nous-mêmes.
Une des plus grandes fautes est de vouloir en société faire briller son esprit, faire parade de ses prétendus bons mots, surtout si l'on prend pour objet de ses saillies une personne déterminée, soit présente, soit absente.
Qui entend mal parler d'autrui doit ou se taire ou prendre le parti de la personne dont on entend mal parler. Mais il n'est permis en aucun cas de prendre part à la médisance, ni, à plus forte raison, à la calomnie.
Qui dit du mal des autres montre qu'il ne se connaît pas lui-même, parce ce que nul n'est parfait en ce monde.
Il faut se garder de blesser le sentiment d'honneur de qui que ce soit : ne pas observer cela, c'est s'exposer au danger de s'entendre dire des choses pénibles et choquantes ; c'est porter son semblable à des paroles et à des actions qu'il désapprouve et dont il a regret, dès qu'il est revenu à lui, mais que l'on est coupable d'avoir provoquées.
L'homme, digne de ce nom, supporte tout plutôt qu'une atteinte portée à son honneur.
On honore un homme quand, en parole et en action, on lui témoigne de l'estime, de l'attention et de l'intérêt.
L'égalité d'humeur prouve la sagesse, l'amour de la paix, la force d'esprit et l'empire sur soi-même. Celui qui est souvent sujet à la mauvaise humeur se fâche pour rien, et même s’il reconnaît son défaut, il a de la peine à s'en corriger. Si sa mauvaise humeur augmente, il devient insupportable, une telle personne on la fuit de bien loin.
Il n'y a que ce qui est naturel et digne qui plaise aux personnes sensées, et c'est par là que l'on se rend agréable.
Qui aime le travail et l'ordre doit, dès le matin, avoir devant les yeux ce qu'il a à faire.
Négliger de faire, étant jeune, ce qui est important et urgent, c'est s'accoutumer à passer sa vie dans le désordre.
Les hommes qui n'ont pour les autres aucun égard décèlent peu de complaisance pour son prochain.
Les vêtements, le rire et la démarche d'un homme font connaître qui il est.
Il y en a beaucoup de gens en ce monde qui croient être sages, et qui ne sont que des insensés.
Qui a toujours une humeur égale et gaie est une personne avec qui il fait bon vivre, et avec qui on aime à vivre.