Ma belle épouse, je t'aime comme la seule créature sur qui ont pu s'épancher enfin les flots captifs de ma tendresse. Je t'aime comme la seule âme où mon âme puisse résonner ; je t'aime comme la poésie, comme ma lyre, car ton cœur est aussi une corde harmonieuse sur laquelle je puis traduire et exhaler les transports et les besoins expansifs de mon âme.
Mon amour a grandi auprès de toi, et je t'aime de toute l'étendue de ma pensée et de mon cœur.
Enfants de l'amitié et de l'art, aimez-vous et unissez-vous dans les perpétuelles jouissances de l'esprit. Que rien, je vous prie, ne trouble vos doux concerts, quand la poésie et la musique vous ont jetés dans l'enthousiasme du plaisir pur.
La société, c'est plus que le bonheur et la joie ; c'est encore la liberté de l'homme.
Malheur sur celui qui frappe ou endolorit son semblable ! La douleur, c'est la vengeance bientôt, c'est la guerre. Si l'homme souffre, il fera souffrir, il tuera. Le plaisir de l'âme, au contraire, appelle le désir de communiquer son bonheur. Si l'homme est heureux, il fera jouir.
La poésie est la volupté des anges.
Il n'est pas de si grand péché qui ne puisse s'effacer par des prières dites sur le tombeau du Christ.
O mon Dieu ! être martyr toute cette vie, qui ne peut offrir à l'homme que des plaisirs chétifs et sans durée, puis, mourir après pour revivre aux plaisirs de l'éternité : plaisirs inépuisables, éternité de jouissances sans bornes !
Oh ! combien est délicieuse la vie à deux, la vie de deux êtres enchaînés par le plaisir.
Mon amour et ma vie sont à toi, être ta compagne est mon plus doux espoir.
Quand le temps presse il convient de délibérer vite et d'agir résolument.
Les yeux bleus projettent sur tout le visage une lumière et une clarté qui l'illuminent d'une douce et charmante auréole ; l'éclat de leur azur resplendit en rayons célestes sur la physionomie tout entière, et y répand toutes les grâces qu'il est permis à un beau regard de lui prêter.
Nous vivons dans un siècle et au milieu d'un peuple où le mensonge a des palais, et où l'homme simple et crédule devient vite la victime d'un savoir-faire plus que raffiné, et nous avons peur que les idées que nous venons mettre au jour ne servent de prétexte aux entreprises de certains habiles, dont nous devons redouter surtout le contact et la souillure.
Qui peut comprendre les douceurs de l'amour de soi ; amour toujours fidèle, sans jalousie, sans regrets ?
Les plaisirs des sens, les bonheurs du sentiment exposent à des douleurs parfois équivalentes. Les joies pures, au contraire, se trouvent dans la pratique de l'étude et des arts. Ces joies sont exclusivement le don de l'éducation, et forment les plaisirs intellectuels proprement dits. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que l'intelligence et le plaisir grandissent ainsi et se développent l'un par l'autre. L'intelligence élargit la sphère des jouissances puisées dans l'art ou l'étude, et l'étude et l'art, à leur tour, grandissent l'intelligence, et cela sempre crescendo, jusqu'à la perfection intellectuelle et la suprême volupté.
La santé, l'intelligence, la richesse et la beauté, sont à peu près en ce monde les seules choses que l'homme puisse envier comme constituant chacun pour leur part les éléments du parfait bonheur. Les trois premiers de ces biens suprêmes peuvent être, de nos jours, développés, acquis ou donnés ; mais la beauté seule reste le privilège unique de la nature.
Si l'homme est, à ses propres yeux, l'être le plus parfait que la nature ait engendré parmi tant d'autres merveilles qu'elle a semées autour de lui, il faut bien convenir que la portion la plus noble de son individu, cette face sublime et altière qui, sous des formes ravissantes, sait refléter la vie et la pensée, est, certes ce qu'il y a de plus beau au monde. Dans cet ensemble de choses et d'objets, dont plusieurs peuvent revêtir certaines perfections capables de flatter nos regards, est-il beauté comparable à celle du visage ? En est-il une autre qui nous procure des émotions tout à la fois aussi douces et aussi vives que celles qui nous agitent à la vue des traits charmants et des grâces vivantes d'une belle figure ? C'est que la beauté éveille dans le cœur de l'homme d'autres sentiments que ceux d'une vaine et stérile admiration ; c'est que la beauté dans un sexe est pour l'autre le stimulant du désir.
À moi ta pensée, trésor de poésie, où je puiserai longtemps les plus doux enchantements.
À nous deux la vie d'amour, à moi ton cœur, trésor de sentiment !
Pour la brute, l'amour c'est la chair ; pour l'homme intelligent, l'amour c'est le sentiment.