Il y a des gens en qui la mémoire paresseuse et rétive paraît condamnée à une entière stérilité.
Il vaut mieux être de loisir que de ne rien faire.
L'homme vertueux respecte le jugement durable et incorruptible de la postérité ; il ne lui préfère pas une fausse lueur de gloire qui s'évanouit avec la vie comme une fumée légère.
C'est la vertu qui apprend à l'homme à préférer le bien public au bien particulier, à ne trouver rien de nécessaire que le devoir, rien d'estimable que la droiture, rien de consolant que le témoignage de la conscience et l'approbation des gens de bien.
Un service rendu à un ami dans un pressant besoin l'emporte sur les victoires les plus éclatantes.
Quel soulagement n'est-ce pas dans les disgrâces et les accidents de la vie que d'avoir un ami, qui en soit encore plus touché que nous-mêmes !
Y a-t-il quelque chose de comparable à la douceur de l'amitié ? Quelle consolation de trouver un second soi-même pour qui l'on n'a rien de secret, et dans le cœur duquel on puisse répandre le sien avec effusion !
Les jeunes gens ont besoin de quelqu'un qui plaide auprès d'eux la cause du vrai, et qui leur fasse remarquer le faux qui règne dans presque toutes les conversations des hommes.
Soyez désintéressé pour vous conserver libre ; et élevez-vous au-dessus des flatteries, des reproches, des menaces, et des malheurs.
Ne suivez pas les préjugés populaires, et surtout ne vous laissez point éblouir par un vain éclat d'actions brillantes, qui dans le fond, n'ont rien de solide.
Accoutumez-vous à juger sainement des hommes, non par ce qu'ils paraissent, mais par ce qu'ils sont.
Entendre les gens de bien, les voir souvent, tient lieu de préceptes : leur présence seule, lors même qu'ils se taisent, parle et instruit.
Rien n'est plus capable d'inspirer des sentiments de vertu, et de détourner du vice, que la conversation des gens de bien, parce qu'elle s'insinue peu à peu, et qu'elle pénètre jusqu'au cœur.
La prospérité ne se ferait pas sentir si vivement si nous n'avions personne qui en partageât la joie avec nous.
La voix secrète de la conscience fait goûter aux justes une paix douce au milieu des plus grandes afflictions, et cause aux impies des tourments cruels dans le sein même de la joie la plus vive et des plaisirs les plus sensibles.
L'amitié est le lien de la société le plus doux ; ce n'est pas vivre que de vivre sans amis.
Le cœur entraîne souvent l'esprit et lui communique ses vices aussi bien que ses vertus.
Un des moyens les plus efficaces pour régler la conduite de l'homme est de lui faire connaître ce qu'il est, à quelles conditions il a reçu l'être, quelles obligations et quels devoirs y sont attachés.
Selon que les sciences sont cultivées ou négligées, elles rabaissent ou élèvent les nations.
La foi est comme un sixième sens que le créateur accorde ou refuse à son gré.
Nous naissons dans les ténèbres de l'ignorance, et la mauvaise éducation y ajoute beaucoup de faux préjugés. L'étude dissipe les premières, et corrige les autres. Elle donne à nos pensées et à nos raisonnements de la justesse et de l'exactitude. L'étude nous accoutume à mettre de l'ordre et de l'arrangement dans toutes les matières dont nous avons ou à parler ou à écrire.
Les louanges et la douceur dans l’éducation d’un enfant ont bien plus de force que les réprimandes et la sévérité.
Il faut savoir assaisonner les réprimandes d'un air de bonté et de cordialité qui les rendent aimables.
Il faut beaucoup d'art et de prudence pour punir utilement.
La divine simplicité est préférable à tout ce qu'il y a de plus pompeux et de plus brillant.
Il est une simplicité et une enfance qui sied bien à tout âge, et qui sans rien diminuer du mérite de l'esprit, annonce une innocence de mœurs plus estimable que les qualités les plus brillantes.
L'homme ne peut devenir véritablement puissant qu'en devenant juste.
C'est par le cœur que les hommes sont tout ce qu'ils sont.
L'histoire est la lumière des temps, le dépositaire des événements, le témoin fidèle de la vérité, la source des bons conseils et de la prudence, la règle de la conduite et des mœurs.
Le respect et la reconnaissance pour ceux qui ont travaillé à notre éducation fait le caractère d'une âme honnête, et est la marque d'un bon cœur.
La vie innocente de la campagne a une liaison bien étroite avec la sagesse dont elle est comme la sœur ; et l'on peut avec raison la regarder comme une excellente école de simplicité, de frugalité, de justice et de toutes les vertus morales.
Les préceptes qui regardent les mœurs doivent, pour faire impression, être courts et vifs, et lancés comme un trait ; c'est le moyen le plus sûr de les faire entrer dans l'esprit et de les y faire demeurer.
On ne peut pas faire du bien à tous, mais on peut témoigner de la bonté à tous.
C'est un grand bonheur pour les enfants de trouver des maîtres dont la vie soit pour eux une instruction continuelle, dont les actions ne démentent jamais les leçons ; qui fassent ce qu'ils conseillent et évitent ce qu'ils blâment.
L'esprit se nourrit et se fortifie par les sublimes vérités que l'étude lui fournit.
Celui qui parle doit avoir une idée nette de ce qu'il veut dire, et il doit se servir de termes qui portent dans l'esprit des auditeurs une notion distincte.
On songe plus à lire beaucoup qu'à lire utilement.
Il faut qu'un enfant sache qu'on lui pardonnera plutôt vingt fautes qu'un simple déguisement de la vérité.
On n'arrive presque jamais par les châtiments au seul vrai but de l'éducation qui est de persuader les esprits.
Une âme menée par la crainte en est toujours plus faible.
Ce sont les bonnes qualités du cœur qui donnent le prix aux autres, et qui, en faisant le vrai mérite de l'homme, le rendent propre à procurer le bonheur de la société.
Rien n'abat si fort l'esprit des enfants que d'avoir un maître trop sévère et trop difficile à contenter.
Montrez toujours à l'enfant que vous vous possédez : rien ne le lui fera mieux voir que votre patience.
Rien n'est plus important que de bien discerner les fautes qui méritent d'être punies et celles qui doivent être pardonnées.
L'histoire, quand elle est bien enseignée, devient une école de morale pour tous les hommes. Elle détrompe des erreurs et des préjugés populaires.
L'éducation, à proprement parler, est l'art de manier et façonner les esprits. C'est de toutes les sciences, la plus difficile, la plus rare et en même temps la plus importante.
Il faut allier, par un sage tempérament, une force qui retienne les enfants sans les rebuter et une douceur qui les gagne sans les amollir.