Les excès sont toujours nuisibles, en toute occasion le sage tient toujours le juste milieu.
Rappelez assidûment à votre mémoire et méditez ce que vous avez anciennement appris ; tirez-en de nouvelles conséquences et des principes nouveaux : vous acquerrez ainsi de grandes lumières, et vous mériterez d'instruire les autres.
On instruit ses propres enfants par l'exemple qu'on leur donne.
Régner, c'est diriger. Donnez vous-mêmes l'exemple de la droiture et de l'honnêteté : qui osera ne pas vous suivre ?
Le germe des passions est naturel à l'homme, ou plutôt il est la nature même. Sans cesse il tend à se produire par des actions. Mais le sage impose à ses passions le frein que lui présente aussi la nature, en tant qu'elle est le principe de la raison.
Le Ciel a lui-même imprimé dans l'homme la raison naturelle. On peut l'appeler la règle, parce que la nature s'y conforme et la suit. Rétablir cette règle dans la pratique, en l'observant nous-mêmes et en la faisant suivre à ceux qui dépendent de nous, c'est obéir aux véritables lois de la vertu.
Celui qui, sincèrement et de bonne foi, mesure les autres d'après lui-même, obéit à cette loi de la nature imprimée dans son sein, qui lui dicte de ne pas faire aux autres ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui fit, de faire pour les autres ce qu'il voudrait qu'on fît pour lui-même.
Se plaire à recevoir des avis et les négliger, c'est ne pas se nourrir des mets dont on aime la saveur.
Si vous admirez une bonne action, interdisez-vous d'en scruter les motifs ; il vous viendrait peut-être des soupçons qui vous rendraient moins ardent à l'imiter.
Il faut satisfaire aux désirs de son cœur, sans toutefois dépasser la mesure.
Le propre de l'homme est d'aimer ; mais l'amour pour ses parents est son premier devoir, et sert de règle pour aimer les autres.
Un léger secours donné à propos et dans un besoin extrême vaut mieux que cent bienfaits mal distribués.
Si ceux qui gouvernent les États ne pensent qu'à amasser des richesses pour leur usage personnel, ils attireront indubitablement auprès d'eux des hommes dépravés ; ces hommes leur feront croire qu'ils sont des ministres bons et vertueux, et ces hommes dépravés gouverneront le pays. Mais l'administration de ces indignes ministres appellera sur le gouvernement les châtiments divins et les vengeances du peuple.
Ceux qui gouvernent un pays ne doivent point faire leur richesse privée des revenus publics, mais ils doivent faire de la justice et de l'équité leur seule richesse.
L'homme humain et charitable acquiert de la considération à sa personne en usant généreusement de ses richesses ; l'homme sans humanité et sans charité augmente ses richesses aux dépens de sa considération.
Voir un homme pervers et ne pas le repousser ; le repousser et ne pas l'éloigner à une grande distance, c'est une chose condamnable.
Voir un homme de bien et de talent, et ne pas lui donner de l'élévation ; lui donner de l'élévation et ne pas le traiter avec toute la déférence qu'il mérite, c'est lui faire injure.
L'homme juste et plein d'humanité seul est capable d'aimer les hommes.
Conduisez-vous convenablement envers les personnes de votre famille, ensuite vous pourrez instruire et diriger une nation d'hommes.
Quand on n'a rien de bon, rien de vertueux dans le cœur, on ne peut être capable de commander aux hommes ce qui est bon et vertueux, cela est impossible et contraire à la nature des choses.
Un mot perd l'affaire ; un homme déterminé le sort d'un empire.
Qui ne peut instruire sa propre famille ne peut instruire les hommes.
Un homme qui ne s'est pas corrigé lui-même de ses penchants injustes est incapable de mettre le bon ordre dans sa famille.
Les pères ne veulent pas reconnaitre les défauts de leurs enfants, et les laboureurs la fertilité de leurs terres.
Un homme qui n'a point de persévérance n'est capable ni d'exercer l'art de la divination, ni celui de la médecine.
Celui qui ne persévère pas dans sa vertu éprouvera quelque honte.
Haïr et reconnaître les bonnes qualités de ceux que l'on hait est une chose bien rare sous le ciel.
Aimer et reconnaître les défauts de ceux que l'on aime est une chose bien rare sous le ciel.
Mettre le bon ordre dans sa famille consiste auparavant à se corriger soi-même.
Se corriger soi-même de toutes passions vicieuses consiste à donner de la droiture à son âme.
Les richesses ornent et embellissent une maison, la vertu orne et embellit la personne.
Agir et mettre en application, voilà le troisième pas de la connaissance.
Donnez beaucoup d'étendue à vos études, et portez-y une volonté ferme et constante.
Le silence est un ami qui ne trahit jamais.
L'homme supérieur aime à être lent dans ses paroles, mais rapide dans ses actions.
Si vous refusez d'instruire un homme qui a les dispositions requises, vous perdez un homme. Si vous enseignez un homme qui n'a pas les dispositions nécessaires, vous perdez vos instructions. Un sage ne perd ni les hommes ni ses enseignements.
On a tort de mériter des réprimandes ; on a un nouveau tort de ne pas savoir les supporter.
Dépasser le but, ce n'est pas l'atteindre.
Être riche et honoré par des moyens iniques, c'est comme le nuage flottant qui passe.
Deux êtres qui suivent des chemins différents ne peuvent se rencontrer.
Il en coûte bien plus pour nourrir un vice que dix malheureux.
Un seul exemple produit plus d'effet que cent volumes d'exhortations ou de menaces.
La raison est un miroir qu'on a reçu du ciel ; il se ternit, il faut l'essuyer. Il faut commencer par se corriger soi-même avant de vouloir corriger les hommes.
Le sage craint quand le ciel est serein ; dans la tempête, il marcherait sur les flots et sur les vents.
La plus chétive cabane renferme plus de vertus que les palais des rois.
Ce que nous gagnons en richesses nous le perdons du côté du repos et du bonheur.
Qui veut apprendre à bien mourir doit apprendre auparavant à bien vivre.
Ne choisis tes amis que parmi tes égaux.
Nous sommes frères par la nature, mais étrangers par l'éducation.
Qui le matin a compris les enseignements de la sagesse, le soir peut mourir content.